a écrit : Démission du gouvernement coréen sous la pression populaire
Le gouvernement sud-coréen, en fonction depuis à peine trois mois, a présenté sa démission après d’importantes manifestations contre sa décision d’autoriser à nouveau les importations de viande de boeuf américaine.
De nombreux Sud-Coréens craignent que le boeuf en provenance des Etats-Unis ne soit porteur de la maladie de la vache folle ou qu’il ne soit sous-labellisé et utilisé dans des produits alimentaires sans aucune information.
“Le Premier ministre a présenté la démission de son gouvernement lors d’une réunion courante ce (mardi) matin“, a annoncé le service de presse du chef du gouvernement.
Selon la presse sud-coréenne, le président Lee Myung-bak, conservateur, accepterait la démission d’au moins trois ministres et de plusieurs hauts conseillers.
Les ministres de l’Education, de l’Agriculture et de la Santé devraient quitter le gouvernement dans les tout prochains jours. Les ministres des Affaires étrangères et des Finances pourraient également être congédiés.
Lee a remporté les élections de décembre haut la main mais le soutien dont il bénéficiait s’est érodé. Après 100 jours au pouvoir, les sondages ne le créditent plus que de 20% d’opinions favorables.
La police sud-coréenne est en état d’alerte maximale avant une manifestation prévue dans la journée et qui pourrait voir descendre 100.000 personnes dans les rues de la capitale, Seoul.
L’accord sur la viande de boeuf conclu en avril avec les Etats-Unis était censé relancer les négociations d’un accord commercial bilatéral avec Washington que des parlementaires américains menaçaient de bloquer si Séoul ne rouvrait pas ses frontières aux importations bovines.
Parallèlement, les chauffeurs routiers sud-coréens ont voté lundi la grève pour protester contre la flambée des prix des carburants.
La KCTU, principale centrale syndicale sud-coréenne, de même que quatre syndicats implantés dans le secteur automobile devaient se prononcer pour leur part ce mardi sur un appel à la grève générale à partir de la semaine prochaine pour protester contre la politique du gouvernement (…).
Dans ce contexte, le gouvernement a mis en sommeil la quasi-totalité de ses projets de réforme, dont la réduction de la fiscalité, les privatisations d’entreprises et de banques publiques et l’incitation à l’investissement étranger.
“La crise actuelle témoigne d’un malaise public plus profond en Corée, risquant de ralentir la croissance économique dans l’année à venir“, estime Frederic Neumann, économiste pour l’Asie chez HSBC à Hong Kong.
“La crise du boeuf entrave l’agenda des réformes du président. Obligée de mener un combat d’arrière-garde au parlement et dans l’opinion publique, il est peu probable que l’administration engage les politiques les plus ambitieuses de son programme de campagne“, ajoute-t-il.
L’express, 10 juin 2008
a écrit :La KCTU, principale centrale syndicale sud-coréenne, de même que quatre syndicats implantés dans le secteur automobile devaient se prononcer pour leur part ce mardi sur un appel à la grève générale à partir de la semaine prochaine pour protester contre la politique du gouvernement (…).
(Canardos a écrit :
bref tout ça est largement irrationnel....
et peut-etre qu'à travers ce qu'il faut bien appeler une rumeur se manifeste un certain americanisme confus
(Puig Antich @ lundi 9 juin 2008 à 13:52 a écrit : C'est clairement dans ce genre de situation que l'absence d'un parti prolétarien révolutionnaire se fait sentir. Néanmoins, le mouvement ouvrier sud-coréen, dominé par des forces centristes, a des possibilités importantes, je pense. Les petits groupes trotskistes ont l'air bien investi dans le mouvement.
J'ai cherché des infos et des précisions sur ce mouvement, mais je n'en ai pas trouvé beaucoup. Il semble puissant, mais rien n'indique qu'il s'agisse d'un mouvement prolétarien. Son contenu semble à la fois anti-américain et hostile au nouveau président - une sorte de Sarko local qui entend mettre en oeuvre plein de réformes anti-ouvrières.
Si les syndicats lancent un ordre de grève générale, ça pourrait en effet changer la donne et la nature du mouvement. Pour l'instant, il faut etre prudent. Il y a déjà eu des mouvements puissants et meme violents qui ont renversé des gouvernements - comme en Argentine par exemple - sans que ce soient des mouvements prolétariens...
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