Matra-Automobile:

Message par Louis » 26 Fév 2003, 19:14

ROMORANTIN (AFP) - Matra-Automobile, filiale du groupe Lagardère et quatrième constructeur automobile français, va fermer ses usines de production basées à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), qui comptent encore un millier de salariés.

Cette annonce, faite par le PDG de la société, Armand Carlier, au cours d'un comité central d'entreprise (CCE) au siège de Trappes (Yvelines), va plus loin que ce qui était redouté par le personnel, c'est-à-dire un nouveau plan social, même si les salariés ne se faisaient plus guère d'illusions sur l'avenir de leur entreprise.

Malgré les demandes de confidentialité de la part de la direction, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre parmi les salariés, qui devaient se réunir en fin d'après-midi avec les leaders syndicaux à Romorantin-Lanthenay, pour décider d'éventuelles formes d'action.

"Nous refusons en bloc cette solution", a déclaré à l'AFP Pierre Berthoux, délégué CGT de Matra-auto. Mais ni la CGT, minoritaire chez Matra, ni les autres syndicats n'ont pu vraiment mobiliser leurs troupes ces derniers mois.

La fermeture prochaine implique un nouveau plan social pour environ 900 salariés, selon des participants au CCE. Matra-Automobile ne conservera à Romorantin qu'une centaine d'emplois pour l'unité de pièces de rechange.

Des suppressions d'effectifs sont prévues également au siège du groupe à Trappes, où sont basés la direction, les services commerciaux et les bureaux d'études. Ne devraient être maintenus qu'environ 200 salariés de l'ingénierie, soit près de la moitié des effectifs.

Après avoir compté jusqu'à 3.000 salariés les usines de Romorantin avaient perdu environ 1.500 emplois sur 2.500 en 2002, à la suite du transfert de la production de l'Espace sur les plateformes de Renault à Sandouville (Seine-Maritime).

Ayant perdu la production de ce modèle emblématique, créé par Matra, les usines de Sologne n'avaient plus sur leurs plateformes que la Renault Avantime, un coupé haut de gamme assez révolutionnaire, mais sorti à un moment où le marché automobile des voitures de luxe traverse une passe difficile.

Pour être viable, la production de ce modèle devait atteindre 60 véhicules/jour, alors qu'elle n'a pu dépasser les 25. Matra-auto avait indiqué en janvier perdre un million d'euros par jour.

Renault ne devrait pas reprendre la production de ce modèle, qu'il n'a pas beaucoup exposé dans ses succursales et pour lequel il n'a jamais fait beaucoup de publicité. Abandonnée également la petite M72, mi-voiture mi-moto pour jeunes, montrée au Mondial de l'automobile, qui devait sortir cette année sous la marque Matra.

Le groupe Lagardère cherchait depuis des mois à vendre sa filiale automobile. Ses négociations avec le petit équipementier allemand Albert Weber ont apparemment échoué.

Matra-auto, qui a débuté en 1964 par la construction de voitures de sport, était devenu le principal industriel privé de la Sologne, et même de la région Centre, et la fermeture de ses usines est un coup dur économique.

Le bassin d'emplois de Romorantin-Salbris devrait bénéficier d'un contrat de site piloté par l'Etat pour sa réindustrialisation, comme celui qu'ont obtenu, au début du mois, les bassins de Lens, Longwy et Angers, selon le député UMP Patrice Martin-Lalande.

Une nouvelle réunion du CCE est prévue le 5 mars pour lancer le nouveau plan social.
Louis
 
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Message par tristana » 26 Fév 2003, 19:44

Ca me rappelle la belle époque!
Dans les réunions centrales au siège de Matra, à Vélizy, les camarades de Romorantin tranchaient sur les autres: c'était l'âme prolétarienne de Matra.
Nous autres, ceux de Matra Signes, comme eux on était un peu paumés, mal à l'aise dans ces salles de réunions spacieuses au dernier étage, avec en face de nous des extra terrestres nommés Sabouret, Davot, ou Lagardère.
Il y a plus de 10 ans, notre usine fermait. Je revois encore parfois des anciens camarades, beaucoup sont toujours à la dérive....
Quel gâchis!
tristana
 
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Message par emma-louise » 04 Mars 2003, 11:40

Matra-auto: les salariés refusent d'écouter le repreneur

le 03-03-2003
Les salariés de Matra-automobile (groupe Lagardère), ont refusé lundi d'écouter le repreneur de dernière minute qui s'était fait publiquement connaître en fin de semaine dernière, a-t-on appris de source syndicale à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).

Grégoire Van de Velde, un consultant de nationalité française, spécialisé dans l'automobile et basé à Detroit, Michigan, devait s'adresser au personnel en début d'après-midi dans une salle municipale pour détailler son offre de reprise, écartée par le groupe Lagardère qui l'a jugée non crédible.

Mais les salariés de Matra-auto, consultés lors de réunions dans les diverses usines de Romorantin, ont refusé massivement d'écouter M. Van de Velde.

La réunion a été maintenue mais avec pour objet de donner des consignes aux différents élus du personnel pour le prochain comité central d'entreprise qui présentera le plan social mercredi à Trappes (Yvelines), au siège de Matra Automobile.

"Les salariés veulent d'abord toucher leurs indemnités de licenciement et ne pas être tenus en haleine par des solutions qui ne seraient pas viables, comme dernièrement pour AirLib", a déclaré Yves Hémeret, secrétaire FO au comité d'établissement. "Nous demandons néanmoins que cette offre soit étudiée à fond par des experts financiers", a-t-il ajouté.

"Je suis écoeuré, j'avais préparé une présentation extrêmement détaillée de tous les besoins de l'industrie automobile mondiale qui aurait présenté des opportunités pour une société comme Matra, mais si les salariés préfèrent prendre leurs indemnités de licenciement, c'est lamentable", a affirmé M. Van de Velde alors qu'il se rendait depuis Paris à Romorantin-Lanthenay.

Evoquant le montant approximatif des indemnités de licenciement que devraient toucher les salariés, le candidat repreneur a estimé que "50.000 euros, c'est vite dépensé, on verra ce que ces salariés seront devenus dans deux ans".

La direction de Matra-automobile a annoncé mercredi dernier que le groupe abandonnait la construction automobile, qu'il cessait de fabriquer la Renault Avantime et qu'il fermait les usines de Romorantin-Lanthenay le 15 mars, à l'exception d'une unité de pièces de rechange (90 salariés). 948 salariés de Romorantin-Lanthenay et plus de 200 au siège de Trappes vont perdre leur emploi.

Il reste 150 Avantime à produire jusqu'à la mi-mars, mais les salariés ont décidé de ne les fournir qu'une fois qu'ils connaîtront leurs indemnités, a indiqué M. Hémeret. :ph34r:
emma-louise
 
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