CONAKRY (AFP) - lundi 22 janvier 2007 - 16h43 - Dix-sept manifestants ont été tués lundi par les forces de l'ordre en Guinée, dont treize dans la banlieue de Conakry, au 13e jour d'une grève générale illimitée, selon un nouveau bilan obtenu de source hospitalière et syndicale.Depuis le début du mouvement le 10 janvier, 27 personnes ont trouvé la mort. La journée de lundi est de loin la plus meurtrière.
Treize personnes ont été tuées et au moins 30 blessées par balles dans différents quartiers de la banlieue de la capitale Conakry, selon un responsable de l'hôpital Donka, un des deux plus grands hôpitaux de la capitale.
A Kankan (est), deux manifestants ont été tués et 11 blessés par les forces de l'ordre et à Siguiri, près de Kankan, deux manifestants ont été tués et huit blessés, a indiqué M. Mamadi Condé, secrétaire-général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) dans la région de Kankan.
Le mouvement de contestation appelant au départ du président Lansana Conté entendait, à l'origine, dénoncer la corruption et l'ingérence dans les affaires judiciaires du président Conté, 72 ans.
Les manifestants exigent dorénavant la démission du Chef de l'Etat, au pouvoir depuis 23 ans mais affaibli par la maladie.
Selon des témoins, les victimes de lundi ont été tuées dans différents quartiers de la périphérie de Conakry lors d'échauffourées entre manifestants et policiers anti-émeute: trois manifestants ont été tués à Hamdalaye, deux à Lambania, un à Enco-Cinq et un à Matam, selon ces témoins.
Par la suite, plusieurs milliers de jeunes gens ont quitté la banlieue pour se rendre au centre de la capitale, faisant craindre de nouvelles violences. "On va au Palais, on va prendre le Palais (présidentiel)", criait l'un d'entre eux.
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