(lutte ouvrière a écrit :
(...)Tresso était un des fondateurs du PC italien. Sous le pseudonyme de « Blasco », il représentait la direction de la Quatrième Internationale au sein de la section française et esayait de maintenir la liaison avec la direction à New York. Il fut arrêté à Marseille en avril 1941 avec Albert Demazière et Jean Reboul, Abraham Sadek, lui, avait été condamné à Lyon dans une autre affaire et envoyé à la prison du Puy. Quant à Maurice Sieglmann, il s'y trouvait déjà. Demazière s'évada du Puy avec ses quatre camarades mais il parvint, par chance, à échapper à la mort en perdant par hasard le contact avec ce maquis. (...)
A partir de 1935-1936, la bureaucratie russe mena une guerre à mort, dans tout le mouvement communiste international, contre tous ceux qui, comme Trotsky, Blasco et ses camarades, étaient restés fidèles au vrai communisme, celui de Marx, Engels et Lénine, celui qui avait permis la victoire de la révolution prolétarienne en Russie en 1917. Les staliniens les combattaient parce qu'ils craignaient plus que tout qu'existent, sur leur gauche, des militants défendant des idées révolutionnaires authentiques. En empêchant ainsi que se constitue une direction révolutionnaire du prolétariat, ils espéraient consolider le pouvoir de la bureaucratie russe. Cette lutte, commencée en Russie, s'étendit en Espagne, en Pologne, au Mexique, en France, au Vietnam, en Grèce, en Albanie, etc. La bureaucratie stalinienne, née elle-même de l'échec de la révolution mondiale, impulsa ainsi l'une des plus formidables périodes de recul du mouvement ouvrier qui, au lieu de consolider l'Etat ouvrier russe, allait conduire au résultat inverse : son éclatement.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, à travers la résistance, le PCF, qui cherchait à se faire reconnaître par la bourgeoisie française comme un parti responsable, choisit de placer le mouvement ouvrier français à la remorque d'un des représentants de celle-ci, le général de Gaulle. En même temps que les staliniens faisaient taire, y compris par le meurtre, les trotskystes qui représentaient les intérêts indépendants du prolétariat, le PCF cautionna en 1944-45 la remise en place des institutions bourgeoises et de la plupart des hommes de Vichy (type Papon). Le PCF désarma les siens, remit la classe ouvrière au travail, l'obligeant par sa présence dans les entreprises du pays à supporter l'immense effort de remise en route de l'économie capitaliste entre 1944 et 1947.
Les crimes du maquis du Wodli ne sont donc pas un simple épisode scandaleux de l'histoire de la Résistance, mais un révélateur du contenu de la politique réactionnaire menée alors par les staliniens : en essayant d'écarter les idées révolutionnaires de la classe ouvrière, le stalinisme, succédant à la social-démocratie, a contribué pour toute une époque à faire douter le prolétariat de ses capacités à changer le monde. Les effets néfastes de cette orientation, véritable crime politique, pèsent encore sur notre sort aujourd'hui. (..)
Jacques FONTENOY (extraits d'un article de Lutte Ouvrière n° 1500)