sokal parle peu de derrida...mais Derrida n'a pas été le dernier a utiliser à tort et à travers le théoreme de Goedel, regarde justement l'article de Bouveresse au début de ce fil....
d'une façon générale, à part cette utilisation abusive du théorme de Goedel pour justifier la notion d'"indécidabilité", c'est surtout comme le dit l'article de Christian Vandendorpe également trouvable au début de ce fil, l'utilisation d'une rhétorique de l'obscurité incompréhensible meme par ses admirateurs avec l'utilisation de mots forgés spécialement et completement vides de sens qui fait de Derrida un imposteur intellectuel.
Par exemple comme le dit vandenporte le recours systématique aux antimétaboles.
a écrit :l'antimétabole consiste à reprendre des groupes de mots en permutant leurs rapports de dépendance. Lorsque cette figure est disposée sous la forme ramassée d'un chiasme propositionnel, la simple reprise des deux termes dans une position inversée crée entre eux une contamination sémantique qui entraîne chez le lecteur la mise en place d'une boucle récursive dont l'avantage rhétorique est de produire un effet automatique de profondeur.
exemple
a écrit : (derrida)
La métaphoricité est la contamination de la logique et la logique de la contamination.
La philosophie, comme théorie de la métaphore, aura d'abord été une métaphore de la théorie.
Et dans cette fiction de la vérité, Amérique serait le titre d'un nouveau roman pour la déconstruction de l'histoire et l'histoire de la déconstruction.
et surtout ce qui rend Derrida insupportable c'est le recours systématique aux oxymores. Vandenporte écrit à ce sujet
a écrit : Comme le note un spécialiste de la rhétorique, cette figure qui "établit une relation de contradiction entre deux termes qui dépendent l'un de l'autre ou qui sont coordonnés entre eux [est] la variété la plus corsée de caractérisation non pertinente" (8). De fait, l'oxymore est certainement un des instruments les plus puissants que la rhétorique ait pu imaginer pour court-circuiter les opérations de compréhension du lecteur. Que penser en effet de phrases telles: "Écrire, ce n'est pas seulement penser le livre leibnizien comme possibilité impossible" (9) ou "Telle est l'étrange logique alogique de ce que j'appelle l'itérabilité " (10)? Même une interprétation bienveillante ne saurait abolir le gouffre qui sépare deux propositions contradictoires, au point de réussir à les faire tenir ensemble dans un acte unifié de compréhension. Il en résulte chez le lecteur ordinaire une tendance à attribuer son incompréhension à une faiblesse de ses propres facultés plutôt qu'à un problème du texte. Et ce qu'on enlève au lecteur contribue à hausser davantage le crédit de l'auteur et du texte, qui se trouve ainsi investi d'une profondeur insondable.
Rappelons que l'oxymore était à la base de la novlangue imaginée par G. Orwell, dans 1984, dont les personnages étaient soumis à un bombardement de slogans contradictoires du genre: "La guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l'esclavage." Un individu confronté à de tels énoncés n'en retire pas seulement un résultat nul sur le plan de la compréhension: il doit aussi en venir à douter de son propre fonctionnement cognitif et développer une attitude a-critique à l'égard des concepts ainsi falsifiés et du langage en général. À ce propos, on ne peut manquer d'évoquer ce que Todorov a dit de Blanchot, à qui Derrida aurait emprunté sa conception de la littérature et dont l'oxymore était également la figure favorite: "ses textes ne sont pas obscurs, ils sont obscurantistes" .
et Vandenporte rajoute
a écrit :Les concepts de base de la pensée derridienne sont de type sui generis: néologismes ou termes courants investis d'un contenu de sens particulier, parfois par le biais d'un recours à la figure d'autorité bien connue qu'est l'étymologie. Par exemple :
a écrit : derrida
Cette itérabilité - (iter, derechef, viendrait de itara, autre en sanskrit, et tout ce qui suit peut être lu comme l'exploitation de cette logique qui lie la répétition à l'altérité).
En imposant ainsi le terme itérabilité, le philosophe se met dans la position d'une banque qui battrait sa propre monnaie et s'assure de garder la haute main sur le sens ultime que lecteurs et critiques pourront vouloir donner aux notions qu'il emploie.
À cet égard, le "concept" derridien le plus célèbre est sans aucun doute celui de différance. En forgeant ce doublet homophone mais non homographe d'un mot français courant, et en lui assignant un contenu de signification radicalement flou, Derrida ne pouvait pas ignorer les problèmes de compréhension qu'il préparait à ceux qui le liraient. Peut-être même avait-il déjà en tête cette phrase de la Rhétorique d'Aristote qu'il cite d'ailleurs lui-même dans une œuvre ultérieure:
dans l'emploi des noms, les homonymies sont utiles aux sophistes, car elles lui permettent ses malhonnêtes habiletés.
Le plus souvent, au lieu d'un néologisme, Derrida reprendra un terme apparemment anodin et l'investira de tout un réseau théorique en le faisant référer de façon indicielle à son corps de doctrine. Les familiers de son œuvre ont ainsi appris à donner un statut spécial à des mots comme trace, supplément, hymen, dissémination…
Pour s'assurer que ces termes ne seront pas remplacés par des synonymes, le philosophe les paraphrase de façon ambiguë afin d'empêcher que leur soit attribué un sens univoque. Questionné sur leur sens, il se réfugie volontiers dans une posture hermétique, pratiquant l'oxymore et le paradoxe:
exemple de l'argumentaire Derridien:
a écrit :derrida
[e concept d'itérabilité est un concept sans concept ou une autre sorte de concept, hétérogène au concept philosophique de concept, un "concept" qui marque à la fois la possibilité et la limite de toute idéalisation et donc de toute conceptualisation
tout ce verbiage, toute cette rhétorique de l'obscurité qui a pour but d'empecher toute critique et de paraitre profond est bien une imposture intellectuelle