L'Italie mobilisée pour ses retraites

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Message par Louis » 24 Oct 2003, 12:02

ROME (Reuters) - Trains, avions, écoles et même la Scala de Milan - tous les secteurs de la vie italienne étaient touchés vendredi par la grève générale de quatre heures décrétée pour protester contre la réforme des retraites adoptée par le gouvernement de Silvio Berlusconi.


Ce mouvement est une réédition de celui qui avait abouti, il y neuf ans, au renversement du premier gouvernement dirigé par l'actuel président du Conseil.


Une centaine de manifestations étaient prévues pour paralyser la vie dans les agglomérations de l'ensemble de la Péninsule, et les voyageurs ont été comme prévu en première ligne, de nombreux trains ayant été supprimés dès le début de la matinée.


La compagnie nationale Alitalia a, elle-aussi, dû annuler plus de 150 vols prévus dans l'après-midi.


Les hôpitaux ont prévenu que seuls les services d'urgence seraient assurés tandis que les petits Italiens ont anticipé le week-end en restant chez eux tout la journée faute de professeurs dans les écoles.


Au désespoir des fans d'opéra, la Scala de Milan a annulé sa représentation de la soirée.


Les trois principaux syndicats avaient appelé leurs onze millions d'adhérents - salariés de l'Education nationale, des transports, de l'industrie, du tourisme ou encore du spectacle - à débrayer pendant une demi-journée.


"Une majorité de salariés italiens sont opposés (...) à cette soi-disant réforme. Bientôt, leur opposition sera visible de tous", avait lancé à la veille du mouvement Guglielmo Epifani, chef de file de la CGIL, première confédération syndicale de la Péninsule.


SIX ITALIENS SUR DIX


Silvio Berlusconi, dont le premier gouvernement avait succombé en 1994 à une précédente tentative de réforme du régime des retraites, se trouve ainsi aux prises avec sa troisième fronde sociale depuis son retour aux affaires, il y a deux ans.


L'Italie, qui occupe la présidence tournante de l'Union européenne, est entrée en récession et le moral des consommateurs, malmené par l'inflation et la progression du chômage, est au plus bas. Bruxelles a sommé Rome de se plier à l'orthodoxie communautaire en matière de déficit budgétaire.


Il y a trois semaines, à l'occasion d'une allocution télévisée, le chef du gouvernement s'était efforcé de convaincre ses concitoyens sceptiques du bien-fondé de cette réforme à ses yeux "nécessaire, juste et sage".


Le projet, adopté début octobre par l'exécutif, prévoit notamment de porter à compter de 2008 l'âge minimum de la retraite à 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes, à condition d'avoir cotisé 40 ans.


Jusqu'ici, les Italiens pouvaient mettre un terme à leur activité professionnelle dès l'âge de 57 ans, après 35 ans d'exercice.


Déterminés à faire obstacle au projet, les syndicats, qui avaient appelé en avril 2002 à une grève générale sans précédent depuis 20 ans, ont décidé de renouer avec l'action sociale de grande envergure.


A en croire un sondage publié vendredi par le quotidien de centre-gauche La Repubblica, six Italiens sur dix sont hostiles au relèvement de l'âge de la retraite.
Louis
 
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Message par pelon » 24 Oct 2003, 23:12

CITATION
Des centaines de milliers d'Italiens ont manifesté contre la réforme des retraites
LEMONDE.FR | 24.10.03 | 19h14
L'actuel président du conseil, Silvio Berlusconi, dont le premier gouvernement avait succombé, en 1994, à une précédente tentative de réforme du régime des retraites, se trouve ainsi aux prises avec sa troisième fronde sociale depuis son retour aux affaires, il y a deux ans.
Une grève générale a paralysé pendant plusieurs heures, vendredi 24 octobre, de nombreux secteurs d'activité en Italie, provoquant des perturbations dans les transports aériens et ferroviaires, et entraîné la fermeture des écoles comme des principaux services publics.

Environ un million et demi de personnes ont défilé dans de nombreuses villes d'Italie contre le projet de réforme des retraites du gouvernement de Silvio Berlusconi, et plus de dix millions ont suivi la grève, ont affirmé les syndicats, qui menacent de poursuivre et d'amplifier leur lutte.

Les trois principales confédérations syndicales, la CGIL (gauche), la CISL (catholique) et l'UIL (modéré) - qui revendiquent 11 millions de membres - s'opposent au projet du gouvernement qui durcit les conditions d'accès à la retraite en imposant un minimum de quarante ans de cotisations à partir de 2008. Le système actuel permet de cesser de travailler à partir de 57 ans, dès lors que l'on peut justifier de trente-cinq ans de contributions.

"UNE GRÈVE POLITIQUE"

"Si une grève ne suffit pas, nous en ferons une autre. Vu qu'un ministre dit que notre mouvement est à temps partiel, nous en ferons un à plein temps", a dit, à Rome, Savino Pezzotta, secrétaire général de la confédération syndicale CISL. M. Pezzotta faisait allusion au fait que la CGIL, la CISL et l'UIL n'avaient appelé qu'à une grève de quatre heures. Il a ainsi laissé entendre que les syndicats pourraient organiser une grève de huit heures dans les prochaines semaines.

Le cortège dans la capitale italienne était précédé par une réplique en carton de la célèbre fontaine "Bouche de la vérité", symbolisant, selon les syndicats, les mensonges du chef du gouvernement concernant la nécessité de réformer le système des retraites. La tradition veut que la bouche du lion de cette sculpture en marbre, située à Rome, se referme sur la main d'une personne qui a menti.

"Cher Silvio, sur les retraites tu peux mentir à tout le monde mais pas à nous", proclamait une banderole lors de la manifestation de Milan, qui a rassemblé "plus de 200000 personnes", selon les syndicalistes, entre 15 000 et 20 000 selon la préfecture. "La vérité est qu'il s'agit d'une grève politique contre le gouvernement Berlusconi", a réagi Renato Schifani, président des sénateurs de Forza Italia, le parti du chef du gouvernement italien. "La manifestation d'aujourd'hui est réussie et montre que les gens comprennent que cette réforme des retraites doit être modifiée", a rétorqué, à Naples, Luigi Angeletti, chef de l'UIL.

Dans les aéroports, la grève a eu lieu de 12 h 30 à 14 h 30. Quelque 155 vols d'Alitalia, la compagnie nationale italienne, ont été annulés, dont 72 internationaux et 83 desservant des lignes intérieures. 124 autres vols ont été reprogrammés avant ou après l'arrêt de travail. Les principales compagnies aériennes européennes ont annulé une quinzaine de vols. Dans les chemins de fer, il manquait un train sur deux entre 9 heures et 13 heures.

"UN PAYS ARRÊTÉ"

Déterminés à faire obstacle au projet, les syndicats, qui avaient appelé, en avril 2002, à une grève générale sans précédent depuis vingt ans, ont décidé de renouer avec l'action sociale de grande envergure. "Une majorité de salariés italiens est opposée (...) à cette prétendue réforme", a lancé, jeudi, Guglielmo Epifani, chef de file de la CGIL, première confédération syndicale italienne.

L'Italie, qui occupe la présidence tournante de l'Union européenne, est entrée en récession, et le moral des consommateurs, malmené par l'inflation et la progression du chômage, est au plus bas. Bruxelles a sommé Rome de se plier à l'orthodoxie communautaire en matière de déficit budgétaire. Il y a trois semaines, à l'occasion d'une allocution télévisée, le chef du gouvernement s'est efforcé de convaincre ses concitoyens sceptiques du bien-fondé de cette réforme à ses yeux "nécessaire, juste et sage".

L'actuel président du conseil, dont le premier gouvernement avait succombé, en 1994, à une précédente tentative de réforme du régime des retraites, se trouve ainsi aux prises avec sa troisième fronde sociale depuis son retour aux affaires, il y a deux ans.

La grève a donné lieu à l'habituelle guerre des chiffres, avec un taux de participation de 60% à 70 % dans les grandes usines Fiat de Mirafiori, selon les syndicats, et de 17 % à 25% , selon la direction de l'établissement. Dans l'administration publique, le taux moyen de participation à la grève "est supérieur à 80 %", selon la CGIL, et les trois syndicats sont d'accord pour affirmer que "le pays s'est arrêté".

Avec AFP

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