(com_71 @ vendredi 26 octobre 2007 à 21:15 a écrit :Les municipales sont dans cinq mois, et d'ici-là il y aura certainement des approches voire des échanges dans bien d'autres endroits qu'Avrillé.
... ça c'est la seule chose qui soit à peu près certaine
Ce qui se discute, c'est avec quelle politique une organisation comme LO répond (ou non) à ces
"approches" et participe (ou non) à ces
"échanges". Et cela dès à présent, ne serait-ce que pour un raison simple : la constitution de listes pour les municipales n'est pas chose facile (les camarades en savent quelque chose...) au moins en raison du nombre de candidats qui dépasse le nombre de militants susceptibles de se présenter et qui impose donc de trouver d'autres personnes disposées à figurer sur une liste. Et cela nécessite quand même de discuter avec elles de ce que sera (serait) cette liste et de la politique que LO compte mener dans ces élections pour lesquelles elle sollicite leur candidature !
(com_71 @ vendredi 26 octobre 2007 à 21:15 a écrit :Pourquoi y aurait-il des refus à priori de discuter, indépendamment de qui propose et comment ?
... ce n'est pas une question
"a priori" ! Mais on peut sans doute savoir qui propose quoi avant de se retrouver éventuellement aux même tribunes que le PS et le PC dans des réunions publiques (ou de co-organiser avec la gauche un forum public, si l'information de
Ouest-France est exacte)
Pour mémoire, ce qu'écrivait LO à propos de la préparation des municipales de 2001, donc dans une situation où la gauche était au gouvernement. Mais le fait que la gauche se retrouve dans l'opposition (molle) au gouvernement ne change ni tous les termes du débat, ni d'ailleurs la politique que préconise ladite gauche (voir par ex. Hollande sur la nécessité d'une réforme "juste" et "équitable" des régimes spéciaux...) qu'on ne peut juste plus qualifier de "gouvernementale".
(Lutte de classe @ n°52, été 2000 a écrit :Lettre de la direction de Lutte Ouvrière au Bureau Politique de la LCR
le 22 juin 2000
Chers camarades,
Le Comité Central de Lutte Ouvrière a discuté la résolution de votre Congrès concernant les municipales et un éventuel accord avec Lutte Ouvrière.
Il a étudié aussi les trois paragraphes de cette résolution que vous ne nous aviez pas communiqués ainsi que votre courrier du 15/06 dont l'objet, selon vos termes, était de nous expliquer votre position mais, bien évidemment, n'était pas de revenir sur celle-ci.
Vous êtes déjà au courant de la décision de notre Comité Central de ne pas continuer à rechercher un accord sur les bases adoptées par votre congrès.
L'objet de cette lettre est donc de répondre à votre courrier pour, à notre tour, vous expliquer notre position.
Votre lettre indique, que ce qui nous a rassemblés aux Européennes est « la défense d'une politique radicalement opposée à celle du gouvernement et des partis qui le composent... »
Mais quelle portée et quelle crédibilité aurait l'affirmation dans une campagne d'une « politique radicalement opposée » à celle de partis et d'un gouvernement pour lesquels nous appellerions à voter dès les résultats du premier tour ? On peut ajouter, logiquement, que vous feriez de même dès le premier tour, là où nous ne serions pas présents. Et de quelle sincérité pourrions-nous nous prévaloir auprès des électeurs populaires si, qui plus est, nous envisagions de fusionner au second tour nos listes avec celles de ces mêmes partis, en échange de quelques strapontins ?
Nous vous avons dit, depuis le début de nos discussions, que nous ne saurions accepter ni l'une ni l'autre de ces attitudes qui dénatureraient et surtout dévaloriseraient toute critique de la politique du gouvernement.
Vous considérez que ce ne sont pas là des divergences graves ; nous si !
Dans cette même lettre, vous dites que vous avez fait l'effort d'un compromis pour rejoindre nos positions.
Mais quel compromis est-ce, de nous proposer que dans un accord commun nous évitions tout simplement de parler de l'attitude au 2e tour et que chaque organisation fasse comme elle le veut, seules les têtes de listes s'abstenant de donner un avis ?
D'abord ce ne serait guère possible. Ensuite nous ne voyons pas quel spectacle donneraient nos deux organisations s'entendant au premier tour pour se diviser dès le deuxième tour (et même avant, vraisemblablement).
Bel effort d'unité politique profonde qu'un tel « compromis » !
Or pour nous, un accord doit être avant tout un accord politique.
Ce qui est déterminant pour nous et ce qui détermine principalement notre refus, ce sont les positions politiques fondamentales dans la situation actuelle.
C'est d'abord l'appel à voter pour la gauche gouvernementale au second tour et même, c'est évident, au premier, là où nous ne nous présenterions pas.
C'est ensuite l'annonce que nous rechercherions une fusion de nos listes et de celles de la gauche gouvernementale pour le second tour là où nous dépasserions 5 % des voix.
Vous nous présentez comme un autre « compromis » le fait de régler cette dernière question au cas par cas. Mais c'est bien sûr de toute façon au cas par cas que cela aurait pu se régler, même si nous en avions été d'accord, car cela ne peut s'envisager que là où nos listes auraient obtenu plus de 5 % des voix et que les partis en question l'accepteraient, ce qui raréfierait à l'extrême les « cas » à régler mais par contre ne diminuerait pas la dépendance politique vis-à-vis des partis au gouvernement dans la mesure où vous en faites, à l'avance, un choix politique envisageable.
C'est exactement la même proposition que vous nous avez faite en janvier, sans même l'effort d'une autre étiquette.
C'est ce que ce texte appelle, plus loin, un « accord équilibré » entre nos deux politiques.
En fait, cela veut dire que l'accord que la LCR nous propose serait... qu'il n'y ait pas d'accord politique, c'est-à-dire, comme nous le disons plus haut, pas d'accord sur une « opposition déterminée à la politique gouvernementale », d'autant plus que la « partie locale » des professions de foi que la LCR nous propose de faire pourrait encore défendre une politique de compromis... local.
Nous étions prêts à rechercher, comme aux Européennes, un accord politique avec la LCR mais pas une unité de façade.
Quelle unité politique entre les deux organisations représenterait ce que vous proposez ? Aucune !
Pour notre part, nous tenons à parler sans ambiguïté aux électeurs populaires et à nous démarquer de la droite, certes, mais aussi, au premier comme au second tour, de ce gouvernement qui trompe et trahit les classes populaires et qui est entièrement au service du grand patronat.
Par ailleurs, vous nous demandez d'accepter ce qui, d'après vous, est la base de votre politique depuis des années, c'est-à-dire la fusion car c'est bien de cela qu'il s'agit de nos listes communes avec des groupes, des organisations, des mouvements, des associations, qui combattent certes le gouvernement, sur des revendications souvent importantes, mais qui refusent le plus souvent, du moins ceux que vous côtoyez, de combattre pour un réel changement social basé sur les luttes des travailleurs.
Vous semblez considérer que c'est l'ouverture de nos professions de foi, dans certains cas, à des « rédactions locales » qui nous fait aujourd'hui refuser l'accord tel que votre Congrès le définit.
Quoi que vous en pensiez, ce n'est pas cela qui nous fait rompre. Nous vous avions écrit que nous étions prêts à envisager une telle rédaction locale au cas par cas si nous savions à l'avance avec qui vous vouliez le faire, et dans ce cas, de discuter avec les intéressés (voir notre lettre du 16 mai 2000).
De plus, indépendamment d'éventuelles listes LO-LCR, vous envisagez aussi des listes, sur d'autres bases, avec d'autres alliés.
Votre lettre se termine, en effet, par la proposition de cet « autre type d'accord » qui « permettrait une visibilité nationale et un espace électoral commun tout en laissant aux deux organisations et à leurs sections locales la possibilité de mettre en oeuvre leur propre pratique politique » avec une série de meetings communs Arlette Laguiller/Alain Krivine.
Autrement dit, une enseigne commune LO-LCR qui recouvrirait deux politiques, voires des listes totalement différentes.
Un « label » commun, selon votre expression, c'est-à-dire un contrat de « franchising » serait donné à des entreprises indépendantes.
Ce serait tromper, sous couvert d'unité, les électeurs populaires en nous adressant à eux sous une fausse identité politique.
Vous nous écrivez à propos d'un accord : « s'il y a une volonté politique commune, nous trouverons bien le chemin pour y parvenir ».
Oui, mais le problème, ce n'est pas seulement celui d'une « volonté politique commune », c'est d'abord celui d'une politique commune.
Pour notre part, nous tenons à avoir des élus, mais sur la base de ce que nous dirons aux électeurs, aussi bien au 1er qu'au 2e tour et pas en baissant la tête devant le parti de Jospin, de Martine Aubry, de Chevènement et de Fabius.
Dans votre deuxième lettre, vous avez justifié votre proposition de fusion au second tour avec les listes de la gauche gouvernementale en présentant cela comme un simple « accord technique » qui ne serait pas politique.
Il apparaît que ce que vous nous avez proposé à votre Congrès est aussi un simple « accord technique », non un accord politique.
Il s'agit d'une fusée à deux étages : un « accord technique », au premier tour, avec nous, pour avoir une chance d'atteindre 5 % des voix, afin de pouvoir proposer, au second tour, un autre « accord technique » à la gauche gouvernementale pour avoir des élus.
Nous estimons donc que le Congrès de la LCR a fait son choix en connaissance de cause, en sachant parfaitement que Lutte Ouvrière ne pouvait pas accepter un accord sur de telles bases et nous en prenons acte.
Pour le Comité Central de Lutte Ouvrière,
Jean-Pierre Vial