a écrit :Qu'un groupe qui a des prétentions monumentales, par exemple diriger des organisations de masses, avec des dizaines de milliers d'adhérents, et des dizaines de grèves tous azimuts (grèves qui pousseraient bizarrement comme des champignons dans un pays où la classe ouvrière est quasiment atomisée), ne soit relayé nulle part ailleurs que sur ses propres sites internet, ça ne surprend personne?
Sur les organisations "de masse", la principale est celle des chômeurs. Ces milliers d'adhérents revendiqués, comme c'est d'ailleurs bien expliqué dans une interview, proviennent du mouvement des chômeurs d'il y a deux ans - relayé par la presse comme "mouvement chiite". Il ne s'agit pas, pour la plupart, de militants actifs, mais de personnes s'étant inscrites sur les listes tenus par le syndicat, pour réclamer du boulot.
Les organisations d'usine, du pétrole, du textile ; leur existence ne surprendra que toi, car il est évident que lorsqu'on est acculé à la détérioration compléte de ses conditions de vie, il y a toujours résistance. De là à dire que cette résistance réelle de la population trouve systématiquement un débouché organisé, biensûr que non, mais il est parfaitement normal et sain que des syndicats se constituent.
Les mouvements ne sont pas relayés par la grande presse ? Celui du pétrole à Bassorah a pu être évoqué. Mais le nombre de journalistes sur place se réduisant comme peau de chagrin, et le peu qui reste étant pour la plupart encadrés faits et gestes par le pouvoir, il n'est pas étonnant - surtout vu la grille de lecture impérialiste et ethniste/religieuse des lignes éditoriales - que les médias ne s'attardent pas sur telle ou telle grève localisée ; quand des faits bien plus spéctaculaires ont lieu par ailleurs...
Mouvements de grèves, parfois armés, par ailleurs décrit dans l'article d'un syndicaliste américain qui s'est rendu sur place.
Il est faux de dire qu'ils sont les seuls à parler d'eux-mêmes. Florence Aubenas et l'italienne Sgrenna ont rencontré les féministes de l'OLFI. Une journaliste du Monde sur place a évoqué le PCOI dans un article, au début de l'occupation. Amnesty International a consacré des communiqués pour protester contre leur répression.
Par contre tu caricatures peut-être un peu si tu leur prête la croyance qu'ils ont une implantation de masse à toute épreuve. Je pense que le noyau militant communiste est assez restreint ; certainement plus gros que l'ensemble des CPS réunis ; mais plus petit que LO plus la LCR.
D'autant que la scission, qui a donné lieu au PCOI "de gauche" dont deux membres viennent d'être kidnappés et un autre assassiné, les a certainement affaibli quelque peu. Mais, ils ne seraient que 100, outre que celà signifierait qu'ils font un sacré bon boulot vu leur nombre, qu'ils mériteraient quand même notre soutien.