Persepolis déprogrammé au Maroc

Dans le monde...

Message par Valiere » 16 Juil 2012, 09:08

LES ISLAMISTES MAROCAINS FONT DEPROGRAMMER LA PROJECTION DE PERSEPOLIS!?

L’œuvre maîtresse de l'iranienne Marjane Satrapi, la BD : « Persepolis » qui va souffler ses 10 bougies le 2 octobre prochain n'est pas au goût des mollahs et de tous les intégristes.
Nous le savions!
Ce qui a particulièrement scandalisé tous les cinéphiles et partisans de la liberté de création, c'est la nouvelle interdiction de diffusion qui s'abat sur le film « Persepolis » largement inspiré du livre? dans Les pays du Maghreb se déclarant démocratiques.
Le 2 mai 2012,la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée en Tunisie a été marquée par l'annonce de la condamnation du patron de la chaîne de Télévision Nessma.
Nabil Karoui a été condamné à verser environ 1200 € "pour la diffusion au public d'un film troublant l'ordre public et portant atteinte aux bonnes mœurs"... : Persepolis
Nous venons d'apprendre que la Cinémathèque de Tanger a supprimé, sans une once d'explication du festival cinématographique le film de Marjane, qui avait reçu le sauf conduit délivré par la censure marocaine.
Lors de la programmation d'avril dernier, aucune remarque n'avait été faite si ce n'est sur la qualité indéniable de ce film.
Que va faire la Fondation Gan Groupa ma qui est le financeur et l'organisateur principal de ce festival censuré?
En Tunisie, ce sont les salafistes qui tiennent la rue et font pression sur le gouvernement et au Maroc, c'est le parti islamiste gouvernemental Justice et développement (PJD) qui est aux commandes.
Le vernis de démocratie et d'ouverture dont se couvrent les gouvernements issus de la révolution arabe ne sont que de la poudre aux yeux.
Profitez de vos vacances pour lire ou relire la Bande dessinée « maudite »et amis cinéphiles proposez à vos cinémas municipaux et associatifs de programmer dans les salles le film « Persepolis » par soutien et pour notre plaisir car le film est magnifique.
Valiere
 
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Message par abounouwas » 16 Juil 2012, 09:33

je ne savais pas qu'en Tunisie "les salafistes tenaient la rue",
ni qu'il y avait eu "une révolution arabe",
encore moins que les gouvernements qui dirigent les pays secoués par les révoltes initiées à la fin 2011 en "étaient issus".
l'auto-censure manifeste ici est une saloperie qui se suffit à elle-même,
pas besoin de travestir la réalité pour dénoncer cela.
abounouwas
 
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Message par Valiere » 17 Juil 2012, 07:48

Abounouwas

Les salafistes sont très présents en Tunisie et ceci depuis notamment les secousses de la "révolution arabe"
Le Maroc et là tu as raison n'a eu que des contrecoups le gouvernement royal ayant réussi à contenir....
Il n'y a pas de réalité travestie
Valiere
 
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Message par abounouwas » 17 Juil 2012, 09:07

"la révolution arabe" est une expression qui me pose doublement problème :
son singulier (i.e. même situation dans les pays de langue arabe)
le terme révolution qui me semble prématuré.
tu as écrit "tiennent la rue", cela n'est pas "être présent dans la rue".
bref, ce n'est pas la peine d'en rajouter pour être crédible,
je trouve aussi que ces coups de vis sur la censure dans des pays déjà bien muselés n'augurent rien de bon.
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 25 Juil 2012, 11:48

histoire de donner de l'eau au moulin

a écrit :

La Tunisie est aujourd'hui islamiste

Le Monde.fr | 25.07.2012 à 09h21

Par Nicolas Clinchamps, maître de conférences de droit public Université de Paris 13 – Nord – Sorbonne Paris Cité

Le président Moncef Marzouki a déclaré devant les députés français que la Tunisie n'était pas tombée dans l'escarcelle des islamistes, mais dans celle de la démocratie. Le processus de transition démocratique doit être non seulement souligné, mais, surtout, fermement soutenu en Tunisie.

En ce sens, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartelonne, a plaidé, dans son discours d'accueil au président tunisien, pour une compatibilité entre islam et démocratie. Aujourd'hui, les signes se multiplient vers toujours plus d'islam depuis la Révolution.

Alors qu'Habib Bourguiba convoquait les caméras de télévision pour ôter le voile des femmes au lendemain de l'indépendance, celles qui ne le portent pas sont désormais en passe de marginalisation. Le nikab se banalise et les boutiques de prêt-à-porter l'exposent dans leurs vitrines. Les murs se couvrent de graffitis islamiques appelant au jihad, et menaçant de mort ceux qui insulteraient, par leurs paroles ou actes, Dieu et son prophète. Sur les plages, les Tunisiennes qui osent se baigner en bikini se comptent sur les doigts d'une main. L'appel à la prière de l'aube (qui ne fait pas partie des 5 prières obligatoires) est lancé du haut de minarets dès 3 h 30 du matin, sans soulever de mouvement de contestation. Aujourd'hui, des groupes salafistes multiplient les actions plus ou moins spectaculaires. Lorsqu'ils s'attaquent à l'art ou paralysent l'université de la Manouba, encore pour défendre le port du nikab, l'objectif vise à marquer l'opinion publique nationale, mais surtout au-delà des frontières.

De manière moins visible, mais peut-être beaucoup plus profonde, ils profitent des carences de l'Etat pour s'attaquer à ce qui leur semble contraire à l'islam au travers d'actions très ciblées. Ainsi, après 22 heures, les taxis se font rares dans les grandes villes car les chauffeurs qui se risquent à exercer leur métier passé cet horaire, y compris en pleine saison touristique, peuvent se voir confisquer leur véhicule au détour d'un barrage salafiste.

La société tunisienne est entrée dans une période de romantisme post-révolutionnaire qui se traduit par une soif d'islam concrétisée par la victoire d'Enhada lors de l'élection de l'Assemblée nationale constituante (ANC). L'effet est dévastateur sur le tourisme. Les chiffres officiels sont difficilement vérifiables, mais il suffit de se promener dans les médinas pour constater qu'elles sont, en ce mois de juillet, extrêmement calmes. Les terrasses des cafés des hôtels côtiers sont désertes. Mais les Occidentaux ne sont pas les seuls à fuir cette destination. N'étant plus sécurisées, les routes, notamment celles en direction de la frontière algérienne, sont le théâtre de multiples braquages qui font chuter le tourisme en provenance d'Algérie. Aucun signe n'annonce la reprise ou l'apaisement dans ce secteur, au contraire, la tension est extrême. En effet, les déclarations d'Abu Yaârab Marzouki, un conseiller auprès de la présidence de la République, qui considère "le tourisme comme étant une forme de prostitution" augurent d'une sombre saison (Le Temps, 19 juillet 2012).

Interrogé sur la chaîne de télévision d'information France 24, le président Marzouki s'est dit centriste, affirmant que tous les partis tunisiens, y compris islamistes, se réclamaient aujourd'hui du Centre. De tels propos, tout comme les messages d'apaisement régulièrement lancés par Rached Ghannouchi, masquent un échiquier politique qui reste toujours écartelé entre les deux extrêmes de l'islamisme et du nationalisme. Il est le reflet du vide idéologique laissé par 23 années de pouvoir bénaliste. La société tunisienne, à l'image du monde arabe, reste tournée sur elle-même et rejette globalement la différence. Ses minorités chrétienne et juive ont quasiment disparu. Symbole plus grave de cette exclusion, les versions arabes de Mein Kampf ou du Discours des Sages des protocoles de Sion sont en vente libre dans les libraires.

Alors que la Tunisie de Ben Ali avait statufié sans les faire progresser les acquis bourguibistes, celle de la troïka menée par Moncef Marzouki et Rached Ghannouchi, marque une volonté de retour en arrière. La déclaration finale du congrès d'Enhada qui vient de s'achever en est l'illustration, avec pour objectif, sur le plan interne, d'engager une réforme globale de l'enseignement centré sur celui de la Zeitouna. Sur le plan externe, Enhada ressort deux vieilles lunes : l'unité arabe et musulmane d'une part ; la criminalisation de "la normalisation avec l'entité sioniste" d'autre part. Ces événements ne semblent guère choquer le président Marzouki. Les travaux de l'ANC semblent s'orienter vers l'instauration d'un régime parlementaire. Au-delà de ce paravent constitutionnel, il faudra scruter à la loupe la réalité de la séparation des pouvoirs et la loi électorale – découpage électoral et mode de scrutin – pour connaître les véritables intentions démocratiques des islamistes et de leurs alliés de troïka.

Nous saurons alors si la Tunisie est bien tombée dans l'escarcelle de la démocratie.

Nicolas Clinchamps, maître de conférences de droit public Université de Paris 13 – Nord – Sorbonne Paris Cité



Que Moncef Marzouki soit un opportuniste prêt à toutes les alliances n'est pas surprenant. Je m'interroge toutefois sur le fait que cet article ne mette pas à jour les contradictions évidentes de la situation :
dans un pays durement touché par le chômage des jeunes, comment et combien de temps les barbus pourront-ils priver le pays d'une ressource en devises si importante ? tous ces jeunes qui trouvent à s'employer dans le secteur - au moins comme saisonniers et malgré les bas salaires qui y règnent - ne réagiront-ils pas ? de même, la (petite-) bourgeoisie qui a des intérêts évidents dans ces complexes balnéaires et hôteliers ne bronchera pas ? le bazar, aussi réactionnaire soit-il, a aussi ses intérêts à défendre. Bref, je suis dubitatif. Au même titre qu'on voit bien que ces éclosions islamistes sur fond électoraliste ne répondent pas du tout à l'urgence du moment (coût de la vie, emploi) telle que la formulent les grèves qui font irruption sur la scène politique, à l'instar de l'Égypte. Bon, les barbus (petits et gros) ont gagné leur bataille, celle des urnes. Mais combien de temps tiendront-ils ? la classe ouvrière n'a pas dit son dernier mot et il faudra voit comment elle s'organise pour faire valoir ses revendications.
abounouwas
 
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Message par Vania » 26 Juil 2012, 15:51

Pour aller dans le sens de ce qu'écrivait Abououwas :

a écrit :Tunisie - Violents affrontements à Sidi Bouzid ; le local d’Ennahdha saccagé

Un groupe de personnes, composé de nombreux employés des chantiers de travail, a provoqué de nombreux troubles, en envahissant, jeudi 26 juillet, le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, obligeant les fonctionnaires à quitter leurs bureaux et en mettant à sac le local d’Ennahdha.


Depuis lundi, la situation est particulièrement tendue à Sidi Bouzid où plusieurs ouvriers de chantiers ont observé un sit-in et bloqué les routes menant au siège du gouvernorat en signe de protestation contre le retard de versement de leurs salaires.

Le lendemain, le mouvement s’était durci, et une marche protestataire avait été organisée afin de revendiquer le versement de leurs salaires de deux mois. Des pneus avaient alors été incendiés devant le siège du gouvernorat.


Aujourd’hui, les protestataires ont carrément radicalisé leur mouvement en incendiant des pneus, et en lançant des pierres sur le siège du gouvernorat en réaction au non-versement de leurs salaires malgré une promesse faite mercredi 25 juillet par le gouverneur de la région, Mohamed Nejib Mansouri.


Les protestations ont, peu à peu, évolué vers des affrontements avec les agents des forces de l’ordre, qui ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser le groupe d'employés des chantiers de travail.

Les ouvriers des chantiers s’en sont également pris au local d’Ennahdha qu’ils ont saccagé après y avoir fait irruption.


Le lien : http://www.espacemanager.com/divers/tunisi...ha-saccage.html
Vania
 
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