a écrit :LOI D'ORIENTATION A l'approche de la trêve estivale, les propositions de tous bords continuent d'affluer
Recherche: la réforme en ligne de mire
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Yves Miserey
[10 juillet 2004]
[...] l'ANRT, qui regroupe les principaux acteurs, publics et privés de la recherche et développement (R&D), présentait les premières recommandations de FutuRIS pour la prochaine loi d'orientation et de programmation de la recherche et de l'innovation. FutuRIS est un groupe de réflexion prospective sur le système de recherche français engagé depuis le début 2003 avec l'aide de l'Etat.
«Il s'agit de ne pas laisser passer une chance historique», a insisté en préambule François Dehecq, président de l'ANRT. Devant le premier ministre, le futur patron du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis s'est livré à un véritable réquisitoire contre tout l'édifice actuel de la recherche publique en France.
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Revenant sur le problème de la suppression des 500 postes qui a allumé en janvier la colère des chercheurs et la création du collectif Sauvons la recherche, François Dehecq pose la question: «Est-il bon que l'employeur soit le ministre?» Ne craignant pas d'aller à l'encontre des demandes de nouveaux recrutements formulés par nombre de chercheurs, l'ANRT estime qu'il est impossible d'augmenter les effectifs de la recherche publique, même dans les meilleurs scénarios de croissance. Le futur patron du groupe Sanofi-Aventis demande que «les laboratoires puissent être gérés en coût complet et puissent gérer dépenses et recettes sans distinction de nature et sans contrôles a priori».
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Elle marche à un autre pas que les autres. On est dans une logique de long terme.»
Pour le premier ministre, la réforme de la recherche est une nécessité. Il a annoncé qu'il entreprendra la réforme des universités à laquelle le ministre de l'Education précédent avait dû renoncer. «Il faut leur donner la possibilité de réformer leur gouvernance et renforcer l'évaluation de la formation et de leur recherche et de mener des politiques qui leur seront propres avec leurs partenaires territoriaux.»
Que s'attendre de bon pour la recherche avec ce futur patron du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis, dont le plan est que l'Etat finance le privé sans droit de regard ? Et qu'attendre de bon de la réforme Ferry sur l'autonomie des universités enterrée l'année dernière et déterrée maintenant par Raffarin ? C'est encore la volonté de tout marchandiser qui s'exprime ici, la volonté que ce soit la loi du plus fort qui règne, et cela sans aucune considération sociale.