La question du pouvoir

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 24 Mars 2004, 13:35

Besancenot, pas plus d'Arlette, n'a axé ses interventions sur le refus de désistement au 2nd tour. Evidemment, les journalistes posaient la question puisque c'est la seule chose qui les intéressait et Besancenot répondait. Il a au contraire expliqué que l'ennemi, c'était Raffarin. Je t'ai donné aussi nos premières pages, nos édtos sont consultables et nous avons centré notre intervention sur Raffarin, c'est quand même lui qui est au pouvoir. Bien entendu, pour nous, pas question d'amnistier la gauche, d'oublier les mauvais coups du gouvernement Jospin mais ce n'est pas sur le même plan, avec la même actualité. Encore une fois, ce n'est pas parce que nous ne donnons pas de consigne de vote que nous considérons que Raffarin = Jospin. Nous ne considérions pas non plus que Chirac = Le Pen. Ce n'est pas pour cela que nous allions appeler à voter pour lui.
pelon
 
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Message par Cyrano » 24 Mars 2004, 13:57

Wolf, je n'exagère pas. Je suis blessant ? Oui, mais je n'insulte pas. J'y vais trop fort ? Peut-être, oui, comme lohen ou toi-même.
Mais, alors, entre nous, chut… relis bien :
« chaque apparition de Besancenot et d'Arlette que j'ai vues étaient consacrées à a) la question des licenciements, 2) le refus absolu de voter PS ou PCF au second tour. » C'est toi-même qui écrit.
« il est vrai que je ne suis tombé que sur besancenot, et je l'ai vu littéralement radoter. » C'est encore toi-même qui écrit.
On passe de « chaque » apparition à une (ou quelques) émission(s) avec Olivier.
On passe de « chaque » apparition de Besancenot « et » d'Arlette à « il est vrai », en fait tu n'a vu « que » Besancenot (et pas à chaque fois, il semble, mais moi non plus ! ça me saoulait à force, les émissions).
Que tu ne sois pas d'accord, OK, c'est une chose ; que tu aie envie de dire ce qui t'importe, Ok, c'est une chose ; que tu aie envie de persuader, OK, bon sang, ça me semble normal ! Mais que tu traficotes une observation (peut être juste, d'ailleurs !) en généralisation, non, non, pas ici, pas sur un tel Forum. Comprends tu que ça n'aide pas les causeries, que ça puisse énerver ? Ce genre d'attitudes, je n'accepte pas, je n'en veux pas : ça pourrit une discussion plutôt que l'enrichir (c'est l'attitude de Sophie proposant la lecture de Daniel Guérin).
Donc, en somme, j'avais vu juste ? Y'a tricherie ? Involontaire, alors ? Alors, tiens, OK, je vais retirer : tu n'es pas un menteur effronté, je ne le croyais pas. Mais je t'invite (et j'invite aussi lohen) à ne pas vouloir à tout prix faire passer sa marchandise en tirant la réalité par les cheveux.
Franchement, j'ai vu moi aussi, "un gars, une vieille", parfois ensemble, parfois séparés : je les ai trouvé excellents, ou bof-bof, ou franchement mauvais, ça dépendait des jours. Et alors ? A moins d'être d'essence divine, je ne vois pas comment arriver à l'excellence perpétuelle.
Tu le sais, bien, y'a "leur morale et la notre". Au prétexte de s'en prendre au "crétinisme parlementaire", ou au "crétinisme anti-parlementaire", faudrait pas verser dans le crétinisme par les menteurs.
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 24 Mars 2004, 18:31

Dont acte : tu es satisfait, et je le suis, par ce que tu as reconnu que ta formulation était trop généralisée, donc abusive. Quelqu'un qui reconnaît ainsi y avoir été trop fort, OK, je peux discuter avec lui.
Ne perdons pas notre temps à déformer les faits pour avoir raison.
Ça ne prouve rien, sinon qu'on a bien peu confiance dans la validité de ses idées – et ça conduit à se demander même si ce sont des idées vraiment construites ou des poses, des attitudes, comme ça, histoire de meubler sa vie.
Ça conduit aussi à dire des bêtises inutiles :
– à partir d'une observation (juste peut-être, je ne sais pas), déformer l'ensemble de diverses interventions, alors que pas besoin, le plus simple, c'est de prendre le "programme commun" LO-LCR, ainsi, y'aura pas de discussion possible.
– à vouloir tellement montrer qu'un édito ne vaut rien, à vouloir tellement dire le contraire sur chaque formule, en arriver à se gausser de ceux qui accordent de l'importance aux luttes, c'est un peu fort !
Et laissons de coté le « devoir des trotskystes »… Lorsque je lis ça, je ne peux m'empêcher de rigoler, on ne s'entendra pas la dessus.
Je lis le message de lohen : dans les manifs du printemps de l'année dernière, « le mot d'ordre, c'était : "grève générale ", ce qui est une façon ouvrière de dire : "Dehors Raffarin, dehors Fillion et Sarko ! »
Euh, hum, m'enfin, oui et non… la façon « ouvrière » ce n'étaient pas forcément beaucoup d'ouvriers parfois… Je ne sais pas dans quelle endroit t'as manifesté… Moi, là où j'ai manifesté, le mot d'ordre de "grève générale" je l'ai entendu, oui… mais dans une petite partie de la manif, je portais même la sono. Et à ce moment, ce n'était pas une façon « ouvrière » de dire « Dehors Raffarin, etc. », c'était notre façon à nous de dire notre souhait, notre volonté d'élargir le mouvement, justement, de l'élargir pour qu'il y ait dedans une « façon ouvrière ».
Le « devoir des trotskystes », c'est déjà, ne pas tripatouiller la réalité pour la faire rentrer de force dans un schéma totalement artificiel.
Revenons à la question du pouvoir…
La "question du pouvoir", oui, j'entrevois, oui, je suis un bout trotskyste, mais je n'ai toujours pas compris où ça veut en venir, ici, dans ce sujet.
Quelqu'un peut m'éclairer?
Cyrano
 
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Message par lohen » 24 Mars 2004, 23:07

J'ai écrit :
a écrit :En conclusion, une dernière erreur, dans les luttes sociales car c'est seulement là qu'on peut changer les choses., une des leçons que l'on peut tirer de ce qui s'est passé en mai-juin 2003, c'est justement que ce n'est pas "dans les luttes" que tout peu changer. Aujourd'hui, la question du pouvoir est posée, alors posons-la!



Et Cyrano a traduit :
a écrit :– à vouloir tellement montrer qu'un édito ne vaut rien, à vouloir tellement dire le contraire sur chaque formule, en arriver à se gausser de ceux qui accordent de l'importance aux luttes, c'est un peu fort !


Cette question est importante et elle mérite un autre traitement qu'un escamotage polémique.
En mai-jui 2003, sauf erreur de ma part, les travailleurs de la Fonction Publique ( et aussi du privé) ont vu que de lutter ne résolvait pas tous les problèmes. Plus exactement, que malgré les milliers de manifestants, le gouvernement n'a pas cédé confortés en cela par la politique traitre des directions syndicales.
Je ne me gausse pas de ceux qui accordent de l'importance aux luttes, j'essaie seulement de remettre les choses dans la perspective qui je pense est la bonne.
S'il faut faire un résumé court, c'est dire "Les luttes sans débouché politique, ça ne vaut pas grand chose!" et la question du débouché politique est là devant nous...
Nous ne réclamons pas un gouvernement "gauche plurielle plus à gauche", ou que sais-je.
Le sens des candidatures PS.... et alliés, c'est à la fois une candidature du PS, du PC mais qussi une candidature qui donne des gages à la bourgeoisie. Des partis d'origine bourgeoise comme les Radicaux, en 1988, ce fut des "personnalités d'ouverture" comme Soissons, ce peut être aussi ( l'exemple est de 1997) de s'engager à ce que rien ne change : "Nous sommes d'accord avec les critères de convergence, France Télécom c'est fini, comme Renault-Vilvord.
A ce point là, essayons de réfléchir.
Par rapport à l'offensive de la bourgeoisie qui est en cours et qui devrait prendre encore plus d'ampleur ( car leurs jours leurs sont comptés), quoi faire ?
Dire, nous sommes 2.5% des incscrits contre une marée de réactionnaires. Le rapport de forces est extrèmement défavorable. Construisons un bunker théorique et organisationnel, et attendons. Qui vivra, verra! C'est une politique possible.
La deuxième option ( je simplifie un peu...) est de penser qu'il y a avec nous au moins les salariés, les travailleurs qui ont voté PS ou PC. Et qu'avec ceux-là, nous pouvons essayer de peser sur le rapport de forces.
Les directions syndicales s'enferment dans la collaboration de classes. Ce n'est pas la première fois ( ni la drnière). Mais ce qui est nouveau, c'est l'ampleur que cette collaboration prend. Pas un jour, où un organisme de co-gestion, de concertation, etc... ne se réunisse.
Il faut essayer d'arrêter ces pratiques. De quelles façons? TOUTES ! Motions de congrès, demander des comptes aux chefs syndicaux, etc...
Dans cette bagarre, je dois essayer de m'appuyer sur ce que penses et font les salariés, de mon atelier, ma boîte, de ma branche, ma région...
De même, se préparent surement des formes équivalentes de collaboration entre le gouvernement et les partis-ouvriers bourgeois, le PS et le PC.

Aujourd'hui, ce n'est pas seulement les luttes. La version "LCR" des luttes, des luttes, ce fut le troisième tour social pour faire pendant à la capitulation vis-à-vis de Chirac. La question, c'est essayer de trouver un débouché politique aux luttes.
a+
lohen
 
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Message par quijote » 24 Mars 2004, 23:25

Lohen , je ne t 'ai pas attendu pour prendre des leçons de trotskysme . ça fait des années qu 'avec mes camarades nous essayons d' expliquer aux travailleurs , d 'essayer de leur donner la pèche , et c 'est vrai que la baffe relative de la droite lors de ces élections peut les encourager à pousser plus loin leur avantage : mais il ne s' agit que d' une réaction électorale , la seule ( je souligne ) issue que pour l 'instant les travailleurs donnent à leur colère .. tu parles des" évenements du printemps dernier " ne t'en déplaise , j' y ai activement participé (mais ne crois pas que j 'esaie de me justifier à tes yeux , ma conscience me suffit je ; et ceux qui me connaissent peuvent en témoigner et moi aussi j 'aurais voulu que le mouvement s 'étende au privé , et j'ai gueulé comme tout le monde " grève générale "( du moins aux endroits dela manif où je me trouvais ) malheureuselment malgré nos " appels" le mouvement ne s 'est étendu ( pas plus qu 'en 95 ) Alors je ne suis pas au "fond d' une buvette " ( insultant ton propos , je ne suis pas un pilier de bar ) . enfin , je trouve que l 'édito d' Arlette a un ton juste , compte tenu du degré des mobilisation actuel des travailleurs et de ce qu 'ils ressentent actuellement . oui , nous devons cesser d 'avoir des attitudes de dépit . ce n 'est pas du défaitisme , c 'est seulement de la lucidité .Un optimisme bien compris
quijote
 
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Message par pelon » 24 Mars 2004, 23:28

a écrit :
En mai-jui 2003, sauf erreur de ma part, les travailleurs de la Fonction Publique ( et aussi du privé) ont vu que de lutter ne résolvait pas tous les problèmes. Plus exactement, que malgré les milliers de manifestants, le gouvernement n'a pas cédé confortés en cela par la politique traitre des directions syndicales.
Je ne me gausse pas de ceux qui accordent de l'importance aux luttes, j'essaie seulement de remettre les choses dans la perspective qui je pense est la bonne.
S'il faut faire un résumé court, c'est dire "Les luttes sans débouché politique, ça ne vaut pas grand chose!" et la question du débouché politique est là devant nous...


Il ne te vient pas à l'idée que si le mouvement n'a pas été assez fort pour faire reculer le gouvernement il ne pouvait pas, a fortiori, amener à son renversement. Ceux qui se sont battus savent bien qu'il leur a manqué de nombreux renforts, ceux du privé bien sûr mais aussi la plus grosse partie du public. Alors on peut toujours crier "dehors Raffarin", cela défoule mais c'est tout.
pelon
 
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Message par pelon » 25 Mars 2004, 10:52

(wolf a écrit :
  Est-ce "le mouvement qui n'a pas été assez fort"? Non. Portent une responsabilité écrasante dans sa lourde défaite ceux qui se sont opposés à la grève générale - et partant de là ont pesé dans le sens dela démoralisation des troupes, à savoir les appareils syndicaux; et a fortiori ceux qui le leur ont permis.

Bon, je réponds juste pour réaffirmer mon désaccord avec cette analyse et nous n'allons pas reboucler sur les discussions de 2003. On peut le redire 100 fois, ceux qui ont fait le boulot dans le privé et même dans une bonne partie du public ne peuvent pas se reconnaître dans cette simplification : le mouvement était assez fort et seul a manqué l'appel à la grève générale. Cela n'exonère en rien les directions syndicales qui n'ont pas donné toutes ses possibilités au développement du mouvement (mais attendre cela des réformistes, n'est-ce pas attendre la lune ?). En particulier à la RATP et à la SNCF, des occasions ont été ratées. On ne peut savoir ce qu'aurait pu devenir le mouvement si ces secteurs avaient été appelés fermement à la grève car on ne peut refaire l'histoire. Mais c'est une vieille différence entre LO et de nombreux autres groupes : nous n'avons pas les mêmes lunettes. En 1981, par exemple, nous étions les seuls à ne pas voir la montée ouvrière.

(édito LO a écrit :
Ainsi la droite, le gouvernement Raffarin et, au-dessus de lui, Chirac viennent de recevoir un sérieux désaveu. Au bout de deux ans de gouvernement, les électeurs ont dit son fait à Raffarin.


Un désaveu ce n'est pas un mouvement d'humeur. La suite, les luttes, nous indiqueront la volonté des travailleurs d'engager le fer. Bien sûr, les directions syndicales ne nous faciliteront pas la tâche.

(wolf a écrit :
Pourquoi ne pas dire: les travailleurs ont manifesté dans ces élections (certes faute d'avoir pu y parvenir ailleurs): "Assez de ce gouvernement!"

Pourquoi ne pas le dire ? Parce que ce que pense la classe ouvrière nous essayons de la savoir par les discussions, le vote étant une indication floue. Les travailleurs seraient évidemment forts satisfaits du départ de Raffarin (ce qui va d'ailleurs peut-être arriver, Chirac pouvant s'en servir comme d'un fusible) mais ce que nous voulons savoir c'est s'ils sont prèts à engager la lutte. Nous pouvons toujours faire un titre comme "dehors Raffarin" mais nous ne serons pas plus avancés. Ce qu'il faut, c'est préparer la riposte contre les mauvais coups du gouvernement, par exemple l'offensive qui se prépare contre la sécu. Si des mouvements sociaux d'ampleur demandaient le renversement du gouvernement, bien entendu nous serions dans une autre situation car le gouvernement alternatif pourrait être sous la pression de la population. D'où l'importance pour les révolutionnaires d'expliquer par ailleurs ce que sont le PS ou le PC, qui seraient alors à surveiller comme le lait sur le feu. Mais cela n'a de sens qu'avec une montée ouvrière qui est évidemment tout à fait possible dans les mois qui viennent. Et si les résultats des élections avaient pu contribuer à redonner confiance à la population, ils auraient été très positifs.
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