Malgré ta volonté d'être pragmatique, c'est très similaire au socialisme idéaliste comme approche, Crockette. Tu avances comme stratégie la possibilité de réformer le système de l'intérieur, en adoptant localement (nationalement) des mesures du protection du salarié, mais toujours dans le cadre du salariat. Ca n'a pas de sens, et pas seulement parceque c'est une perspective timide mais aussi parceque concrètement, une
gestion humaine du capitalisme ne sera jamais la réponse à ses mécanismes de crise et de concurrence.
La question que tu soulèves a déjà été posée plusieurs fois au cours de l'histoire, notamment à la fin du XIXème siècle en Allemagne, dans un débat qui opposait les partisans de Bernstein qui revenaient sur le marxisme, aux socialistes révolutionnaires (Rosa Luxemburg, et Karl Kautsky qui a ensuite changé d'attitude). Si tu es curieux, tu peux te référer à cette brochure vieille d'un siècle mais dont la lecture est toujours bénéfique :
http://www.marxists.org/francais/luxembur/...1898/index.htmlSinon les éditions Spartakus l'ont éditée récemment, accompagnée d'autres ouvrages de Rosa, mais c'est sans doute assez difficile à trouver. C'est relativement facile comme lecture, mais il faut peut-être quand même quelques rudiments théoriques avec lesquels on est familier. Pour cela, je ne peux que t'inviter à discuter de tes idées et de tes lectures avec les militants d'un côté comme de l'autre, réformistes comme révolutionnaires. Des véritables réformistes je n'en connais pas beaucoup (ils veulent quoi à la gauche du PS à part le retour de la IVème République ?) mais pour trouver un copain de LO, ca sera peut-être plus facile.
Après tout la politique, ca n'est pas qu'affaire de bulletins lors d'une élection. Une véritable conviction se défend tous les jours, et la lutte pour l'intérêt des travailleurs, c'est toujours par la grève et la manifestation qu'elle a su s'imposer. Les "acquis sociaux" ne sont jamais que des concessions de l'état bourgeois suffisament rusé pour apaiser le souffle de la révolte sur sa nuque. Mais la crise est telle que droite capitaliste comme gauche capitaliste se retrouvent obligées de revenir dessus...