La tactique de certains politiciens de gauche est d'enfoncer un coin entre la LCR et LO. Dans le PS, le PC et maintenant ... chez les Verts. Nos camarades de la LCR sont trop fermes politiquement pour tomber dans ce genre de panneau.
a écrit :
Européennes : l'analyse de Lemaire
E. F.
[21 juin 2004]
Même fragilisé à l'approche du prochain congrès des Verts, qui se tiendra à l'automne prochain, le secrétaire national Gilles Lemaire aime rappeler ses certitudes. Samedi, il a fait une lecture particulière du recul des Verts aux européennes : statistiques à l'appui, il a affirmé que la déperdition de voix avait été plus importante, en juin, dans les régions où les écologistes avaient fait, en mars, alliance avec le PS dès le premier tour des régionales (- 30,2%) que là où ils avaient fait cavalier seul (- 19%). Conclusion : «On aurait moins perdu (aux européennes) avec davantage de listes autonomes aux régionales». La réplique n'a pas tardé. «Dans cette campagne, on a surtout manqué d'un chef de file», a rétorqué Denis Baupin, proche de Dominique Voynet.
Autre escarmouche un peu plus tard. Toujours désireux de présenter les Verts comme une «passerelle» entre le PS et l'extrême gauche, Gilles Lemaire a expliqué qu'il fallait «tendre la main aux membres de la LCR qui s'interrogent» sur leur alliance avec Lutte ouvrière après l'échec des régionales et des européennes. «Ce n'est pas maintenant que la LCR a tout raté qu'on va répondre à ses appels du pied. La LCR n'est pas notre famille», a objecté Guy Hascoët. L'ancien secrétaire d'Etat, qui avait soutenu Lemaire au dernier congrès, est depuis plusieurs mois à la recherche de nouvelles attaches. Une autre ancienne alliée du secrétaire national, Catherine Boudigou, a démissionné jeudi de la direction du mouvement et veut rendre sa carte des Verts. Furieuse contre Gilles Lemaire, elle élargit sa critique à l'ensemble des cadres Verts «devenus des boutiquiers de la politique», trop «opportunistes» à son goût.
Hier matin, les écologistes ont longuement débattu des investitures pour les sénatoriales de septembre et jugé «pas acceptables en l'état les propositions du PS». Les socialistes offrent quatre places éligibles (deux à Paris, une en Seine-Saint-Denis, une dans le Rhône). Les Verts, qui en veulent une cinquième, ont décidé de poursuivre la négociation et remis leur décision à un prochain Cnir, le 3 juillet.