La question des licenciements

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Nadia » 23 Avr 2004, 13:39

(koshka17 @ vendredi 23 avril 2004 à 14:20 a écrit :
a écrit :nous militons dans chaque boite pour l'interdiction des licenciements, la recquisition des entreprises qui licencient, la levée du secret bancaire et commercial.


Tout cela est très bien mais comment fais tu pour que ça ne reste pas du domaine de l'abstraction pour les travailleurs d'Alstom?

Moi personnellement, rien. Et toi ?

(je veux dire pour les "travailleurs d'Alstom" précisément. Je fais des choses par ailleurs, avec d'autres gens etc...)
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par zejarda » 23 Avr 2004, 13:48

(Friedrich @ vendredi 23 avril 2004 à 14:10 a écrit :
a écrit :Lors des grèves, en particuliers, les camarades essaient de pousser le mouvement jusqu'au bout de ses possibilités et essaient de l'entrainer en dehors du cadre fixé par les bureaucrates syndicaux.


On aimerait savoir comment et ce que proposent ces militants concretement. Car ceux qui lisent LO attendent aussi de savoir comment lutter contre les bureaucraties syndicales.


Lutter contre les bureaucrates, cela ne se fait en déclarant a la tribune d'une AG qu'un tel est pourri ou tiède, mais en essayant de mettre sur pied une direction de la grève indépendante des directions syndicales, et d'avoir une politique indépendantes des directions syndicales

Pendant le conflit de rateau, je ne vois pas l'interet de dire et redire que Thibault est trop tiède! Le but est d'essayer d'aller le plus loin possible dans le mouvement avec les salarié de rateau, pas d'avoir raison tout seul :smile:

Pour savoir comment s'organiser et comment mener des luttes malgres (je ne dirais pas contre) la tiedeur de certains dirigeants syndicaux, il vaut mieux prendre contact avec des militants de LO, car cela ne peux pas se faire a travers quelques articles dans LO.
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par alex » 23 Avr 2004, 15:09

(daisy @ a écrit :
Dans ce cadre, LO essait de rédiger un journal contenant des articles expliquant le déroulement des actions, montrant la conscience et la volonté des travailleurs. Il semble, que contrairement à certains gauchistes qui ne possèdent aucune implication réelle dans la classe ouvrière, et se croient révolutionnaires (les seulsmêmes !) car ils frissonent à l'idée d'écrire des articles dégueulasses dans lesquel ils cherchent à faire la peau à ceux qui militent pour changer la société, il semble donc que LO ne cherche pas à rédiger un torchon dans lequel ils passent leurs temps à dire que tout ce que font les autres c'est nul. "La CGT c'est caca, car ils ne mènent pas la politique de LO..."

Une telle bouse n'aurait aucun intérêt militant si ce n'est faire vibrer des pseudos intellectuels en leur faisant croire qu'ils sont de véritables communistes.


Personne ne conteste que les militants de LO militent au mieux à Rateau;

Mais je pense que le rôle d'un journal est d'informer les travailleurs des autres secteurs de ce qui se passe dans tel ou tel endroit, de la manière dont se déroule une grève, des obstacles qu'elle rencontre et donc aider à les surmonter.
Tout le bilan qui s'en suivra aidera ailleurs.
Comme pour Wolf je trouve que le journal LO pêche là-dessus et que, d'un point de vue de lecteur, on reste souvent sur sa faim.

Une difficulté est que le journal, particulièrement les articles sur LEUR lutte, est souvent plus lu par les travailleurs concernés et qu'il faut donc faire très attention à sa rédaction pour ne froisser personne inutilement et arriver à des débats démobilisateurs.
alex
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Juil 2003, 18:44

Message par alex » 23 Avr 2004, 16:06

(wolf @ a écrit :Eh bien pour commencer, il serait intéressant pour tous , et aussi pour les travailleurs d'alstom, de savoir quelque chose:
Que propose Lutte Ouvrière?


Au départ Wolf n'arrive pas, à travers le journal, à connaitre ce qui se passe et ce qui se dit à Rateau;
Cela me semble légitime pour un militant ouvrier de chercher à savoir ce qu'il se passe ailleurs.
Puis le fil s'emballe, de part et d'autre, comme souvent.
alex
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Juil 2003, 18:44

Message par Cyrano » 26 Avr 2004, 09:47

On récapitule ?
J'ai tout pompé sur Barnabé (mardi 20 avril 2004 à 11:58) et sur Daisy (vendredi 23 avril 2004 à 10:24). Euh, enfin, non, je vais dire autrement : disons que je reformule ce qu'ont écrit Barnabé et DAISY.
Les interventions, dans une entreprise qui licencient dépendent des situations concrètes.
1. Le cadre même de l'entreprise.
Situation du site de l'entreprise ? Plan de licenciement local ou étendu ? Quel est l'environnement de l'entreprise ? Entreprise isolée dans milieu rural ou dans tissu industriel ? Etc.
Quel est le poids des organisations syndicales dans l'entreprise ? Quelle est la politique choisie par ces organisations syndicales ?
Quelles sont les traditions de lutte de l'entreprise ? Y a-t-il une volonté de lutte significative contre les licenciements ou bien un fatalisme déprimant ?
2. La présence des révolutionnaires.
L'organisation dispose-t-elle de sympathisants ? ou bien de militants révolutionnaires ?
Ces militants sont-ils isolés ou bien ont-ils réussi à créer un cercle de sympathie autour d'eux ?
« les militants de LO là bas, se posent évidemment le problème de l'isolement, et de lutter contre. [...] La seule chose qu'on peut dire (et c'est terriblement abstrait), c'est que pour gagner il faut rompre l'isolement, et dans un premier lieu déjà au niveau du groupe » (Barnabé)
Hélas, oui, rompre l'isolement, ça reste souvent un vœu pieu, et ce n'est pas parce que on a claironné ça qu'on a accompli son boulot de militant révolutionnaire. Les militants révolutionnaires, dans la mesure de leurs moyens, militeront évidemment pour l'extension d'un mouvement.
Mais leur boulot consiste aussi à oeuvrer aussi pour l'organisation autonome des salarié-e-s en lutte :
« regrouper les éléments combatifs autour d'eux et montrer la limite de la politique des bureaucrates syndicaux. Cela se fait tous les jours et c'est un travail difficile. Lors des grèves, en particuliers, les camarades essaient de pousser le mouvement jusqu'au bout de ses possibilités et essaient de l'entrainer en dehors du cadre fixé par les bureaucrates syndicaux. » (DAISY)
3. Bien sûr, le paysage politique est aussi un élément, mais les tâches qui incombent aux militants révolutionnaires restent : rompre l'isolement, organiser l'autonomie du mouvement.
Ça se calme ?
Zejarda écrit : « Lutter contre les bureaucrates, cela ne se fait [pas] en déclarant a la tribune d'une AG qu'un tel est pourri ou tiède, mais en essayant de mettre sur pied une direction de la grève indépendante des directions syndicales, et d'avoir une politique indépendantes des directions syndicales » et wolf est d'accord : « effectivement zejarda dit vrai ».
Et personne n'écrit que les militants de LO, devant une situation de licenciements, restent les bras croisés :
« Nul n'ignore la difficulté du boulot qu'il y a à faire, sinon on ne discuterait même pas tellement ce serait évident. » (Friedrich).
« Personne ne conteste que les militants de LO militent au mieux à Rateau. » (alex).
On gomme les excès :
« le fil s'emballe, de part et d'autre, comme souvent. » (alex) et wolf répond : « Oui effectivement, et sans doute aussi par ma faute. Désolé. »
On ne va pas être d'accord (pas complètement d'accord), mais ça s'annonce plus intéressant.
Cyrano
 
Message(s) : 1517
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Message par Cyrano » 26 Avr 2004, 09:49

« Les militants LO (encore une fois s'il y en a) militent dans la perspective de l'extension du mouvement, et de l'élévation dans le mouvement de degré de conscience et d'organisation des travailleurs. » (Barnabé)
Plus généralement, « nous militons dans chaque boite pour l'interdiction des licenciements, la recquisition des entreprises qui licencient, la levée du secret bancaire et commercial. » (DAISY).
La politique "officielle"…
Pour avoir une idée de la politique officielle de Lutte Ouvrière sur les licenciements, on peut tout simplement lire la revue "Lutte de Classe".
Je cite brièvement (revue "Lutte de Classe", N° 74, Eté 2003. "S'opposer aux licenciements et au chômage") :

a écrit :Pour stopper licenciements et chômage, c'est le rapport de forces entre travailleurs et patronat qu'il faut inverser
Si les patrons aujourd'hui se croient permis, à leur guise, de jeter à la rue leurs salariés, c'est qu'ils ont le sentiment que le rapport de forces est en leur faveur. Alors, pour arrêter le bras des licencieurs, c'est le rapport de forces entre la classe ouvrière et le monde des possédants qu'il faut changer. 
Car si les classes riches ont tendance à se croire tout permis, il n'en a pas toujours été ainsi. Ce n'est pas la bonté des patrons, ni des gouvernements à leur service, qui a fait disparaître le travail des enfants, les journées de douze heures six jours par semaine, les soupes populaires permanentes, les taudis et les bidonvilles et le droit de mourir avant cinquante ans pour tous les ouvriers. [...]
Alors oui, on peut faire quelque chose contre les licenciements. Il suffit que les travailleurs reprennent conscience de leur force collective, qu'ils sachent s'en servir pour arriver à protéger l'ensemble du monde du travail des menaces sur l'emploi et du chômage.

Faut pas croire être le seul à avoir de bonne idées : lohen, dans un message (lundi 19 avril 2004 à 17:09) nous fait la leçon sur l'ouverture des comptes des entreprises. Mais merde ! et remerde ! Certains font semblant de ne rien savoir ? Dans le même article de "Lutte de Classe", c'est écrit noir sur blanc :
a écrit :Imposer d'autres choix, garantir le droit à l'existence des travailleurs
Pour les grands partis gouvernementaux, il n'est pas question de toucher au droit des patrons de diriger leur entreprise comme ils l'entendent, fût-ce au détriment de toute la société. Le "droit de propriété" est sacré, nous répètent ceux qui laissent les banques et le grand capital dépouiller de toute propriété ceux qui vivent de leur travail. Mais ce n'est qu'en remettant en cause le monopole des propriétaires et des actionnaires sur les décisions des entreprises que l'on peut combattre le chômage.
Il est vital, il est indispensable pour la population et la vie même du pays de ne pas laisser les mains libres au grand capital, à ces groupes financiers qui augmentent leurs fortunes au détriment de l'ensemble de la population. 
Il faut mettre au grand jour les comptes véritables de leurs sociétés, de toutes leurs sociétés, là où ils ont en particulier l'habitude de transférer discrètement leurs véritables profits. 
Il faut donc lever le secret commercial et bancaire. Il faut pouvoir examiner non seulement tous les comptes en banque des entreprises mais, comme le fisc le peut pour les impôts, tous les comptes en banque personnels des dirigeants des entreprises, ceux de leurs proches, ceux des principaux actionnaires.


Pour lire l'article complet :
http://www.union-communiste.org/?FR-archp-...1-34-266-x.html
Bon, j'excuse la méconnaissance de ce que dit LO, on ne peut pas tout lire.
Mais , vous avez lu, vous ne pouvez plus dire, vous ne direz plus.
Cyrano
 
Message(s) : 1517
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Message par Cyrano » 26 Avr 2004, 09:52

J'ai rappelé la manif d'octobre 1999, histoire de rafraîchir la mémoire de ceux qui font semblant de l'avoir perdue…
Encore un peu de mémoire, que diable !
Entre 20.000 et 40.000 personnes ont défilé à Paris le 9 juin 2001. C'était une manif contre les licenciements ? On s'en souvient ?
Qui avait organisé cette manif ? C'étaient les salariés et syndicats de LU/Danone (Ris-Orangis), de Marks & Spencer et AOM-Air Liberté – le comité de grève avait une couleur extrême-gauche, on s'en souvient ?
Il y avait déjà eu une manif réussie (à Calais, 21 avril précédent). Suite à cette manif, les salariés de LU/Danone lançait un appel le 25 avril :
a écrit :Appel à l'organisation d'une journée de manifestation à l'échelle nationale.
Malgré nos multiples appels, nous, salariés de LU/Danone, et autres travailleurs confrontés aux licenciements, constatons que le gouvernement, hier Jospin rencontré à Marcoussi, aujourd'hui Guigou, ne veulent pas nous aider. [...]
L'émiettement des mobilisations et des ripostes aux plans de restructuration s'est accompagné d'une grande division de nos organisations syndicales et politiques. Chez LU/Danone, les salariés ne se satisfont pas de cette situation. Ils nous le disent, et nous demandent de tout faire pour contribuer à dépasser ces divisions.

L'appel pour organiser une manifestation contre les licenciements à Paris s'adressait aux syndicats (Thibault, Blondel ou Notat) mais aussi aux organisations politiques (Robert Hue, Arlette Laguiller, Alain Krivine, Hollande, etc.). On se souvient que monsieur Bernard Thibault n'appela pas ostensiblement à participer à cette manifestation.
LO était partie prenante, et largement partie prenante.
Y'a qu'à lire cette minable revue qu'est "Lutte de Classe", la revue d'une secte qui ne cause jamais de socialisme, qui n'avance pas de mots d'ordre, qui ne fait rien pour briser l'isolement :
C'est dans la revue "Lutte de Classe", N° 59, juillet 2001. C'est une tribune de la Fraction : "Contre les licenciements : la manifestation du 9 juin et ses suites".
a écrit :La vague actuelle de plans de licenciements et de suppressions d'emplois exige une riposte d'envergure de l'ensemble des salariés. [...]
Il faut faire monter d'un cran la mobilisation, faire converger toutes les initiatives vers une grande manifestation nationale qui pourra être le point de départ d'une mobilisation plus forte contre tous les licenciements.
Il s'agit désormais de réagir tous ensemble afin de ne pas être battus les uns après les autres.
Nous nous adressons aux dizaines de milliers de salariés sous la menace immédiate d'un plan de licenciements, ceux des grandes entreprises comme des petites ;
à tous ceux, plus nombreux encore, qui le seraient demain si nous laissons faire ;
à tous les travailleurs sans exception pour qui les charrettes de licenciements actuels signifieraient immanquablement une pression accrue sur les salaires et les conditions de vie et de travail.
Ce n'est que par une démonstration de force massive que nous imposerons, dans le secteur privé comme dans le secteur public, l'arrêt des licenciements et des suppressions d'emplois.

Et l'article concluait :
a écrit :C'est la première fois que sur une question comme les licenciements, où la lutte est difficile, défensive, on voit des salariés habituellement confinés dans une résistance locale, venir de tous les coins du pays manifester ensemble. C'est une première, et il ne faut surtout pas que ce soit une dernière.
Pour le reste, l'un des aspects particulièrement positifs de la manifestation, auquel nous tenons beaucoup, c'est qu'elle ne faisait pas de discrimination entre organisations syndicales, politiques et associatives. Tout le monde avait sa place, toute sa place, avec ses slogans et ses banderoles, dans le respect des opinions de chacun. C'est aussi cela être unitaire. Et c'est bien ce que nous avions voulu, nous les salariés des boîtes en lutte.

Pour lire l'article complet :
http://www.union-communiste.org/?FR-archp-...1-19-175-x.html
OK ?
Oui, Lutte Ouvrière ose parler du socialisme…
Parfois même, LO avance des mots d'ordre (et cette organisation fut même parmi les premières à en avoir !)…
Et ça arrive, c'est bizarre, oui, LO tente de briser l'isolement des luttes…
Cyrano
 
Message(s) : 1517
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 0 invité(s)