Manifestations en Egypte

[MajnûnLayla]

Les choses vont plus vite en Egypte qu'en Tunisie, en développant le même modèle, les mêmes revendications... elle bute sur le même écueil.

Il faut quand même relever qu'au milieu de tant de miracles accomplis par les prolétariats de ces deux pays, une chose manque: la tendance à l'armement du prolétariat, au désarmement et à la dislocation de l'appareil d'Etat.

Bien sûr il n'y a pas de parti ouvrier révolutionnaire et même pas l'ombre d'un ferment politique dans ce sens. Et par ailleurs à ce stade, si formidables que soient les deux débuts de révolution, le désarroi immense qui découle du rétablissement du capitalisme en Russie n'a pas été effacé.

Face à des forces armées qui conservent entières leurs capacités de répression au moindre recul du mouvement spontané, combien de temps les masses tiendront-elles?

Je dis ça, mais bien sûr si Mubarak chutait ce serait en soi un événement qu'il faudrait saluer avec enthousiasme.

[Zimer]

D'après le réseau de vigilance Al hourra [???]: Il se confirme que Moubarak quitte le pouvoir

???? C'est une info du site du chanteur "communiste" Egyptien Cheik Emam ; bon bah comme quoi les pronostics d'un article peuvent être ( peu-être ) démentie très vite ... :emb: :emb: :emb: Non

[abounouwas]

les choses se sont accélérées, la bourgeoisie égyptienne, son armée et les impérialistes (en tête desquels les Américains) ont peur de cette entrée dans la bataille de la classe ouvrière. Moubarak lâché pour essayer de faire rentrer les ouvriers dans le rang. Souhaitons que ce ne soit que le début et qu'au-delà de mots d'ordre justes (salaires, chômage, misère), émergent au plus vite des militants révolutionnaires et qu'un rapport de force s'instaure en faveur des exploités. Les semaines et mois à venir seront riches d'enseignements pour nous tous.

[titi]

pour se détendre un peu...
http://twitter.com/search/%23reasonsmubara...nsmubarakislate

[MajnûnLayla]

Je pense que lorsque le shaytan de la révolution est sorti de sa boîte, bien malin celui qui la referme si facilement.

Et puis d'une manière ou d'une autre, si Mubarak passe à la trappe, comment cela sera-t-il perçu au Moyen-Orient (et ailleurs) sinon comme un formidable appel d'air?

En Tunisie on a déjà mesuré les limites du mouvement: il y a eu une réaction profonde après la chute de Ben Ali qui a culminé avec les comités populaires + la grève générale des instituteurs + le campement devant la Casbah + les grèves générales régionales et les grèves d'entreprises pour virer les PDG et revenir sur les conséquences des filialisations.

Et puis faute de force capable de poser la question du pouvoir l'UGTT a sauvé la mise pour Ghannouchi. Parallèlement aucun mouvement d'armement du prolétariat/désarmement des flics à ce jour.

Bref les conséquences politiques du rétablissement du capitalisme en Russie ne sont pas effacées par miracle, même si le fait que la révolution s'engage réellement au Maghreb et au Moyen-Orient constitue un développement majeur.

[MajnûnLayla]

L'Orient-Le Jour
Alerte
jeudi 10/02/2011 23:01 (heure de Beyrouth)
« Égypte: Moubarak dit qu'il n'acceptera pas de diktats étrangers »

[Matrok]

Moubarak vient d'assener à la télévision d'Etat qu'il restait jusqu'aux prochaines élections...

[NEIL]

mouvement d'armement du prolétariat/désarmement des flics à ce jour.

Bref les conséquences politiques du rétablissement du capitalisme en Russie ne sont pas effacées par miracle, même si le fait que la révolution s'engage réellement au Maghreb et au Moyen-Orient constitue un développement majeur.
Ce n'est pas la première fois que tu utilise cet argument...Peux tu développer ?

[MajnûnLayla]

mouvement d'armement du prolétariat/désarmement des flics à ce jour.

Bref les conséquences politiques du rétablissement du capitalisme en Russie ne sont pas effacées par miracle, même si le fait que la révolution s'engage réellement au Maghreb et au Moyen-Orient constitue un développement majeur.

Ce n'est pas la première fois que tu utilise cet argument...Peux tu développer ?

Je veux simplement dire ceci:
_ d'une part c'est extrêmement significatif et enthousiasmant pour nous tous je suppose de constater que la perspective de la révolution revient à l'ordre du jour (sous les coups de boutoir de la crise du capitalisme)
_ d'autre part ne se passe pas ce qui se passait, même à niveau suffisant, lors des révolutions antérieures (par exemple au Portugal ou en Iran, ont existé des tendances à l'armement du prolétariat et au démantèlement de l'appareil d'Etat bourgeois, même si cela n'est pas allé jusqu'à son terme)

Bref ce qui se passe en Tunisie et en Egypte nous repose des questions auxquelles on n'avait plus l'habitude d'être confrontés (auxquelles, de mon vivant, je n'ai jamais été confronté jusqu'à aujourd'hui), mais dans le même temps les reculs politiques du prolétariat depuis vingt ans ne sont pas effacés comme par magie: la question de la prise du pouvoir par le prolétariat, de la destruction de l'Etat bourgeois restent des tabous profondément ancrés.

Les jeunes tunisiens saccagent des commissariats, ils réapprennent (et nous réapprennent) à dire "dégage" aux gouvernements bourgeois, certains peut-être commencent à développer un regard critique sur l'armée, mais on est encore loin d'être à la hauteur de ce qui serait nécessaire pour en finir avec le régime de Ben Ali.

La police, l'armée, les institutions restent fondamentalement celles de la dictature. Au moindre reflux du prolétariat ils n'hésiteront pas à reprendre leurs vieilles habitudes, d'autant plus qu'avec la crise ce sera "eux" ou "nous".

Bon, en fait j'étends à l'Egypte ce que je constate en Tunisie et je m'excuse de cette parenthèse, mais il me semble que pour des révolutionnaires cerner ces limites est important, autant que se réjouir des pas de géant déjà franchis par les masses et des leçons politiques précieuses qu'elles nous donnent.