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Message par pelon » 16 Mars 2004, 11:13

a écrit :
  LCR : David Hermet se soumet
aux cadences infernales
Par Gérard Durand, "Midi-Libre", jeudi 11 mars 2004.


Les tensions les plus vives avec les socialistes
Un couple médiatique qui a fendu l'armure trotskiste
Des idées qui restent radicales
Un écho auprès de ceux à qui la gauche ne parle plus.

David Hermet, le chef de file de la liste régionale Ligue communiste révolutionnaire-Lutte ouvrière, est un candidat gauchiste soumis aux cadences infernales. A bientôt 37 ans, ce professeur d'histoire-géographie au collège de Villeneuve-lès-Maguelonne (Hérault), père de deux jeunes enfants, jongle entre des emplois du temps infernaux. Hier mercredi, il devait slalomer entre les rendez-vous avec la presse, la distribution de tracts au centre de Montpellier avant une réunion publique à Nîmes, et le souci de récupérer à temps sa fille.
Blouson de cuir, visage avenant, David Hermet a quelque chose d'Olivier Besancenot, le très médiatique leader de la Ligue communiste révolutionnaire. Un équilibre plutôt réussi entre les idées révolutionnaires de Léon (Trotski) et l'allure décontractée du facteur.
Ah, Arlette (Laguiller) et le facteur (Besancenot) ! Voilà un couple médiatique qui a réussi à fendre l'armure de l'extrême-gauche ringarde. En acceptant de faire liste commune pour les régionales, ils espèrent bien capter l'espace laissé libre à gauche de la gauche.
David Hermet l'admet : "Arlette et le facteur, c'est comme ça que les gens parlent de nous. Ca facilite le contact". Après son portrait dans Midi Libre et quelques émissions de télé, le leader régional avoue qu'il est parfois reconnu dans la rue.
Cette reconnaissance est un atout. "Arlette et le facteur ont réuni plus de 1 500 personnes à Lille", s'enthousiasme Brigitte Moulin, militante Lutte Ouvrière. Mais un atout au service d'idées qui restent révolutionnaires.
Hier après-midi, place Jean-Jaurès à Montpellier, une affiche apposée sur une petite table et des tracts pleins les mains, l'extrême-gauche affichait clairement ses certitudes : interdiction des licenciements, suppression des subventions publiques aux entreprises, des services publics partout.
Interrogez Brigitte Moulin là-dessus, demandez-lui si sa référence n'est pas la Corée du Nord... Elle vous regarde d'un air très doux et vous répond sans s'énerver : "Le communisme, c'est une société organisée en fonction des besoins des gens, la liberté de pouvoir vivre correctement. On nous oppose la démocratie libérale mais c'est plutôt la dictature du capital. Regardez les salariés d'Air Littoral jetés à la rue !"
Ce discours trouve un écho. Dans le flot des consommateurs qui sillonnent le centre de Montpellier, un homme s'arrête. La cinquantaine fatiguée, le visage marqué, les vêtements fripés. A David Hermet, il dit sa lassitude, sa rage, son désarroi. "Ca ne peut plus durer", confie-t-il au candidat, lui proposant même de distribuer des tracts dans son quartier.
David Hermet confie : "On discute avec des gens qui disent avoir voté pour le Front national. On leur explique en quoi c'est dangereux. Ils sont sensibles à nos arguments même si on ne peut pas les convaincre en deux minutes."
C'est que la gauche de gouvernement a laissé des pans entiers de la société sans interlocuteurs. Une militante gauchiste le constate : "Quand on regarde dans le rétroviseur, on voit tous les acquis abandonnés en chemin. On est sur la défensive depuis vingt ans. Quelles sont les avancées sociales vraiment défendues par le syndicalisme et la politique ? Le parti socialiste a déroulé le tapis rouge aux idées libérales"
De cette accusation et du refus de l'extrême-gauche d'appeler à voter pour la gauche au deuxième tour sauf en cas de menace avérée du Front national, découle un état de tension avec le PS. "Les conflits les plus vifs, on les a avec les socialistes qui nous accusent de faire le jeu de la droite. On leur répond qu'ils n'ont pris aucun engagement (par exemple sur les licenciements) qui donnerait un signe de leur changement politique."
Ironie du sort : hier après-midi, c'est un candidat de l'UDF, le Sétois Jean-Paul Legrand, blazer bleu et cravate, qui est venu discuter avec les militants d'extrême-gauche. "Je ne partage pas leurs idées mais c'est bien qu'ils puissent les défendre. Comme le dit François Bayrou : si on pense tous la même chose, on ne pense rien."
Il était 16 h 30. David Hermet distribuait ses derniers tracts. Dans une demi-heure, il irait chercher sa fille.

Par Gérard Durand, "Midi-Libre".
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pelon
 
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