Débat Militant n°61

Message par lenzo » 30 Mars 2005, 15:59

Social-libéralisme parce qu’il y aurait un changement de nature des PS ? Non, il n’y a pas de changement de nature, ni de changement de politique. La bourgeoisie ne laisse simplement plus de grain à moudre aux organisations gouvernementales de gauche et c’est pareil pour les syndicats. La société dans les pays industrialisés s’éloigne de plus en plus des trente années d’après guerre où primaient les investissements productifs…et quelques retombées sonnantes et trébuchantes pour les classes ouvrières.

On voit bien que les PC, PS, les syndicats ne se lancent pas dans un rapport de forces avec la bourgeoisie. Ce n’est plus leur politique depuis les années 1920.

Sur les termes employés : « Social-libéralisme » va-t-il faire parti du langage courant ou non ? Possible, « mondialisation » est en train de se tailler partout un succès. N’empêche que pas plus un social-libéraliste ne sort du concept traditionnel d’un social-démocrate ou d’un socialiste version PS, pas plus mondialisation ne rajoute rien à la conception du capitalisme et de l’impérialisme.

Quand aux références à l'économiste de la LCR, cité par lol84_Oi!, qui lui même se réfère à Wurtz du PCF, ça fait plutôt pitié.
lenzo
 
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Message par boispikeur » 30 Mars 2005, 16:57

[quote=" (canardos @ mercredi 30 mars 2005 à 15:01"]
le vocabulaire quotidien des gens auxquels nous nous adressons?
Vue la présentation de Lol, je crois qu'il fait partie des gens " auxquels nous nous adressons"...
boispikeur
 
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Message par Barikad » 30 Mars 2005, 22:36

Bien, au moins la revue "Debat Militant" merite bien son nom :D .
Alors, lenzo:
(Lenzo a écrit :  Social-libéralisme parce qu’il y aurait un changement de nature des PS ? Non, il n’y a pas de changement de nature, ni de changement de politique.


Entendons nous bien, personne, en tout cas pas moi, ni les redacteurs de Débat Militant, ne voudraient faire croire qu'il y aurait eu une "bonne" social democratie par oposition au mauvais "social liberalisme" d'aujourd'hui. Nous somme bien d'accord, la social democratie est traitre au intert ouvriers depuis des decennies, carrement contre revolutionnaire quand ca chauffe un peu (Noske...)
Pourtant, fut un temps, la social democratie etait un courant du mouvement ouvrier. Reformiste, il s'appuyait sur "l'aristocratie ouvriere", couche du proletariat auquel la bourgeoisie accordait quelques miettes du surprofit capitaliste produit par l'exploitation des colonies.
Est ce toujours le cas aujourd'hui ? Je ne le pense pas, et c'est là qu'il ya un changement de nature. Et justement:
(lenzo toujours a écrit :La bourgeoisie ne laisse simplement plus de grain à moudre aux organisations gouvernementales de gauche et c’est pareil pour les syndicats. La société dans les pays industrialisés s’éloigne de plus en plus des trente années d’après guerre où primaient les investissements productifs…et quelques retombées sonnantes et trébuchantes pour les classes ouvrières.

Le capitalisme lui meme detruit la base sociale et economique du reformisme. Cela à une conséquence pratique. On ne peut plus parler de reformisme en parlant de la social democratie, meme pas de "reformisme sans reformes". (tiens, c'est le debat sur un autre fil :roll: )
Et si çà, ce n'est pas un changement de nature, alors c'est quoi ?

Le capitalisme est dans une nouvelle phase, le mouvement ouvrier, par ricochet aussi. Les vieux appareils larguent les amares les uns apres les autres (qu'on songe à ce que sont devenu le parti Travailliste ou le SPD allemand par exemple). Il nous reste quoi ? Des organisations qui ont eu des racines, il y a bien longtemps, dans la classe ouvriere, mais qui aujourd'hui n'ont plus aucuns liens, ou quasiement plus, avec elle. Cela ne veut pas dire, comme cela à été suggéré, que quiconque regrette le reformisme. La politque des sociaux-democrates n'etait pas moins criminelle que celle des sociaux-liberaux aujourd'hui.

(lenzo a écrit :Sur les termes employés : « Social-libéralisme » va-t-il faire parti du langage courant ou non ? Possible, « mondialisation » est en train de se tailler partout un succès. N’empêche que pas plus un social-libéraliste ne sort du concept traditionnel d’un social-démocrate ou d’un socialiste version PS, pas plus mondialisation ne rajoute rien à la conception du capitalisme et de l’impérialisme.
Et bien non, pas d'accord. Evidemment que bien des phenomenes de la "mondialisation" etait dejà présent au moment où Lenine ecrivait "L'imperialisme, stade supreme du capitalisme". Mais indeniablement, le capitalisme connait un nouveau stade de devellopement. Le nier ne sert à rien, mieux vaut essayer d'en saisir les dynamiques et les conséquences concretes pour le rapport de force entre les classes.
Une des consequence directe, c'est l'eclatement du "consensus social" qui existait dans les nations imperialiste. Consensus qui reposait sur la complicité des organisation ouvriere. Ce consensus est en train de voler en eclat sous les coups de butoir de la bourgeoisie. Là aussi, qu'on songe au sort des travailleurs americains il y a trente ans, et ce qu'iil est devenu aujourd'hui.
Cela crée les conditions d'un nouvel conscience de classe, revolutionnaire, pour les exploités. Les conditions, c'est un potentiel, il n'y aucun automatisme à çà. Mais des conditions nouvelles, pour les revolutionnaires, pour reconstruire le mouvement ouvrier, sur des bases revolutionnaires evidemment.
Barikad
 
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Message par Ottokar » 31 Mars 2005, 07:28

L'article qui est cité par lol n'infirme pas mes propos : ce qui est dit par cette rédactrice de Rouge, c'est que pour le PS, il s'agit au mieux une inflexion de langage, pas de la réalité.

Il ne s'agit pas de ne pas voir les évolutions qui existent. Bien sûr que le capitalisme ne marche pas exactement comme à l'époque de Lénine. Mais il s'agit de se demander ce qui est nouveau, si c'est nouveau, et quelle signification cela a. Et de ce point de vue, relis Lénine, lol, c'est amusant, on croirait voir la descrition des tendances actuelles... ce qui veut dire que l'inflexion fondamentale a eu lieu à cette époque, pas à la nôtre. Ensuite, on a assisté à un changement de degré d'abord après la guerre et la liquidation des séquelles d ela crise de 29 (GATT, FMI...) puis dans les années 80 avec l'ouverture généralisée des bourses, des marchés des capitaux, des échanges de biens et services, pas à un changement de nature.
Ou alors, cela revient à dire que le capitalisme actuel est d'une autre nature -pire- que celui des années 50, ce qui mène vers le réformisme niais d'ATTAC qui veut revenir vers ce "bon" capitalisme.
C'est là le fond du débat sur les mots.

Barrikad écrit que
a écrit :Une des consequence directe, c'est l'eclatement du "consensus social" qui existait dans les nations imperialiste. Consensus qui reposait sur la complicité des organisation ouvriere
,
cela le conduit à espérer que
a écrit :Cela crée les conditions d'un nouvel conscience de classe, revolutionnaire, pour les exploités.


Je le laisse à ses illusions, cela fait 20 ans que la LCR nous bassine avec cette recomposition qui se fait attendre. Le PS a tenu un langage quand il était dans sa longue opposition des années 70, parce qu'il était dans la période de l'après 68, parce que le PC était à 20 %, parce que l'extrême-gauche a eu un temps le vent pour elle. Au pouvoir, ils ont vite changé. Quel boulevard cela a-t-il ouvert ? Le PCI a cru pouvoir s'y engouffrer au milieu des années 80 en adoptant un langage vieux socialo et a versé dans son délire rad-soc républicain laïcard actuel, sans grossir réellement. La LCR a accusé LO de ne pas savoir profiter de ses 5% de 95, par "sectarisme" ce qui a été repris ici ou là. Je n'ai pas l'impression que la LCR ait tellement su mieux profiter des 4 % d'Olivier Besancenot. Ils sont contents d'être passés de 1000 à 2 ou 3000, c'est bien. Mais c'est 30 ou 40 000 qu'il faudrait, et pas sur fond de baisse de l'activité militante de la classe ouvrière.

Ne pas voir les évolutions quand elles existent risque effectivement de nous faire passer à côté des phénomènes, mais voir des évolutions partout quand il n'y en a guère conduit aux dérives social-démocrates droitières de la LCR et du PT.
Ottokar
 
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