On en trouve des exemples dans un petit livre écrit par Victor SERGE, republié en mai 1972 par les éditions François MASPÉRO (PCM) sous le titre «Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression». Certaines des "techniques" là dévoilées, sont encore utilisées par les flics. Ceux qui se veulent révolutionnaires ont tout intérêt à le "savoir" en effet...
Et puis, bizarre coïncidence, c'est il y a exactement 87 ans aujourd'hui, le 5 décembre 1923 que le journal du (jeune alors !) parti communiste (section française de l'internationale communiste), «L'Humanité», commençait à publier en feuilleton : «L'abominable vénalité de la presse française».
Je cite (à titre d'exemple) ce qu'en disait Jean-Noël Jeanneney dans la revue L'Histoire n° 351 - 03/2010 :
a écrit :Cette formule n'est pas de la rédaction. Elle est tirée d'une lettre adressée par l'économiste Arthur Raffalovitch au ministre des Finances du tsar Nicolas II, Vladimir Kokovtsov, à Saint-Pétersbourg. Il lui rend compte des démarches dont il est chargé pour acheter le soutien des plus importants journaux de Paris à la diffusion des emprunts russes qu'il s'agit de placer dans le grand public. Tout habitué qu'il soit aux tours et aux détours de cette prévarication dont il est un maître d'oeuvre, Raffalovitch (correspondant de l'Institut et grand officier de la Légion d'honneur) n'est pas blasé au point de ne pas s'indigner encore de la goinfrerie des directeurs de ces feuilles et des journalistes concernés. Un exemple cité par L'Humanité : « M. de Verneuil [syndic des agents de change], écrit notre homme, est bien insupportable. N'a-t-il pas dit à M. Calmette, directeur du Figaro, qu'il l'avait inscrit pour 10 000 francs par mois sur la liste ? La conséquence a été que M. Calmette ne s'est pas contenté de 3 000 et qu'il va falloir lui en donner 2 000 de plus... » Comme l'observe Boris Souvarine, qui signe l'article, ce Gaston Calmette que Mme Caillaux assassina, on s'en souvient, en avril 1914, parce qu'il utilisait des lettres privées pour discréditer son mari, ne fut certainement pas un martyr de la liberté de la presse mais plutôt un assez vulgaire maître chanteur. ...
Boris Souvarine, dont l'itinéraire politique s'éloigna considérablement du communisme par la suite, était alors un des principaux rédacteurs (de talent) de ce que l'on pouvait à l'époque à juste titre, qualifier comme "le quotidien communiste"...
Aujourd'hui, il n'est même plus besoin de "payer" les "journalistes" pour qu'ils se taisent ou racontent des salades au compte des "grands de ce monde". La plupart le font d'eux-mêmes, formés (ou déformés ?) qu'ils ont été pour en faire profession.