

a écrit :"J'ai effectivement longtemps cru et expliqué que c'était des facteurs extérieurs qui expliquaient en large part cette défaite. JE ne suis pas sur actuelement que ces causes externes expliquent a elles seule cette débandade."
LCR, pourrais-tu expliquer ce qui, concrètement, a motivé ton changement d'opinion ?
a écrit :
LE MONDE | 01.02.03 | 13h42
L'adieu à une certaine orthodoxie trotskiste
C'est un ouvrage qui vise à séduire. De l'amour – " la révolution est un tendre engagement" – à l'internationalisme, en passant par l'imagination, la sexualité, la gratuité, la lutte des classes, la Commune de Paris, l'Etat ou le logement, Olivier Besancenot, ancien candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à la présidentielle, tente de dire en cent mots ce qu'est la passion révolutionnaire et quel pourrait être cet "autre monde possible" qu'appellent notamment de leurs vœux les manifestants antimondialisation, dont une bonne partie ne se réclament pas du trotskisme.
Ecrit avec la collaboration de François Sabado, dirigeant éprouvé de la Ligue, c'est un ouvrage, donc, qui vise à séduire, où le romantisme est effectivement énorme, mais qui n'est pas seulement cela.
Via les réflexions de son porte-parole, la LCR révèle au grand public des remises en question qui, jusque-là, n'avaient alimenté que des débats dans sa presse militante ou ses universités d'été.
La question démocratique est ainsi replacée au cœur de ce que pourrait être un projet révolutionnaire, à la fois comme alternative au capitalisme, mais aussi comme exigence fondamentale d'un "autre futur".
Olivier Besancenot récuse ouvertement l'argument traditionnel d'une certaine orthodoxie trotskiste : celui de la "tragique nécessité" – c'est-à-dire du contexte historique et international difficile des premières années de la révolution russe – pour justifier les dérives autoritaires du pouvoir bolchevique antérieures à la période stalinienne. Cette "tragique nécessité" faisait jadis figure de pont aux ânes dans les brochures de formation de base des militants. Elle est aujourd'hui caduque. " Quant à Trotski, avant de devenir une des références contre la dictature stalinienne, il a prôné la militarisation de l'économie et des syndicats", souligne le porte-parole de la LCR.
Il rappelle que "plusieurs décisions" ont, d'entrée de jeu, témoigné d'une " conception autoritaire du pouvoir politique, comme l'écrasement des marins de Kronstadt ou l'interdiction des tendances au sein du parti bolchevique". " La leçon fondamentale (...), c'est que le lien entre socialisme et démocratie doit rester indissociable", écrit-il, en réaffirmant la nécessité du pluralisme politique, syndical, associatif.
L'ouvrage est courageux car l'exercice qui consiste à décrire une nouvelle société sans passer pour un hurluberlu n'est pas chose facile. Au fil des pages, c'est une sorte de nouveau socialisme autogestionnaire qui est dépeint. "La démocratie, c'est l'autogestion", explique le porte-parole de la LCR, qui insiste sur la notion d'auto-organisation chère aux anarchistes, entre autres récurrents clins d'œil à ce courant politique. Clins d'œil qui pourraient laisser à penser que désormais le communisme libertaire est l'avenir du trotskisme. Ce qui, précise-t-il, n'est pas totalement le cas.
C'est précisément là que la fécondation mutuelle qu'il tente entre deux sources d'inspiration – celle d'un léninisme revisité et celle des libertaires – se heurte à des équations difficiles. Mais rigolotes. Du type : que devient l'organisation politique révolutionnaire une fois qu'elle a organisé... l'auto-organisation ? L'ancien candidat à la présidentielle s'efforce au passage de concilier suffrage universel et démocratie directe en imaginant des assemblées nationales, régionales, locales élues à la proportionnelle, ainsi que des conseils d'entreprise et de quartier dont les membres verraient leurs mandats contrôlés par la population via l'exercice d'un droit de pétition déclenchant de nouvelles élections. M. Besancenot multiplie ainsi les propositions concrètes sur les domaines les plus divers.
C. M.
(Byrrh @ lundi 3 février 2003 à 14:22 a écrit :Si la Ligue se charge elle-même de faire un peu d'anticommunisme, les plumitifs de la presse bourgeoise risquent de se retrouver au chômage... ou plutôt : il leur suffira de reprendre texto les déclarations de Besancenot. C'est nettement plus pratique.
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