a écrit :Je veux parler du premier schisme avant le schisme des chiites!
le problème c'est que le terme schisme renvoie à une rupture idéologique or rien ne permet de justifier que lors de la première fitna (657, à Siffîn), il se soit agi de plus que d'un conflit d'intérêts pour la gestion de terres dans le Sawâd (Sud Irak), en dehors bien entendu de la manière dont les événements pourront être écrits par certains historiens des Abbassides... dont les maîtres combattaient les Kharijites.
a écrit :
Faux, archi-faux. C'est une forgerie de la plus belle espèce. Aboubakr a été désigné fissa par les Mekkois qui craignaient de se voir doublés. On en a écrit de belles sur la démocratie de la choura, il s'agit ni plus ni moins d'un conseil de chefs de clans, point barre.
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Si c'est ce que raconte ton bouquin, eh bien garde le, tu conviendra avec moi que M Lombard est une sommité concernant cette période, alors......................
Bon, Koceila, ce n'est pas "mon bouquin" (:| , je ne vois pas non plus pourquoi tu nous joues le coup de la sommité. Il se trouve simplement que Maurice Lombard (si c'est bien à lui que tu te réfères) est mort en 1965 et que les études sur l'époque de la Révélation (7è s.) ont connu bien des débats. Je suis d'ailleurs surpris qu'il ait fourni une explication aussi simpliste :huh: Même des chercheurs assez en accord sur la question avec les traditions ont en effet souligné les tractations et divergences profondes. Je renvoie notamment à M.W. Watt, traduit en francais, qui fait état de cet aspect. Cet épisode fondamental est désigné par le terme de saqîfa. Voir le lien basé sur toutes les sources de l'historiographie musulmane canonique (c'est dire peu suspecte d'esprit de sédition...) : une petite guerre de succession : la sakîfa
je donne l'intro de ce topo:
- La crise est déclenchée par une réunion séditieuse d'une partie des Médinois, sous un portique, une sakifa; la sécession a couvé pendant deux heures et seul l'apport du butin pouvait l'apaiser. L'islam, si efficace en bien des domaines, n'a pas effacé les solidarités précédentes et n'a pas uni absolument les autochtones et les Emigrés mecquois. Le meneur, Sa'd semble un nouveau venu, mais il est issu en fait de l'entourage d'Ibn Ubbayy, le regretté chef des Hypocrites.
On y propose une dyarchie, un double pouvoir, ce qui entrainerait un éclatement de la communauté. La théocratie musulmane est alors une pratique politique, mais pas encore un Etat et la disparition du fondateur le prouve cruellement.
- Abu Bakr et Omar pressentent aussitôt la gravité de la situation et agissent rapidement, de concert avec Abu Obaida. Chacun agit à sa façon, avec son caractère et ses objectifs et il est difficile de savoir exactement la nature de leurs relations. On ne saura jamais réellement ce qui est advenu entre les deux pour décider vraiment du choix du successeur. Finalement, leur expatriation est un avantage car elle leur donne comme une neutralité par rapport aux tribus de Médine.
- Il y a aussi un tiraillement entre deux sphères à ce moment: celle de l'intimité du mort, avec ses familiers, dont la légitimité s'évanouit, et celle de l'extérieur, qui maintenant décide de tout. L'image la plus atroce de cette déchirure est l'abandon du cadavre.
- La tension est forte, la violence est chaque fois prête à éclater, mais les textes chaque fois évitent de montrer son déchaînement.
- Chaque individu est facilement identifiable, avec son caractère, ses ambitions et sa destinée. On repère aussi vite qui sont les “mauvais”, ceux qui amènent la discorde, les faire-valoirs, les outsiders, les habiles politiques et les fidèles: tous les personnages d'une palpitante comédie humaine.
- Ali est à la fois présent et inactif, jusqu'à recevoir des menaces et des sarcasmes. ILe personnage représente la légitimité comme chef du cercle familial, et son attitude présentée comme exemplaire par sa dignité et sa sincérité est certainement l'objet de toutes les attentions des lecteurs shiites de ces textes. Il est le grand perdant de la succession, étant peu à l'aise dans les intrigues: il n'est pas une tête politique, comme le prouve la suite désastreuse de sa carrière.
a écrit :
Ali, n'était pas un prophète élu, car il n'est pas prophète (ni prétendu, ni reconnu)
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Tape Sidna Ali sur Google.......ou Sidna Mohammed ou Sidna Iessa....
Tu te moques un tantinet du monde, tu avances un élément et tu fais une pirouette sur la toile... Pas de Ali prophète, sauf si tu donnes qqch de plus consistant
Bon, on va gentiment passer sur tes insinuations d'européocentrisme :huh1: , histoire d'élever le débat. :dry: C'est un peu pénible tes vannes car quand on te contredit (pour discuter, vu que c'est l'objet d'un fil du forum) tu dénigres ou prends de haut. Si je mentionne plus haut qu'il y a d'autres sources que les livres, c'est pour souligner que l'histoire n'est pas qu'une affaire de lecture mais aussi d'analyse matérialiste de tous les produits d'un groupe humain. J'ai le sentiment que tu fais exprès de ne pas vouloir comprendre, ce qui fait que la discussion qui intéressait pas mal de monde s'enlise.
Pour nous relancer,
qui peut citer des penseurs matérialistes dans l'espace musulman médiéval (on peut citer, mais il va falloir développer, Ibn Khaldoun)?
Pour les athées, à part Ibn al-Rawandi qui l'a clairement exprimé, c'est plus compliqué.
Il semble en définitive que l'idéalisme domine fortement. Un texte de référence en philosophie politique est l'ouvrage d'al-Farabi, Traité des opinions des habitants de la cité idéale. Au chapitre 15, il expose la cité idéale. Si ca intéresse qqun, je pourrai en fournir un résumé.
:wavey: