L'autisme mieux compris ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Harpo » 21 Jan 2012, 13:04

a écrit :On doit pas fréquenter les mêmes voyants, astrologues et curetons !


Je ne savais pas que tu fréquentais ces charlatans. Pour ma part, j'ai beaucoup fréquenté les curetons dans ma prime jeunesse et rien dans leur "enseignement" ne prétendait aider les gens à "mieux vivre". Leur rôle était d'imposer des interdits, des obligations, des dogmes qui ne faisaient que rendre la vie plus difficile et ils ne le niaient pas. Pour ce qui est des voyants, l'image que j'en ai est celle de la tireuse de cartes qui annonce la mort de Carmen dans l'opéra de Bizet. Je ne vois toujours pas le rapport avec les psychanalystes...

a écrit :Il n'y a pas 15 interprétations possibles de la loi de la gravité....


Il n'y a en effet pas 15 lois différentes de la gravitation, mais il y a bien plusieurs tentatives d'interprétations du phénomène de la gravitation (gravitation quantique à boucle, théorie des cordes, relativité d'échelle...). L'expérience validera un jour peut-être l'une d'entre elles et éliminera les autres, mais le chemin risque d'être encore long.

a écrit :Je précise que ce n'est pas la première fois dans l'histoire des sciences que l'Hexagone bloque et a du mal à se mettre à la page : la première chaire de génétique à la Sorbonne date de 1945, soit deux ou trois décennies après les autres pays développés. A l'époque, dans un monde darwinien, les biologistes français se reposaient encore sur les théories lamarckiennes dépassées, en s'y accrochant jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'une nouvelle génération prenne la place. c'est ce qui se passe aujourd'hui pour la psychologie/psychiatrie, avec une génération de mandarins aux commandes qui s'accroche à la théorie freudienne périmée, en essayant toujours et encore de former une relève.


On peut aussi citer le retard de la chimie en France au 19ème siècle. Les chimistes français s'accrochant à la théorie des affinités de leur gloire nationale Claude Berthollet et refusant la théorie atomiste de John Dalton...

Je ne suis pas si sûr que toi de l'avancée réelle de la psychologie aux USA. Peut-être pourrais-tu être plus explicite. Ce qui est certain, c'est que l'attitude des psy aux USA est plus pragmatique et qu'elle est en grande partie débarrassée des dogmes du freudisme, ce qui est certes positif, mais il me semble que le recours abusif aux tests psychométriques et la foi dans leurs résultats y sont plus répandus encore qu'en Europe. L'utilisation de la psychologie et de ses dérives à des fins mercantiles (recrutement, management...) y est aussi, peut-être, plus répandu qu'en Europe.

Sur le fond, j'espère que tu as bien compris que je ne défends pas la psychanalyse dans son utilisation à des fins médicales. Les "bons psychanalystes" sont ceux qui sont vraiment à l'écoute de leurs patients et qui savent faire passer, consciemment ou non, leurs qualités humaines et leurs intuitions avant le fatras psychanalytique. Je pense seulement que son seul mérite a été de démolir certains tabous et de poser certaines questions mais qu'on attend toujours des réponses scientifiques sur le comportement humain et sur la nature et le rôle de l'inconscient dans ce comportement. La psychanalyse va crever, tant mieux, mais les questions restent.
Harpo
 
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Message par luc marchauciel » 21 Jan 2012, 13:47

On est à peu près d'accord, Harpo, en fait.
Je ne pense pas qu'ailleurs qu'en France la psychologie ait des résultats super achevés et une compréhension détaillée du psychisme humain à présenter, c'est pas ça. Pour autant que je sache, on n'est pas du tout au même degré de compréhension que ce que la biologie peut proposer suir les espèces, par exemple. Le cerveau est un continent encore largement inexploré (et les outils théoriques du freudisme sont d'une utilité nulle pour ce faire. Franchement les études éthologiques sur les grands singes me semblent beaucoup plus utiles pour comprendre le psychisme humain)

Sur l'autisme en particulier mais pour les pathologies mentales en général, je préfère des gens (les comportementalistes) qui ne prétendent pas connaître les cause, mais expérimentent les pratiques qui peuvent marcher, plutôt que des charlatans qui prétendent comprendre les causes et qui non seulement n'ont aucune pratique efficace à proposer, mais qui en plus peuvent causer dans les cas de l'autisme du tort aux familles et fiare des dégâts.
Comme tu le dis, la condition pour commencer à faire des progrès, c'est de se débarrasser des dogmes freudiens (c'est d'ailleurs ce qu'ont fait je crois les fondateurs du comportementalisme, qui étaient au départ des freudiens, mais qui se sont déconvertis face à l'absence de résultats et qui ont essayé de proposer autre chose)

Là, où j'ai encore un peu de mal à te suivre, c'est quand tu dis :

a écrit :
Sur le fond, j'espère que tu as bien compris que je ne défends pas la psychanalyse dans son utilisation à des fins médicales. Les "bons psychanalystes" sont ceux qui sont vraiment à l'écoute de leurs patients et qui savent faire passer, consciemment ou non, leurs qualités humaines et leurs intuitions avant le fatras psychanalytique


Si tu es contre l'utilisation de la psychanalyse dans le domaine médical, comment peux tu concevoir à la phrase suivante que l'on confie des "patients", en tant que patients, à des psyschanalystes???? ça me semble contradictoire. Sauf si dans ta deuxième phrase on remplace "bons psychanalystes" par "bons psychothérapeutes".... (et je suis persuadé qu'être psychothérapeute n'est pas du même registre médical qu'être chirurgien, et que les qualités humaines jouent un plus grand rôle pour constituer un bon praticien)


Perso, j'en ai pas peu près rien à foutre que le fatras freudien survive encore dans les départements de lettres et sciences humaines des facs (quoique, si dans mes cours d'histoire on m'avait servi des interprétations freudiennes j'aurais gueulé), et que l'on y ponde des tonnes de papier inutile remplis de propos absconds et absurdes.
Comme dans ce colloque à la con, ils peuvent gloser entre eux autour de thèmes comme "sommes nous entrés dans une ère post-phallique ?" :

http://www.aleph.asso.fr/offres/file_inlin...3_E_10038_4.pdf

Par contre, que l'on arrêt de leur confier des gens en souffrance, notamment dans le service public, et avant tout dans les cas de pathologies lourdes et assez clairement identifiées comme l'autisme.
luc marchauciel
 
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Message par Zelda » 22 Jan 2012, 16:24

http://www.autistessansfrontieres.com/lemu...te-officiel.php

Bon, j'ai enfin visionné les deux vidéos.

Je les recommande chaudement.

Ceux qui veulent juste comprendre ce qu'est l'autisme, en une petite demi-heure verront avec bénéfice la seconde vidéo, celle de l'interview du Docteur Monica Zilbovicious, Psychiatre, Directeur de recherche à l'INSERM.

Une vraie découverte pour moi qui ne comprenait pas bien jusque-là cette pathologie. Et très clairement expliqué.

Quant à la première vidéo, elle m'a beaucoup plu aussi. Des psychanalystes, soigneusement interviewés eux aussi par la réalisatrice, Sophie Robert, livrent leur thèse, prennent leur temps, développent leur point de vue sans aucune impatience ni agressivité de la part de Sophie Robert.
Eh bien c'est édifiant. Ils apparaissent pour ceux qu'ils sont : les Diafoirus des temps modernes. Ajouté à cela des thèses d'un sexisme (défendues par des hommes autant que par des femmes) insupportable aujourd'hui.
Par ailleurs, en fil conducteur, on suit deux familles avec chacune un enfant autiste, et c'est agréable de les écouter. Si ces mères sont des mères possessives, moi je suis Napoléon.
Zelda
 
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Message par luc marchauciel » 23 Jan 2012, 09:15

Merci à Canardos pour nous faire profiter de son abondante documentation. Je connaissais pas tous ces exemples.
C'est sûr que du coup, c'est encore plus difficile d'expliquer que les psys interviewés par Sophie Robert dans son film sont des marginaux de la dicsipline (de toutes façons, vue leur position sociale...), ou des gens à qui le montage ferait dire autre chose que ce qu'ils veulent dire : ils ne font que répéter ce que leur courant de pensée a dans sa quasi totalité toujours dit [sauf des marginaux, justement, mais dont on voit avec l'extrait donné par Harpo à quel point ils peuvent être au moins aussi branques - c'est le cas d'ailleurs d'un courant de psychanalyse non freudienne comme celui de Jung, qui est au moins aussi ésotérique que celui de Freud]

Je poste ici le communiqué que vient de publier l'AFIS sur le projet du député UMP d'interdire l'approche psychanalytique dans le traitement de l'autisme. C'est une discussion difficile, y compris entre "anti-freudiens scientistes", parce qu'on n'aime pas les interdictions et le fait que l'Etat se mêle trop du contenu de la science. Mais je trouve ce commuinqué vraiment très bien, très équilibré (même si la proposition de loi à article unique assez vague est du coup mal fichue ne dépassera sans doute jamais le stade du pavé dans la mare législatif)

a écrit :
Autisme : les patients et leurs familles ont droit à une prise en charge par des méthodes et traitements validés

Association Française pour l’Information Scientifique
Communiqué du 22 janvier 2012


L’AFIS a pris connaissance d’une proposition de loi relative à la prise en charge de l’autisme déposée le 20 janvier 2012 par le député du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle. Cette proposition vise à « réaffecter l’ensemble des moyens existants sur les traitements opérants », en même temps qu’elle prône l’« [abandon] des pratiques psychanalytiques, sous toutes leurs formes ».

La connaissance des causes de l’autisme a beaucoup progressé ces dernières années (identification de composantes génétiques, etc.) rendant caduque l’explication psychanalytique incriminant le comportement et l’attitude des parents.

De même, à travers le monde, les méthodes de prise en charge et de traitement ont été initiées et, surtout, évaluées. Celles qui ont fait leurs preuves ont été retenues et les thérapies d’inspiration psychanalytique ne font pas partie de l’arsenal thérapeutique mis en œuvre dans la plupart des pays et ne figurent dans aucune recommandation nationale ou internationale en matière d’autisme. La France fait figure d’exception : les thérapies d’inspiration psychanalytique y sont toujours largement dominantes, avec des conceptions dépassées, des discours et des explications d’un autre âge, culpabilisant les familles et, tout particulièrement, les mères. C’est ainsi que perdurent des pratiques inadéquates, quand elles ne sont pas, tout simplement, scandaleuses (comme le packing, où les enfants autistes sont enveloppés de draps humides et froids (10°C), méthode dont on n’a jamais prouvé la moindre efficacité, malgré plus de trente ans d’utilisation).

Si le rôle des autorités publiques n’est pas de dire le vrai et le faux en matière scientifique ou médicale, celles-ci sont dans leur droit et, pensons-nous, honorent leur devoir en faisant en sorte qu’en matière de santé publique, les seules pratiques reconnues et mises en œuvre dans le système de soins soient celles validées et reconnues par la communauté scientifique et médicale.

La proposition de loi pose une question légitime : au nom de quoi, en France, les enfants autistes et leurs familles ne pourraient-ils pas bénéficier des pratiques efficaces, validées et mises en œuvre avec succès dans la plupart des pays du monde ? L’autisme est un trouble qui touche environ 1 enfant sur 150. La situation des familles concernées est dramatique en France, car elles n’ont que très difficilement accès aux soins efficaces et doivent souvent s’expatrier à l’étranger pour offrir aux enfants touchés la chance de bénéficier des traitements adaptés. Le législateur est dans son devoir en demandant que les moyens financiers soient réaffectés vers les pratiques efficaces et validées.

Nul doute que la proposition de loi soulèvera des polémiques et que certains la présenteront comme une ingérence dans un débat scientifique. Ce qui ne devrait pas être le cas. Le débat scientifique sur l’apport des théories psychanalytiques à la prise en charge et au traitement de l’autisme est largement clos. Des pratiques non validées s’inspirant de ces théories peuvent relever de choix individuels et privés mais n’ont pas leur place dans le système de santé publique. À l’heure actuelle, il s’agit bien de patients et de leurs familles qui sont privés des soins adaptés, au nom d’un positionnement idéologique et au mépris des connaissances acquises sur l’autisme et sa prise en charge.

Le premier ministre a accordé le label « grande cause nationale » à l’autisme. Souhaitons que ce soit l’année où la France rattrape son retard et se tourne enfin vers des approches dont l’efficacité est démontrée.

Paris, le 22 janvier 2012
Texte de la proposition de loi : http://danielfasquelle.blogspot.com...
luc marchauciel
 
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Message par Bertrand » 24 Jan 2012, 20:40

[quote=" (Zelda @ dimanche 22 janvier 2012 à 16:24"]
[url=http://www.autistessansfrontieres.com/lemur-site-officiel.php]http://www.autistessansfrontieres.com/lemu...te-officiel.php[/url]

Bon, j'ai enfin visionné les deux vidéos.

Je les recommande chaudement.

Ceux qui veulent juste comprendre ce qu'est l'autisme, en une petite demi-heure verront avec bénéfice la seconde vidéo, celle de l'interview du Docteur Monica Zilbovicious, Psychiatre, Directeur de recherche à l'INSERM.

Une vraie découverte pour moi qui ne comprenait pas bien jusque-là cette pathologie. Et très clairement expliqué.

Quant à la première vidéo, elle m'a beaucoup plu aussi. Des psychanalystes, soigneusement interviewés eux aussi par la réalisatrice, Sophie Robert, livrent leur thèse, prennent leur temps, développent leur point de vue sans aucune impatience ni agressivité de la part de Sophie Robert.
Eh bien c'est édifiant. Ils apparaissent pour ceux qu'ils sont : les Diafoirus des temps modernes. Ajouté à cela des thèses d'un sexisme (défendues par des hommes autant que par des femmes) insupportable aujourd'hui.
Par ailleurs, en fil conducteur, on suit deux familles avec chacune un enfant autiste, et c'est agréable de les écouter. Si ces mères sont des mères possessives, moi je suis Napoléon.[/quote]
Je renonce à compter le nombre de fils consacrés à la psychanalyse qui ont dû être fermés. Celui-ci risque de connaître le même sort,rapidement.
Le sujet "l'autisme mieux compris?" m'intéressait. Je ne dois pas être le seul.

J'ai regardé les deux vidéos. Ça a été un choc et je partage complètement l'avis de Zelda ci-dessus.
Est-ce que Granit pourrait dire ce qu'il pense de "la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme" ?

Ma demande n'est pas "de convenance".
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Message par luc marchauciel » 24 Jan 2012, 20:53

[quote=" (Bertrand @ mardi 24 janvier 2012 à 20:40"]

Je renonce à compter le nombre de fils consacrés à la psychanalyse qui ont dû être fermés. Celui-ci risque de connaître le même sort,rapidement.

Si c'est le cas, Granit aura réussi son coup.
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Message par ianovka » 24 Jan 2012, 21:03

Je ferme en attendant de faire le ménage.

Edit : voilà, maintenant le sujet ici c'est l'autisme, pour toute digression sur Freud ou autre c'est [url=http://forumamislo.net/newfaloPhpBB/viewtopic.php?t=30273]par là[/url].

:hmpf:
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Message par canardos » 25 Jan 2012, 00:18

hmm, un de mes posts mis dans le fil psy ou pas psy pourrait etre remis dans le fil autisme



a écrit :

Dans la catégorie odieux pour les parents d'enfants autistes, ce texte d'un autre psychanalyste lacanien, jean louis Bonnat


a écrit :

....

Ce qui prévaut dans notre domaine et son orientation clinique, lacanienne, est désormais l’idée que l’autisme loin d’être que, ou « simplement », un arrêt de développement, voire une défi cience à l’origine – pour certains même… organique, naturelle – relèverait d’un choix ; choix, certes, insondable du petit être humain qui se coupe de la communauté de paroles et de ses échanges, du lien social fondé sur le manque appréhendé chez l’Autre et dès lors chez soi-même ; et s’installe dans un solide et imperturbable refus aux conséquences désastreuses : institutionnelles ou relationnelles, intellectuelles et affectives.

Or, cette idée était déjà en pointillés chez Bruno Bettelheim à propos de choix des machines, chez Joey, et ce qu’il avait, lui-même, du mal à en comprendre les raisons, hors identification de névrosé, comme il se doit (chez Freud et à partir de Freud) :

« Que l’intérêt de Joey pour des ventilateurs ait débuté à l’aéroport et que les pales d’hélices en mouvement aient été l’élément principal de son obsession pour les choses mécaniques dénote l’extrême importance de ses visites à l’aéroport.

Cela soulève un problème psychologique important. Si l’attachement à son père donnait une importance exclusive aux hélices, comment cette obsession pouvait elle tuer tout intérêt pour les gens, y compris pour son père […].
Par conséquent, malgré l’existence d’un rapport direct entre le père, l’aéroport et les hélices, nous ne pouvons pas croire que c’était la personne qui était cause de l’obsession de Joey 2. »

La cause ! C’est ce que cherche le clinicien. Or, la cause – comme objet – suppose un sujet ! C’est surtout F. Tustin qui assumera, chez les Anglo-Saxons la responsabilité d’affi rmer une pareille hypothèse ; comme elle l’écrit, en 1987, avant de disparaître, en préface, à Autisme et Protection

oui, tout cela suppose un sujet !

Partout, ailleurs, on parle d’arrêt, de régression, de déficience ; en psychanalyse comme chez les psychiatres de l’organicisme (J.-C. Maleval pourra déployer ici la large rétrospective, historique, qu’il a préparée et qui permet de se faire une idée sur le négativisme ambiant qui grève l’approche clinique de cette modalité particulière du traitement de l’Autre).
Les cognitivismes divers – par exemple à propos de la « Theory of Mind » – soulignent aussi l’aspect carencé à se représenter, chez l’autiste, l’attente et l’intentionnalité d’autrui (cf. Uta Frith.). Ce que démentent l’espièglerie et même la méchanceté de très célèbres autistes du monde de la littérature du témoignage: Donna Williams, Temple Grandin, pour exemples.

En effet, il ne suffit pas de repérer, également, les avatars traumatiques de la vie des sujets ou la dépression de leur mère (réelle, cependant) ou le « laisser tomber » pour un hors-sens évident, que prend l’enfant chez son parent (comme c’est le cas pour la mère de Joey, à sa naissance) pour, sinon expliquer du moins s’accrocher à une raison possible en vue de mettre du sens sur cet inexpliqué, inexplicable – insupportable, surtout ! – de l’autisme. Les témoignages d’autistes adultes confi rment qu’il s’agit de parti pris, de décision : la « défense » face à l’insupportable rapport au vide, à l’inconsistance imaginaire, à l’impossibilité à s’accrocher – à faire sienne – une image, une parole venue et acceptée de l’Autre :
...
Contre la généralisation ! Et contre l’affadissement du comportementalisme le plus behavoriste ou même, plus affi né, du cognitivisme !

En effet, le panorama de l’autisme, sous ces généralisations des nouvelles classifications « made in USA » (DSM III, IV), nous amène à élargir la clinique de l’autisme (J.-C. Maleval évoquera ce nouveau « spectre », éventail élargi, à partir de traits structuraux de l’autisme). Ainsi, au-delà de l’autisme primaire et infantile de Kanner, caricatural, fi xé et invariable – sans référence évolutive,
historique pour chaque sujet – devrons-nous rechercher des indices diachroniques de ces variations ; comme chez D. Williams, T. Grandin ; comme le fait L. Kanner, lui-même, en 1971, dans une rétrospective sur ce que sont devenus les onze enfants du début (1942) de son étude du syndrome.

....

Aujourd’hui à l’heure du « handicap » généralisé et même indifférencié, il est urgent de manifester, d’inscrire notre détermination, dans la clinique, à restituer à chaque individu, son particulier, sa spécifi cité, autrement dit la reconnaissance de son symptôme, de ce à quoi il tient le plus et qui le fait tenir dans sa spécifi citéd’être du langage.

Quand on sait la banalisation du symptôme, quand on lit, ou entend dire que les « Associations de parents d’enfants autistes », aux USA, cherchent à faire reconnaître l’autisme comme « handicap naturel », de naissance, et donc « sans rapport avec l’environnement » psychologique de ces enfants (cf. Kanner, lui-même, après 1970), et comme un préjudice de la nature que la société etses aides fi nancières se devraient d’indemniser, pour en dédommager les individus (quasiment victimes d’une malédiction… génétique !)… on mesure dans quelle déshumanisation et/ou quelle irresponsabilité programmée(s) est entrée la considération, ou l’attention, que l’on doit au symptôme et à son cortège de souffrances que cela entraîne.

Croire ou ne pas croire au symptôme ? Croire, sans l’édulcorer ou en rejeter (forclusion !) le sujet – comme tend à le faire le discours de la science – pure, dure, objectivante – voilà les enjeux et l’avenir d’une clinique qui a à se ranger du côté du « parlêtre » et non pas du côté d’un organisme sans sujet. Souffrance, ici, non de ce que le sujet ne saurait jouir de son symptôme, mais de ce qu’aucune adresse, aucune reconnaissance, en retour, ne saurait venir admettre, accueillir
comme humaine, et la soutenir d’une parole ou d’un appareil de langage, une telle souffrance.

Dramatique et exemplaire – mais pathétique, surtout – l’autocritique, ou la conversion, d’un Léo Kanner, en 1971, qui regrettait d’avoir écrit et laissé dire que la détresse ou les difficultés d’un parent, déprimé, souffrant, psychotique peut-être… pouvait être à l’origine d’une souffrance chez l’enfant, entraînant – en réponse – le syndrome de repli qu’est l’autisme. Il s’en excusait et disculpait, d’avance, pour d’autres situations à venir, des parents qui auraient pu se croire coupables ou responsables du syndrome d’autisme chez leur enfant. En rejetant, ainsi, l’éventuelle relation à la souffrance d’un parent, ou des deux, c’est un double déni d’humanité qu’il a accompli ; en allégeant (?) les parents, mais en les privant, aussi, de la reconnaissance de leur double fardeau : celui de leur être en souffrance et celui de leur enfant, devenu autiste, pour se protéger de leur propre souffrance.



voila donc un professeur "émérite" de psychologie à l'Université de Nantes, par ailleurs psychanalyste en libéral

- qui déplore que Kanner le découvreur de l'autisme infantile précoce, ait fait son autocritique et soit revenu sur son explication de l'autisme causée par une mère froide.

- qui dénonce la demande des parents d'autiste de la reconnaissance du handicap de leur enfant pour avoir des aides financières. quelle horreur, quel matérialisme sordide...

qui explique que la reconnaissance de la souffrance des parents passe par la reconnaissance de leur responsabilité dans l'autisme de leur enfant.

ainsi à l'université de Nantes comme à celle de Picardie ce sont des zozos pareils qui forment les nouveaux psychologues y compris les psychologues scolaires....effrayant, non?




ainsi que cette partie d'un autre post

a écrit :

une petite présentation par Stoïan STOIANOFF NENOFF un psychanalyste

a écrit :


... Il est vrai que la parole produit des effets sur le vivant, non point à titre de superstructure, au titre d'artefact, mais au titre de la matérialité du signifiant. En effet, le corps, en tant que sonorisable, est lieu à la fois de production et d'inscription de signifiants, d'entités sonores, codées différemment pour chaque langue donnée. Une batterie minimale de ces signifiants, disons une chaîne signifiante, s'articule de manière à fonctionner comme une mémoire inconsciente, censée engrammer une série d'événements constituants de l'histoire d'un sujet. Mais le jeu d'une telle chaîne signifiante, structurée comme un langage, suppose la faculté de déplacement et de substitution des signifiants et donc la virtualité d'une case vide, qui "affectera " la chaîne. Qui l'affectera au sens où, à la place d'un individu, monolithique comme tel, viendra un sujet divisé, à la fois parlant et parlé. Cette mutation tient du miracle, et les thérapeutes qui s'y sont risqués font figure de magiciens.

Notons que les études récentes, sur le plan physiologique, s'agissant de la stabilité du regard que l'on porte sur l'objet, montrent que ce dernier n'existe pour l'autiste que lorsqu'il est en mouvement. C'est le cas de la toupie, qui le fascine. Chez le sujet normal la stabilité du regard est assurée par un système de régulation de type "chaotique " et apériodique. Un nœud de langage peut parfaitement constituer un tel système régulateur. Or, d'autres études mettent l'accent sur la précocité de l'entrée du nourrisson dans le langage, et c'est ainsi que, dès le premier mois de son existence, le babil d'un enfant est de nature à trahir son appartenance à tel ou tel groupe linguistique.

Il nous reste à voir, sur le plan psychanalytique, comment les choses pourraient être modifiées, une fois admis que c'est la "haine " de la case vide qui, dans un milieu humain donné, fait exister l'autiste. Dans la perspective la plus large, il conviendrait d'élaborer une stratégie susceptible d'agir sur le système des discours qui régule l'avenir même du vivant.

....

L'hypothèse de l'origine neurobiologique de l'autisme obère l'appréciation des résultats obtenus par les différentes méthodes (psychanalytiques ou cognitives) mises en jeu. On dira, par exemple, face à un "autiste guéri ", qu'il y a eu forcément erreur de diagnostic. D'où le terme employé alors de "faux autisme ". Dès lors que les choses prennent une telle ampleur il faut une véritable volonté politique afin de réaliser l'étude épidémiologique correcte qui s'impose, puisque à l'évidence le nombre des autistes en France varie du simple au double selon les critères retenus. Il reste que l'hypothèse, généralement admise, d'une origine plurifactorielle de l'autisme n'est qu'un alibi pour ne rien tenter.

En attendant les résultats d'études linguistiques à venir, notamment sur le mode d'adresse très particulier envers l'enfant que pratiquent, très tôt, les proches du futur autiste, il convient de se méfier de leurs manifestations de bonne volonté débordante. Les faits de maltraitance quasi-physique (consciente ou inconsciente) que révèlent les études récentes relatives au syndrome de Münschhausen par procuration sont là pour nous tenir en éveil. Sachant les difficultés spécifiques rencontrées quant à l'établissement du diagnostic dans ce syndrome, on doit pouvoir imaginer ce que serait une maltraitance qui serait essentiellement d'ordre psychique. Reste à savoir quelles sont les méthodes d'évaluation épidémiologique qui conviendraient à l'étude d'une telle causalité, a priori inimaginable.

Bref, il y a des enfermements pires que le Goulag et c'est devant de tels cas que notre compassion défaille. De sorte que, faute de preuves, les politiques préfèrent fermer les yeux sur le fait qu'il y ait des discours qui tuent, ou du moins vous transforment en statue de sel. Le " principe d'imprécaution " couvre pour l'instant leur responsabilité. Pour combien de temps encore ?



pour l'auteur de ce papier c'est bien l'absence de la parole, le rejet inconscient ou pas ou pas de l'enfant qui provoque le repli autistique. et surtout il faut se méfier des parents et de leur bonne volonté débordante car ce sont eux les maltraitants. Bettelheim parlait des camps de concentration, ce psy parle de goulag...en disant que c'est encore pire. et rejeter toute approche neurobiologique et meme plurifactorielle de l'autisme..et voila pour l'oecumenisme...

canardos
 
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Message par luc marchauciel » 26 Jan 2012, 08:26

Trois papiers intéressants dans Nord-Eclair.
C'est aujourd'hui qu'est rendu le jugement à propos de la demande de censure du Mur. Je vous tiendrai au courant (en pensant bien à Sophie Robert aujourd'hui)


Une interview de Valérie Létard, rapporteuse de la mission parlementaire sur l'autisme :

a écrit :
HANDICAP
Autisme : « Il faut tourner la page de la psychanalyse »


Publié le jeudi 26 janvier 2012 à 06h00 - FLORENCE TRAULLÉ > florence.traulle@nordeclair.fr








Alors que le tribunal de Lille doit se prononcer aujourd'hui sur l'interdiction d'un documentaire sur l'autisme, la sénatrice Valérie Létard parle de ce qu'il reste à faire.

--------------------------------------------------------------------------------

La procédure judiciaire autour du film « le Mur » témoigne d'un débat très passionnel sur la prise en charge de l'autisme. Où en est-on ?





>> Une des mesures essentielles du plan autisme 2008/2010 était de demander à la Haute Autorité de Santé (HAS) de définir un socle commun de connaissances, de définir ce qu'est l'autisme. Contrairement au reste de la communauté internationale, on continuait à le considérer comme une psychose. Et, par conséquent, traitée comme telle par la psychanalyse. L'autisme de l'enfant, pour résumer, était lié à la maman. Cette définition de l'autisme a privilégié l'approche psychanalytique et nous n'avons pas développé, comme en Belgique ou au Canada par exemple, une prise en charge médicosociale de l'autisme avec des méthodes éducatives, comportementales, des outils qui n'étaient donc ni reconnus ni pris en charge ici.

Pourquoi cette particularité française ?

>> Les réticences fortes du monde de la psychiatrie. Sauf que les familles n'y trouvaient pas leur compte car les enfants pris en charge de cette façon n'ont pas progressé. Si beaucoup de familles envoient leurs enfants en Belgique, ce n'est pas uniquement faute de places, c'est surtout faute de structures en France qui prennent en charge les enfants avec ces autres outils qui existent.

L'autisme n'est pas uniforme ?

>> Non, on peut être plus ou moins sévèrement atteint, de la même façon qu'on peut avoir un autisme avec troubles psychiatriques associés. Il y a des autistes aveugles ou avec un retard mental ou encore les « Asperger », dotés d'une mémoire exceptionnelle... Il faut plutôt parler des autismes, des troubles envahissants du comportement (TED).

On a du mal à avoir, aussi, un consensus sur le nombre de personnes touchées ?

>> On n'a pas d'enquête épidémiologique fiable pour bien mesurer l'importance et les contours de la population à prendre en compte. On considère qu'il y a 5 à 8 000 enfants qui naissent, chaque année, atteints d'autisme ou de troubles envahissants du comportement. A minima, il y a une prévalence d'un enfant sur 150 atteint de TED.
Une fille pour 4 garçons et on considère qu'il y a entre 350 000 et 600 000 personnes en France.

C'est énorme comme fourchette !

>> Oui parce que pour connaître exactement la situation, il faut qu'ils soient diagnostiqués. Il y a aujourd'hui des autistes adultes qui sont dans des hôpitaux psychiatriques mais qui ne sont pas définis comme autistes. Cela dit, pour faire une étude épidémiologique, il fallait déjà être d'accord sur la définition de l'autisme. C'est le travail qu'on a demandé à la HAS avec un comité scientifique. On a travaillé avec les associations de parents et médicosociales pour trouver un consensus et une définition scientifiquement validée. La conséquence, c'est que la psychanalyse n'a plus de justification à être le mode de prise en charge des autistes. Il faut aller vers une approche pluri-méthodes, avec une prise en charge médicosociale, des méthodes éducatives, comportementalistes et, pourquoi pas, avec un accompagnement psychiatrique quand il y a des troubles associés.

Vous dites bien psychiatrique et pas psychanalytique ?

>> La définition que donne l'HAS de l'autisme justifie qu'on tourne la page de la psychanalyse. Une fois qu'on a dit ça, le problème c'est comment on fait changer les comportements. Le plan 2008-2010 a autorisé 24 expérimentations de structures médicosociales utilisant des méthodes comportementalistes : ABA, PECS, etc.

Reste un cruel manque de places en centres spécialisés...

>> Sur les 4 100 places à créer dans le plan autisme 2008/2010, et qui ont été autorisées, seules 1 610 sont opérationnelles car construire des nouvelles structures, c'est long. Est-ce qu'on ne peut pas aussi, pour mailler le territoire, s'appuyer sur des Instituts médicaux éducatifs (IME) plus généralistes, dans un cadre bien défini ? En y créant des unités spécifiques d'une dizaine de places, avec un ratio d'encadrement plus fort et des professionnels formés ?

Les procédures n'expliquent pas tout dans ces retards ?

>> C'est un mélange de tout. On part de très loin. Il y avait peu de structures médicosociales organisées pour la prise en charge de l'autisme selon les nouvelles recommandations de la HAS. Des enfants et des adultes se retrouvent dans des structures et IME mais ça ne se passe pas bien car ils ne sont pas toujours adaptés pour les autistes. L'autisme suppose une prise en charge plus complexe, avec des professionnels formés à ces techniques très particulières pour lesquelles on a encore très peu de formation en France. On part de très loin. Je pense qu'une approche pluri-méthodes est essentielle. Certaines méthodes fonctionnent bien avec un enfant, d'autres pas. Ce qu'il faut, c'est individualiser la prise en charge, car l'autisme n'est pas uniforme. Et pour cela former tous nos professionnels afin que ça ne reste pas lettre morte : les psychiatres, les psychomotriciens, les généralistes, les enseignants, les travailleurs sociaux, etc.

Il y a des organismes de formation pour les professionnels du médicosocial mais combien est affecté à la prise en charge de l'autisme ? Il faut intégrer dans tous les cursus de formation, initiale et continue, ces nouvelles pratiques et cette évolution de la prise en charge de l'autisme. Il faut un véritable plan national de formation.

Valérie Létard vient de rendre un rapport sur l'impact du plan autisme 2008/2010



Un témoignage de parents :

a écrit :
« Ça faisait longtemps que nous, parents, attendions un film de cette qualité »

Papa de deux enfants autistes pris en charge par la méthode comportementale ABA, Arnaud Ripert les a vus faire des progrès fulgurants. S'il n'en fait pas une méthode miracle, il défend le film Le Mur qui dénonce l'approche psychanalytique de l'autismeLes techniques comportementales pour aider à faire progresser les jeunes autistes, Arnaud Ripert connaît. Père de deux enfants autistes, et président pour le Nord de l'association Pas-à-Pas, il fait partie de ceux qui se battent pour que le film de Sophie Robert ne soit pas interdit. « S'il devait être censuré, ça serait dramatique », prédit cet homme qui pointe le déficit d'informations dont bénéficient les parents confrontés à l'autisme. « Ils ne savent pas ce qu'ils peuvent attendre en terme de prise en charge ». Lui, et surtout ses enfants, ont « eu de la chance » dit-il. « Nous avons croisé la route de Vinca Rivière, chercheur à l'université de Lille 3, qui développe la méthode ABA. Nos enfants ont donc pu être pris en charge très tôt ».Son fils dès 18 mois, sa fille à deux ans et demi. « Au départ, ils ont pu bénéficier de la méthode, chez nous, à domicile. À notre charge. Nous n'avons pas hésité une seconde car nous avions vu les résultats pour notre petit neveu ». Sa fille, cinq ans aujourd'hui, « est une enfant tout à fait comme les autres, scolarisée normalement ». Pour son fils qui « venait de très loin, les progrès sont considérables » . Alors qu'il ne pouvait manger que du liquide et de couleur orange, qu'il ne pouvait rien saisir avec les mains, refusait de marcher et que son langage n'était pas du tout développé, le petit garçon a fait « des progrès énormes. Il va au centre Camus à Villeneuve d'Ascq où nous avons eu la chance d'être pris car il a été détecté très tôt ». Après trois ans et demi dans ce centre, il « parle normalement, raisonne, marche, court, fait du sport, il est propre ce qui n'était pas gagné ». Un changement radical même s'il peut encore progresser.Quand les tenants de l'approche psychanalytique dans la prise en charge de l'autisme qualifient les techniques comportementales de « dressage » , ce père s'insurge. « C'est révoltant. Cela veut aussi dire qu'on considère nos enfants comme des animaux ». Pour lui « ceux qui disent cela démontrent qu'ils n'ont jamais suivi un seul enfant en thérapie comportementale. Ils sont dans une profonde ignorance ». Et pour ce père, « qui dit dressage, dit comportements profondément stéréotypés. J'ai envie de leur répondre : venez nous voir, vous verrez si nos enfants ont un comportement stéréotypé ».Pour autant, si la méthode ABA a donné de bons résultats pour ses enfants, Arnaud Ripert n'en fait « pas non plus une méthode miracle qui fonctionne à 100 % merveilleusement » mais rappelle que les études internationales sur l'autisme « montrent que lorsque les enfants sont pris en charge par les méthodes comportementales avant 3 ans, 50 à 70 % d'entre eux rejoignent un cursus normal. Ces chiffres, on ne les invente pas ».Dans le rapport que Valérie Létard vient de remettre sur l'autisme, il salue l'accent mis sur le nécessaire développement du dépistage mais également sur la formation des professionnels. « Actuellement, la seule formation aux méthodes comportementales est délivrée en fac de psychologie à Lille 3 avec deux enseignants chercheurs. En juin, l'un d'entre eux part à la retraite et, pour l'instant, on n'est pas sûr qu'il sera remplacé. » Pour lui, « Le Mur » ouvre un vrai débat, permet d'informer : « Cela faisait longtemps que nous, parents, attendions un film de cette qualité » wFL.T.


Sur le procès :

a écrit :
Le documentaire« Le Mur » interdit ? Décision très attendue aujourd'hui au tribunal de Lille

Trois psychanalystes ont assigné Sophie Robert, une documentariste lilloise. Son film « Le Mur » oppose leur conception de l'autisme à celle de scientifiques et d'associations de familles qui plaident pour des méthodes comportementales.Pour voir « Le Mur » il suffit pour l'instant de se connecter sur Internet* mais peut-être plus pour longtemps si le tribunal de grande instance de Lille donne raison aux psychanalystes qui demandent l'interdiction de sa diffusion. Ils appartiennent tous trois à l'École de la cause freudienne et considèrent que le documentaire de Sophie Robert « ridiculise la psychanalyse ». Il est vrai qu'à le regarder, elle est mise à mal dans son approche thérapeutique de l'autisme, décryptée en parallèle avec le témoignage d'une famille dont les enfants ont été pris en charge par les méthodes comportementales et éducatives.Interrogés longuement par la documentariste, les psychanalystes développent leur approche de ce qu'ils considèrent comme une psychose, une thèse aujourd'hui battue en brèche par la majorité des experts internationaux et désormais par la Haute autorité de santé française. Dans le film, ces psychanalystes, fidèles à leur approche, décrivent l'autisme comme la conséquence d'une dépression maternelle, d'une mauvaise relation avec l'enfant, parlent de mère « psychogène », de « folie maternelle » et de « désir incestueux ».La démonstration de Sophie Robert pousse jusqu'à l'absurde cette approche, ce qui a provoqué la fureur des psychanalystes, parlant de « sabotage » .Dans un premier temps, les plaignants ont réclamé à la justice lilloise l'accès aux rushs. Ils l'ont obtenu même si Me Benoît Titran, l'avocat de Sophie Robert, s'y opposait estimant qu'il y avait là violation des « sources journalistiques ». Sauf que le tribunal de Lille, en novembre, a refusé à Sophie Robert le statut de journaliste.Pour Me Christian Charrière-Bournazel, l'avocat des psychanalystes, « leurs propos ont été rendus volontairement incompréhensibles ». Il dénonce aussi le montage du documentaire, qui aurait rajouté des questions sur les propos enregistrés. Mais pour M e Titran, lors de l'audience de novembre, « ils s'appuyaient sur le fait qu'ils seraient les auteurs de leurs interviews mais l'objectif des psychanalystes est surtout de faire interdire le film. Ils ne sont pas ridiculisés. Ce documentaire est extrêmement sérieux. Après, il appartient au spectateur de se faire une idée ». Pour l'avocat, « nous sommes dans le droit absolu à l'information du public et cela prévaut sur tout le reste ». Réponse de la justice aujourd'hui. wFL.T.www.soutenonslemur.org ou sur le site www.autistessansfrontieres.com
luc marchauciel
 
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Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

Message par luc marchauciel » 26 Jan 2012, 18:09

C'est assez incroyable : Sophie Robert est condamnée :

http://www.europe1.fr/Faits-divers/Le-film...justice-921753/

luc marchauciel
 
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