Assurance maladie

[pelon]

santé. La bataille continue pour l’Assurance maladie.

La deuxième session des États généraux de la santé, organisés par ATTAC, planche samedi sur l’élaboration d’une alternative à la loi Douste-Blazy.

Au printemps dernier, sur proposition d’ATTAC, des États généraux de la santé et de l’assurance maladie réunissaient à Paris plusieurs centaines de personnes et des représentants de 70 organisations qui, ensemble, dénonçaient « l’injustice et l’inefficacité » de la réforme Douste-Blazy. Ce samedi, au Kremlin-Bicêtre, le « mouvement social » devrait être plus largement représenté à la deuxième session de ces États généraux (1), convoquée pour dégager des perspectives d’action après l’adoption de la loi cet été, comme nous l’explique Bernard Teper, responsable national d’ATTAC.

Quels objectifs poursuivez-vous avec la tenue de ces États généraux ?

Bernard Teper. Avec la première session des États généraux, le 24 avril, il s’agissait de participer au mouvement social contre la loi Douste-Blazy. Maintenant la loi est votée. Nous avons perdu une bataille, pas la guerre. Le premier objectif de cette deuxième session est de préparer une mobilisation lors de la loi de financement de la Sécu (qui viendra en débat à l’Assemblée dans un mois environ - NDLR). Deuxième objectif : lancer des États généraux déconcentrés, par région, par département, début 2005, avant les conférences santé officielles, pour pouvoir intervenir lors de ces conférences. Troisième objectif : aller vers une politique alternative en matière de santé et de Sécurité sociale, et donc avancer des éléments de programme, qui seraient ensuite proposés au champ politique. Nous avons des divergences au sein du mouvement social, par exem-ple sur le dossier médical personnel ; nous devons les confronter. L’idée que chaque organisation ait son programme ne suffit pas, il faut réussir à avoir une politique alternative qui soit plus consensuelle dans le mouvement social. Quatrièmement, nous pensons qu’au-delà des questions de financement, de remboursement, etc., il faut changer de logique, passer d’une logique uniquement curative à une logique de santé, de façon à incorporer la prévention au centre du système de santé.

Qu’en est-il réellement de la mobilisation aujourd’hui sur le terrain ?

Bernard Teper. Il y a des citoyens, des forces sociales qui ont compris que c’est une bataille longue, qu’il y a une longue marche pour arriver à une santé et une Sécurité sociale solidaires. La plupart des comités de défense de la Sécu qui se sont créés ces derniers mois sont restés en place. Mais il y a aussi une démobilisation en certains endroits, où l’on pense que la défaite face à la loi Douste-Blazy est rédhibitoire. Ces forces-là, nous allons essayer de les persuader que cette loi n’est qu’un élément de la politique néolibérale et qu’en tout état de cause, si on reste dans cette logique, on diminuera sans doute de 2 ou 3 milliards d’euros le déficit de l’assurance maladie, mais on aura encore un déficit d’environ 10 milliards d’euros en 2005. Donc, il y aura de nouvelles lois Douste-Blazy, de nouvelles restrictions de soins. Nous allons faire un travail d’éducation populaire tournée vers l’action pour persuader ces forces et ces citoyens qu’il faut continuer.

Qui attendez-vous de ces États généraux ?

Bernard Teper. Ils sont ouverts à tout le monde. Tous les comités de défense de la Sécu

qui ont été créés, par centaines, à l’initiative

d’ATTAC ou du PCF, sont invités à cette réunion. De nombreux syndicats de professionnels de la santé, ainsi que la Coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité, ont annoncé leur venue. Pour les syndicats de salariés, nous attendons le G10 solidaires, la FSU, la CGT, et quelques organisations de la CFDT. Mais aussi des associations de malades, comme Act Up, Aides, l’Union nationale des retraités et personnes âgées, des associations féministes, quelques mutuelles... Du côté des partis politiques, le PRG, le PCF, les Verts, la LCR seront présents ; seuls le PS et Lutte ouvrière seront absents.

Entretien réalisé par Y. H.

[Valiere]

Ce n'est pas du bla bla bla mais la réalisation d'une unité ouvrière contre la destruction de la sécurité sociale. Il faut construire un rapport de force puissant et ne pas se contenter de faire des commentaires...
Ces états généraux constituent une étape.