Tiens, lorsqu’on m’a parlé de ce forum, on m’avait parlé de l’attention qui était porté à éviter les mensonges et les falsifications des propos, si caractéristiques d’une tradition politique qui n’est pas celle du trotskysme. Je vois donc avec un grand étonnement que le participant Canardos se permet une insinuation qui ne peut être qualifié que de parfaitement crapuleuse et de doublement fausse. Le participant Barikad a donné une raison pour qualifier ce propos de faux et de malintentionné mais je peux apporter un deuxième élement, un article de l’hebdomadaire Rouge qui parle sur ce sujet :
a écrit : NICARAGUA
Daniel Ortega ou le pouvoir à tout prix
Avec plus de 35 % des voix - près de 38 % d’après les résultats quasiment définitifs et neuf points d’avance sur le candidat arrivé en deuxième position, Daniel Ortega a assuré son élection à la présidence du Nicaragua, dès le premier tour de scrutin, dimanche 5 novembre.
Toute sa campagne a été menée sur le thème de la réconciliation nationale, de la ferveur religieuse et du retour aux valeurs traditionnelles. Il est difficile de voir dans le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), dont le candidat revient aujourd’hui au pouvoir, une quelconque filiation avec le parti révolutionnaire qui avait renversé Somoza en 1979, donné le pouvoir au peuple et tenu tête, dans les pires conditions, à l’impérialisme nord-américain.
Depuis des années déjà, la direction du FSLN s’est enfoncée dans la corruption, l’enrichissement personnel et les accords sans principes avec la droite la plus réactionnaire, qui ont permis, entre autres, une mainmise partagée sur l’appareil judiciaire, gage d’une totale impunité. Son rôle déterminant à l’Assemblée nationale l’a conduit à faire adopter des lois s’inscrivant dans la continuité des politiques néolibérales des gouvernements de droite successifs. Daniel Ortega s’est fait le champion du traité de libre-échange avec les États-Unis et les députés sandinistes ont pris l’initiative, à la veille des élections, de l’abrogation de la loi autorisant l’avortement pour raisons thérapeutiques. Afin de mieux convaincre les Nicaraguayens de sa « conversion » idéologique et religieuse, Daniel Ortega avait choisi pour colistier un puissant homme d’affaires et ancien dirigeant de la Contra, fer de lance des États-Unis dans leur tentative de renverser le pouvoir sandiniste à l’époque de la révolution.
Malgré ces gages plus que convaincants, Ortega n’est pas encore totalement fréquentable. Pour les États-Unis, il a certainement le tort de recevoir le soutien de Hugo Chávez et, sans doute aussi, malgré la dégénérescence dramatique de sa direction, celui de s’appuyer sur un parti - le FSLN - dont les militants continuent à se battre quotidiennement pour résister à la déferlante néolibérale.
Pierre Sylvain
Je suppose que maintenant, le participant Canardos s’excusera pour insinuer de choses pareilles et que si tel n’est pas le cas, l’équipe de modération interviendra.
Sur l’article de Rouge, la seule correction que j’apporterais est le fait qu’une bonne partie des militants en désaccord avec l’aggiornamento sandiniste ont abandonné le FSLN pour rejoindre des partis comme le MRS, se réclamant du sandinisme des origines (le MRS est un mouvement de gauche étatiste et socialisant, à défaut d’être réellement socialiste, avec une base bien plus radicale), ou des collectifs sandinistes révolutionnaires. Quant à l’histoire des chansons … le lien logique est un peu faible, pour ne pas dire idiot, doit-on s’interdire de chanter du Victor Jara parce qu’il copinait avec le PC, du Quilapayun parce qu’ils avaient pris leur carte au parti ou des cubains parceque castriste ? pour les illusions, c’est certainement exact, mais il faudrait apporter des arguments un peu plus solides. Cela dit, ils ont battu l’impérialisme et essayé de construire un socialisme de transition, c’est un bilan déjà plus important que celui des trotskystes européens.