Ca fait un sacré paquet de questions ! Mais, comme tu fais l'effort de dialoguer, et pas seulement de persifler, je vais essayer de répondre brièvement.
a écrit :
LO a beaucoup de qualités.
Tu lui en reconnais quelques unes, dis-tu.
Ben oui, je l'ai déjà dit 10 fois. Ca ne me viendrait pas à l'esprit d'aller discuter sur le Forum du PT (j'ignore s'il y en a un ?).
a écrit :
C'est un tournant historique, une trahison?
Tournant historique ? A l'échelle de LO, oui. On verra ensuite si ça se confirme. Trahison ? Tu sais très bien que je n'emploie pas ce genre de mot, ni en public ni en privé. Disons une erreur opportuniste très grave qui ne tombe pas du ciel.
a écrit :
Je te rappelle à toi qui a peu de mémoire que selon toi LO est de toute façon invalide du point de vue révolutionnaire depuis le début, incapable de comprendre l'URSS, les erreurs de Trotsky etc...
Oui, je pense que LO n'a pas essayé de faire le bilan des positions de Trotsky, de comprendre le changement de période depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'URSS etc. Sa position actuelle sur la Russie est quasi surréaliste. Est-ce que cela rend LO "invalide du point de vue révolutionnaire" ? Les choses ne sont pas aussi simples. Les faiblesses théoriques de LO peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves, mais ce n'est pas mécanique. LO est une organisation très pragmatique quand il s'agit d'action ou de prise de position concrète. La théorie n'intervient pas beaucoup. Mais le pragmatisme peut aussi trouver très vite ses limites.
a écrit :
Pour ce qui est des élections et des consignes électorales, je ne pense pas que tu ais été une seule fois ok avec LO depuis ...30 ans.
C'est un peu excessif. Je n'étais pas partisan du vote Mitterrand en 81, mais je n'ai jamais accusé LO de trahison pour cela comme le fait la LTF. Je considère cette question comme tactique. Si j'avais été au sein de LO ce moment-là (j'étais à Combat Communiste), j'aurais appliqué la décision majoritaire. La position actuelle me semble beaucoup plus grave. Sinon, je pense que les dérives électiralistes de LO ne datent pas d'hier. Je l'ai dit et écrit.
a écrit :
La seule chose étonnante dans l'affaire est de savoir à qui tu t'accroches et pourquoi?
Tu m'obliges donc à répéter les qualités que je trouve à LO. Avant tout d'avoir su former et organiser des militants ouvriers qui défendent des position de classe dans les entreprise, même si leur action ne dépasse pas le cadre du syndiclaisme combatif vu la période, sans compromis avec la bureaucratie syndicale. Ce qui les distingue assez radicalement de la plupart des militants des autres groupes trotskystes. Jusqu'à présent, LO avait aussi une politique de classe saine par rapport aux partis de gauche, bien que je pense que LO aurait du prendre davantage d'initiatives, de propositions d'actions communes avec le PC. Ce virage m'a donc très désagréablement surpris.
Alors, à quoi je m'accroche ? Eh bien, le groupe auquel j'appartenais ayant disparu, je pense, comme je te l'ai déjà dit, que, quand on est pas capable de faire mieux, on aide ceux qui qui sont les plus efficaces - ce qui n'empêche pas de conserver un point de vue critique.
a écrit :
Expliques nous donc les merveilles que nous aurions pu attendre de listes LCR-LO?
Qu'auraient-elles du faire au second tour?
Offrir des perspectives aux travailleurs en défendant, en gros, les mots d'ordre du programme d'urgence (certains points de ce programme sont discutables, mais c'est un autre sujet.). Offrir un visage de l'extrême-gauche unie, de nature à regonfler un certain nombre de gens. Le spectacle que donne l'extrême-gauche dans ce sélections est lamentable. Toutes ces alliances locales à géométrie variable donnent l'impression aux gens que nos candidats sont comme les autres et ne cherchent que des places. Leurs motivations sont évidemment complètement différentes de celles des candidats bourgeois, mais ça risque fort de ne pas être perçu.
En ce qui concerne le second tour, je crois que ça dépend des situations locales, de la politique des maires sortant. On ne va pas voter pour des gens comme Frèche. Mais c'est un problème tactique à partir du moment où on a pu défendre un programme de classe au premier tour.