LO a écrit :Manifestations de policiers : société violente
19 Octobre 2016
Les manifestations de policiers, qui continuent malgré les mises en garde de leur hiérarchie, semblent être le fait de fonctionnaires de base, ceux qui patrouillent dans les gares, dans les quartiers populaires, ceux qui sont appelés quand ça dérape entre voisins, ceux qui accueillent le public dans les commissariats. Le facteur déclenchant en a été l’agression au cocktail Molotov d’une voiture de police, en banlieue parisienne, après laquelle un policier est toujours entre la vie et la mort. Mais le malaise est bien plus profond et on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers.
Ils sont en première ligne pour constater la dégradation sociale et, au sens propre comme au sens figuré, la prendre en pleine figure. De par leur profession, ils ne voient que le pire de ce que cette société d’inégalité et d’injustice engendre parmi les opprimés : l’individualisme exacerbé, la débrouille, la violence à l’encontre des faibles et, évidemment, la délinquance, la petite et la grande. Loin de pouvoir se raccrocher aux actes de solidarité et de conscience collective, l’État leur commande de les combattre. Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires s’opposant à une expulsion ou des parents d’élèves à une fermeture de classe et contre les travailleurs en grève et les manifestations ouvrières. Bien rares et courageux doivent être dans ces conditions ceux qui, entrés dans la police par nécessité, par hasard ou par vocation, ne deviennent pas en quelques années sensibles aux préjugés réactionnaires, sécuritaires, racistes.
La classe dirigeante, celle qui peuple les quartiers riches, les conseils d’administration et les ministères, s’intéresse aussi peu à la vie des quartiers populaires qu’à celle de leurs forces de répression sur le terrain. Les possédants ont besoin d’une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri. Que leur importe si la délinquance existe dans les quartiers populaires et si la vie y devient difficile, y compris pour les policiers.
C’est pourtant là qu’est la question. La dégradation de la situation que dénoncent les policiers est celle subie dans toutes les cités, dans tous les quartiers. C’est pourquoi la solution n’est pas, comme le réclament à cor et à cris les politiciens du PS au FN, plus de répression, plus de droits pour les policiers. L’espoir, aussi lointain puisse-t-il paraître aujourd’hui, réside dans plus de conscience, plus d’organisation, plus de solidarité, plus dans confiance dans la classe ouvrière et le combat pour changer le monde.
Paul GALOIS
Invité a écrit :L'article est en ligne merci, mais depuis les manifestants et leurs revendications semblent clairement pencher vers''extrême droite ... Le ton plutôt compréhensif de l'article n'est il pas dépassé ?
la solution n’est pas, comme le réclament à cor et à cris les politiciens du PS au FN, plus de répression, plus de droits pour les policiers.
on ne parle pas...de ce que défendent les policiers
Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires...des parents d'élèves...des travailleurs en grève et les manifestations ouvrières
Les possédants ont besoin d'une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police est largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri
...ne deviennent (les policiers) en quelques années sensibles aux préjugés réactionnaires, sécuritaires,racistes
brève lo a écrit : Malaise dans la police
22/10/2016
Depuis une semaine, des policiers se rassemblent soir après soir dans différentes villes du pays pour manifester leur malaise, avec le sentiment, pas dénué de fondement, d'être des chiens de garde de propriété, traité sans égard par le maître, comme l'exprimait l'un d'eux.
Ces policiers font l'objet de déclarations pleines de compréhension de politiciens de tout bord, qui cachent mal le mépris qu'ils ont pour les exécutants des sales boulots qu'ils leur commandent.
Mas une surenchère sécuritaire qui se traduirait par un renforcement de la législation répressive ne règleraient pas leurs problèmes, qui sont liés au délitement d'une société fondamentalement inégalitaire qui nourrit chaque jour la misère, le chacun pour soi et la violence.
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