par abounouwas » 17 Sep 2011, 09:30
salut collègue,
- les arrestations d'hommes d'affaires
une pratique chronique (je dirais même, saisonnière) du régime,
les Comités alpaguent une dizaine de véreux bien riches à grand renfort de publicité, ils sont libérés en échange d'une rançon de plusieurs millions de dollars
question :
comment se sont-ils enrichis (certains sont milliardaires, comme ceux qui gravitent dans les mondes de l'armement ou du nucléaire) ? Par leur proximité avec le pouvoir. Il est symptomatique que le capital ne soit pas à l'abri de la confiscation. Si une classe bourgeoise devait émerger, ce serait des entrailles du régime.
- le point sur la "culture" de la redistribution caractérise en effet des systèmes où le surplus national est essentiellement ponctionné sur l'extraction de richesses naturelles. Pas d'industrie capitalistique en Libye. La plus-value hydrocarbure, c'est pas pour les Libyens (ils se font payer qq dollars le baril par les trusts) mais pour Total, BP et les soeurs US. Les juteux segments ne sont pas pour eux. En douce ils revendaient bien qq dizaines de milliers de barils/j, pour avoir de la fraîche, mais ce n'est rien par rapport aux milliards engrangés par les trusts.
- le concept fumeux de nouvelle Libye signifie simplement qu'une fois que la Libye a été contrainte de revenir à de meilleurs sentiments vis-à-vis des impérialistes (coûteux embargo ONU/USA), il a fallu ménager un courant garantissant les investissements étrangers (c'est ça la mouvance Sayf) car les boîtes occidentales voulaient éviter des revirements du style nationalisations, etc. Une partie des hommes d'appareil n'y étaient pas hostiles, espérant se muer définitivement en [petits-] bourgeois ou au moins s'assurer un patrimoine. Kadhafi a - comme à son habitude - soufflé le chaud et le froid, devant ménager ses intérêts intérieurs face aux appétits des ogres impérialistes (il savait ce que cela pouvait lui coûter d'ouvrir les portes).