Prostitution

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Barikad » 02 Mai 2004, 22:58

(rojo @ dimanche 2 mai 2004 à 23:42 a écrit :
(manu @ dimanche 2 mai 2004 à 23:38 a écrit : Primo, quand on veut parler de la prostitution on le fait en connaissance de cause et en analysant tous les facteurs (et mon but n'etait pas de choqué mais de montrer une réalité que nous ne voulez pas voir).

Deuxio, je ne suis pas un mome de 15 ans à qui on dit "ça suffit" !.

Sur ce...........!

Tu ne parles pas en connaissance de cause tu généralises sur un seul cas. La prostitution ce n'est pas que ta copine qui fait ce qui veut et qui s'en sort bien financièrement. Ce sont des réseaux d'esclavage ou on va kidnapper des filles en Ukraine pour les faire tapiner à la chaine dans des algécos.
=D>
Barikad
 
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Message par Mariategui » 03 Mai 2004, 08:54

J'interviens pour me répéter parceque de toute évidence on a ignoré mes messages (j'en suis vexé). Les commentaires de Manu sont crus mais on ne peut pas se voiler la face. À côté de la prostitution forcée manu militari (réseaux internatinaux mais aussi localement le mac violent), il existe une prostitution "choisie" comme une alternative au smic ou au rmi.
Car pour comprendre le choix de ces femmes, il faut bien se demander le pourquoi. La réponse est l'argent. Dans un contexte de pauvreté généralisée et de mobilité sociale quasiment inexistante pour les femmes, certaines parmi elles jugent la prostitution une alternative qui leur permet de gagner de l'argent. Or, dans certains cas, elles en gagnent pas mal. 50K à 70K me parait excessif personnellement(d'autant plus qu'il faudrait faire une péréquation annuelle mais bon, c'est une autre question) car les périodes "chômés" sont souvent importantes mais bon.
Sinon, que la prostitution soit forcée ou "volontaire", cela ne change rien à ma (notre?) position, l'abolitionnisme. Mas cela change beaucoup à nos exigences politiques. Si la prostitution forcée doit se bannir immédiatement, que dire de la prostitution "volontaire". Car loi ou pas loi, des femmes se prostitueraient simplement parceque les conditions sociales qui les poussent à le faire ne changeraient pas. Bref, c'est compliqué et l'opposition de certaines femmes que nous voulons "défendre" ne nous aide en rien. Dans ces cas, je suppose qu'on ne peut que demander un travail de longue haleine et des structures de réinsertion étatiques (uneamicale du Nid à grande échelle).
Mariategui
 
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Message par Pascal » 03 Mai 2004, 10:38

J'interviens rapidement dans cette discussion, puisqu'on en a déjà parlé sur ce forum :
http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic=5443

Je rappelle que je me refuse de croire à une "prostitution libre et consentie", et que les positions de Cabiria sur le "statut de travailleuses du sexe" pour les prostituées me choque.

Non, la prostitution ne peut pas être considérée comme "un travail comme un autre" ! Le principe même du système prostitutionnel c'est qu'un mec, parce qu'il est mec et qu'il a du fric, peut se payer un autre être humain, transformant ce qui devrait être un moment de tendresse et de complicité entre deux êtres humains en une sordide transaction marchande.

Comme le disait Alexandra Kollontaï, " L'acte d'amour, abaissé au degré de profession, que peut-il avoir de plus monstrueux ? Rien ne dessèche autant l'âme que la vente forcée et l'achat de caresses étrangère. La prostitution éteint l'amour dans les coeurs".

Parler de "libre choix", en se basant sur quelques exemples individuels, c'est entrer dans une idéologie libérale. D'ailleurs, dans les magasins, quand il est question de faire bosser les salariés le dimanche ou les jours fériés, les patrons parlent aussi (au début du moins) de "libre choix" voire de "volontariat". Pour ce qui est de la prostitution, sans même parler des traffics humains et du proxénétisme, il n'y a pas de libre choix pour la gamine qui fait le trottoir pour se payer sa dose de came, pas de libre choix pour la mère de famille, prostituée occasionelle, pour boucler les fins de mois, ni même de libre choix lorsque, comme le montre de nombreux témoignages et recherches faites entre autre par le mouvement du Nid, de nombreuses personnes prostituées entrent dans ce système après avoir subies des viols ou des agressions sexuelles dans leur enfance ou adolescence.

Enfin, on doit rappeler que les pays où la prostitution est légalisée, considérée comme "un métier parmi d'autres", comme la Hollande ou l'Allemagne, sont aussi des plaques tournantes pour le traffic d'êtres humains. Ce qui est complètement logique. En effet, si on considère que la prostitution serait un métier comme un autre, il faut en toute logique dire qu'être client de la prostitution serait aussi une consomation comme une autre. Ce qui voudrait dire qu'un être humain serait une marchandise comme une autre !?! Et à quoi voit-on la différence entre une prostituée soit-disant "libre" et celle qui est victime des réseaux maffieux ou d'un proxénète ?

Bref, à mon avis, on ne peut pas revendiquer "le droit de se prostituer", mais on contraire se battre pour le droit de ne pas se prostituer ! Cela implique bien sûr la lutte pour des structures d'accueil, un combat plus général contre la misère, pour la régularisation des sans-papiers, etc, etc.

Un lien vers un site féministe avec des témoignages et des réflexions sur la prostitution :
http://sisyphe.org/
Pascal
 
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Message par Mariategui » 03 Mai 2004, 10:54

En fait, je ne vois pas où tu veux en venir. Parceque je pense que nous sommes tous d'accord avec ce que tu dis. Il n'en reste pas moins que sur le plan des perceptions individuelles, certaines femmes consifdérent qu'il s'agit d'un choix dans la mesure où elles ne sont forcées "que par" un contexte économique général. Bref, l'alternative RMI ou prostitution. Si le débat se centre sur cette mince fraction des prostituées, c'est simplement parceque dans l'énorme majorité des cas, la réponse est plus simple: lutte contre les réseaux, bannissement de la prostitution forcée, régularisation des prostituées sans papiers, etc.
Mais ces mesures ne vont pas éliminer la prostitution automatiquement, car le fondement de la prostitution réside dans la société marchande et donc, dans le capitalisme. Toutefois, on peut tendre vers sa disparition à travers la mise en place de structures d'accueil et par la protection des prostituées de leur mac. En attendant, je suis pour leur recconnaitre le droit à cotiser et à la sécurité sociale parceque les prostituées sont les premières victimes de ce problème.
Enfin, pour conclure, sur la situation de "prostitué qui se croit volontaire et qui n'a pas de mac", je crois qu'il ne s'agit que d'une mince fraction (10%? au pif).
Mariategui
 
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