OK, alors sans guillemets :
En plus, en tant que fonctionnaire international, DSK n'a pas payé un sou d'impôt sur ses revenus de directeur du FMI (500 000 par an)...
a écrit :
Affaire DSK : les Guinéens du Bronx réclament justice
Par Jean-Marc Gonin
21/05/2011 |
Les responsables de la communauté immigrée de Guinée, essentiellement composée de Peuls, connaissent bien la femme de chambre du Sofitel. Et ils sont particulièrement touchés par les accusations de viol.
Pas de minaret ni de coupole. Le Fouta Islamic Center n'est qu'un petit immeuble de brique rouge dont le rez-de-chaussée est défendu par deux rideaux de fer. Une petite porte vitrée ouvre sur un escalier qui conduit à l'étage. Ce n'est qu'à la vue du mur recouvert de casiers à chaussures que l'on comprend qu'il s'agit d'une mosquée. Le vendredi, 500 à 600 Guinéens se pressent dans la vaste salle de prière. Installé dans un bureau contigu, l'imam Abdourahmane Bah tient conseil avec d'autres membres de l'Union pour le développement du Fouta-Djalon, l'association qui a fondé la mosquée. Un seul sujet à l'ordre du jour: l'affaire du Sofitel.
«Bien sûr que nous connaissons Nafissatou Diallo, dit le religieux. Elle fréquente cette mosquée.» La femme de chambre, victime présumée de Dominique Strauss-Kahn, n'habite qu'à un quart d'heure de marche. Le cœur de la communauté guinéenne du Bronx bat ici, au coin de la 3e Avenue et de la 166e Rue. A côté de la mosquée se trouve un centre d'assistance pour les démarches administratives et les transferts d'argent vers le pays natal, puis un restaurant où l'on sert les plats traditionnels et, enfin, une épicerie où, en plus des aliments de base, on peut acheter des baguettes dorées et des croissants bien ventrus.
Le viol, un sujet particulièrement douloureux
Au Fouta Islamic Center, c'est la colère qui domine. «Un viol, chez nous, c'est le déshonneur, dit Souleyman Diallo, président de l'association. Nafissatou a été souillée. C'est pour cela qu'elle se cache et qu'on ne voit aucune photo d'elle. Qu'on ait dévoilé son nom est déjà très grave.» Dans la communauté guinéenne de New York -qui compte plus de 3000 personnes, dont 80% de Peuls qui jouissent de l'asile politique-, le viol est un sujet particulièrement douloureux. Car le régime de Conakry, quand il a envoyé ses milices contre les populations peules, a incité ses soudards à violer systématiquement les femmes. Qu'une des leurs ait subi le même sort dans un palace de Manhattan plonge les Guinéens dans leurs souvenirs les plus sombres.
«M.» Diallo (il a demandé qu'on ne dévoile pas son prénom) connaît Nafissatou depuis son enfance. Elle a 32 ans, trois ans de plus que lui et ils ont grandi dans le même village, Sagalé, dans le Fouta-Djalon. «En Guinée, dit-il, les gens de Sagalé ont la réputation d'être très pieux, le village est cité en exemple.» «M.» raconte que Nafissatou, fille d'agriculteurs, est arrivée aux Etats-Unis il y a sept ans à l'instigation de sa sœur aînée, qui vit à New York depuis quatorze ans, avant d'obtenir un statut de réfugiée politique. Elle s'est installée chez elle avec sa fille âgée de 15 ans aujourd'hui, qu'elle élève seule depuis la mort de son mari en Guinée. Grande, discrète, portant toujours un foulard pour couvrir ses cheveux, le visage un peu grêlé par des cicatrices d'acné, la jeune femme a d'abord travaillé dans un restaurant du Bronx, tenu par des Gambiens. Il y a trois ans, grâce à un contact dans la communauté guinéenne, elle a décroché une place de femme de chambre au Sofitel de Manhattan.«C'est un job enviable, souligne «M.». Ici, tout le monde aimerait travailler dans un grand hôtel comme celui-là. Elle sait à peine lire et écrire!» Tous la décrivent comme une jeune femme sérieuse, assidue au travail et préoccupée par l'éducation de sa fille, scolarisée dans un lycée du Bronx. Les habitués des clubs de musique africaine du Bronx ne l'ont jamais aperçue dans ces lieux de nuit. «Elle vient régulièrement prier au rez-de-chaussée de la mosquée, dans la salle réservée aux femmes», confie Souleyman Diallo.
(Le Monde @ http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/...19_1522571.html a écrit :
Affaire DSK : la femme de chambre aurait été découverte "tremblante" et "traumatisée"
LEMONDE.FR | 22.05.11 | 12h45 • Mis à jour le 22.05.11 | 13h01
La femme de chambre, qui affirme avoir été violée samedi 14 mai par Dominique Strauss-Kahn, se serait cachée dans un couloir de l'hôtel juste après l'agression. Elle aurait été découverte "traumatisée, avec des difficultés à parler et inquiète de perdre son travail si elle portait plainte", assure un journaliste du Center for public integrity, une fondation qui finance le journalisme d'investigation.
"Ophelia", "a craché plusieurs fois sur le sol et sur les murs" en assurant avoir été forcée de commettre une fellation à l'ancien président du FMI, écrit le site Internet en citant "deux sources anonymes proches de l'enquête". Ces sources décrivent par ailleurs le déroulé supposé des évènements entre le moment de l'agression et l'appel aux forces de l'ordre.
"Durant cette heure, l'équipe du Sofitel a essayé de calmer la femme de chambre, de l'aider à parler et a mené des entretiens approfondis", assure le journaliste. Ophelia aurait dit être entrée dans la chambre juste avant midi, après qu'un room lui ai dit qu'elle était vide. Quand DSK serait sorti de sa douche, nu, "elle s'est excusée et a fait demi-tour, mais l'ex-chef du FMI l'a attrapée et a touché sa poitrine, en faisant remarquer qu'elle était magnifique".
QUATRE ENTRETIENS AVANT D'APPELER LA POLICE
Il aurait ensuite fermé la porte à clef avant de l'emmener au fond de la suite où il l'aurait forcée à lui faire une fellation. Mais elle aurait réussi à s'échapper, se cachant dans le couloir de l'hôtel. "Une responsable du nettoyage pour l'étage l'a découverte, traumatisée, dans le couloir juste après 12 h 30 et le départ de DSK", rapporte le site, "cette responsable a assuré qu'Ophelia tremblait et était prise de nausée. (...) Elle a d'ailleurs tenté de se faire vomir eux toilettes".
D'autres responsables de l'hôtel ont ensuite été appelés. En tout, la femme de chambre aurait été interrogée par quatre personnes différentes avant que la direction ne prenne la décision d'appeler les forces de police, ce qui pourrait expliquer le délai d'une heure entre l'agression et l'appel.
"Le Sofitel a été très coopératif avec les enquêteurs, écrit le site, il a laissé ses employés répondre aux questions, les policiers visionner les cassettes de vidéo-surveillance, et a donné accès aux registres des appels passés et des entrées et sorties de la chambre". "Certains des employés ont témoigné devant le grand jury qui a incuplé Strauss-Kahn", écrit par ailleurs le site.
a écrit :
La société de sécurité Guidepost Solutions mène l'enquête pour les avocats de l'inculpé
LEMONDE | 21.05.11 | 14h07 • Mis à jour le 21.05.11 | 16h31
Un enquêteur de Guidepost Solutions serait déjà parti en Guinée... La rumeur court, à New York. Maintenant que les premiers éléments du dossier d'accusation, validés par le grand jury, sont accessibles à la défense de Dominique Strauss-Kahn, ses avocats peuvent réfléchir à leur stratégie. Elle dépendra, en grande partie, de ce que les limiers de Guidepost auront déniché lors de l'enquête qu'ils mènent à décharge.
Ils sont payés pour répertorier tous les éléments permettant soit de disculper DSK lors d'un procès, soit de permettre à ses avocats de négocier dans la meilleure position de force un accord amiable avec le procureur pour réduire les charges à l'encontre de leur client. D'où la nécessité d'enquêter dans le pays d'origine de la jeune Guinéenne qui affirme avoir été sexuellement agressée par l'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI).
Guidepost Solutions, à laquelle se sont adressés les avocats de DSK, est une société de sécurité et d'investigation où, première surprise, la quête d'informations liées aux délits de droit commun - catégorie à laquelle ressort l'accusation de viol - ne constitue qu'une très petite part des activités. Le gros de son chiffre d'affaires et lié à la mise en place de systèmes de sécurité technologique pour les entreprises, à la protection de leurs avoirs et de leurs dirigeants, aux enquêtes sur les crimes financiers, à l'expertise comptable et informatique, au "business intelligence" ainsi qu'aux "enquêtes en entreprises" et à la collecte d'informations électroniques, comme l'explique sa plaquette. On l'a compris, il s'agit d'espionnage et de contre-espionnage industriel.
Son président, Bart Schwartz, est un ancien patron de la division criminelle du bureau du procureur de New York, spécialisé dans la criminalité financière et en entreprise. Son adjoint, Joseph Rosetti, a été le chef de la sécurité d'IBM pour le monde. Son directeur général, Andrew O'Connell, est un ex-procureur fédéral et "agent spécial du United States Secret Service", l'agence chargée de la protection rapprochée des personnalités, à commencer par le président du pays. Ses autres principaux dirigeants sont un juriste spécialiste des affaires de corruption et deux experts (de protection physique des locaux et des télécommunications). Le siège de la firme est à New York, elle détient des filiales à Washington et dans cinq grandes villes américaines. Elle a refusé nos demandes d'entretien et le nombre de ses salariés n'est pas divulgué. Comme ses consoeurs, dont la plus connue est Kroll, elle est extrêmement discrète.
Selon un juriste ayant travaillé dans une firme du même type, les deux premières pistes que suivront les enquêteurs des avocats de DSK consisteront, d'une part, à démolir le témoignage ou la personnalité de la plaignante et, de l'autre, à remettre en cause la validité des "preuves matérielles" de l'accusation. "Face aux jurés, dit-il, quand on ne peut pas "contrer" les faits - et en cas de viol, c'est souvent parole contre parole -, on s'attache à discréditer le témoin de la partie adverse." Fouiller en Guinée le passé de la plaignante - cette jeune femme de 32 ans surnommée "Ophelia" à l'Hôtel Sofitel où elle travaillait et arrivée à 19 ans aux Etats-Unis - constituera donc une des premières pistes des enquêteurs. Y a-t-elle commis un larcin ? Fraudé, ou signé une déclaration mensongère, quel qu'en soit le motif ? "Trouver un faux, même anodin, même commis à 18 ans, serait très intéressant. Cela permettrait de dire aux jurés : si elle a menti une fois, pourquoi ne mentirait-elle pas de nouveau ?" Or, dans un procès, la défense n'a qu'à instiller un doute, les jurés devant prononcer la culpabilité à l'unanimité.
De même, les enquêteurs vont-ils chercher dans l'entourage de la plaignante tout élément à décharge en faveur de Dominique Strauss-Kahn ou pouvant jeter sur elle le discrédit depuis son arrivée aux Etats-Unis, il y a treize ans.
"Se salir les mains"
Ils vont aussi confier à des experts de leur choix l'établissement de rapports contredisant partiellement ou frontalement ceux établis par le laboratoire de médecine légale du procureur - toujours dans le but d'instiller un doute. Ils exigeront de la direction du Sofitel d'accéder à la suite où le viol se serait déroulé. Si elle refuse, les avocats de DSK saisiront le juge pour qu'il force l'hôtel à s'y soumettre. Une fois dans les lieux, et connaissant le rapport médico-judiciaire de l'accusation, ces experts chercheront tout ce qui pourrait s'interpréter en sens contraire.
"Procureurs et avocats doivent respecter des règles légales. Eux peuvent se salir les mains", juge notre interlocuteur. Il connaît un cas où un témoin a reçu des messages téléphoniques anonymes pour qu'il craque. Mais avec la multiplication des écoutes, la méthode est tombée en désuétude. Si la direction du Sofitel a donné l'ordre au personnel de ne parler à quiconque, ils peuvent glisser un billet, puis un autre, pour obtenir des informations. Pourraient-ils soudoyer un témoignage ? "Ce serait très dangereux, ajoute-t-il. Si le "proc" vous pince, vous perdez votre réputation et votre client est foutu."
L'objectif de ces enquêtes est d'aider les avocats à se déterminer. Si les éléments nouveaux qu'ils décèlent peuvent faire pencher la balance au procès et si la plaignante est perçue comme friable, la propension à plaider non coupable en sera renforcée. Si c'est l'inverse, les avocats peuvent changer de stratégie et chercher à négocier une culpabilité sur des chefs d'accusation plus mineurs. Et combien coûte le recueil de ces éléments d'"aide à la décision" ? Une firme dotée de gros moyens se fait payer en honoraires : "700 dollars de l'heure" par enquêteur, dit notre interlocuteur. Si elle met sur l'affaire trois ou quatre personnes à raison de huit heures par jour durant un mois, la somme tournerait entre 400 000 et un demi-million de dollars, "hors frais"...
Sylvain Cypel Article paru dans l'édition du 22.05.11
(artza @ lundi 23 mai 2011 à 09:41 a écrit : Trotsky a écrit un peu sur tout mais surtout et d'abondance sur ce qu'il considérait comme le plus déterminant dans la marche du monde et non pas en fonction des souffrances subies par les populations civiles ou de l'importance accordée par les médias à tel ou tel événement.
Ainsi il a beaucoup écrit sur l'Allemagne entre 1930 et 33, beaucoup moins sur l'agression de l'Ethiopie par l'Italie et peut-être rien du tout sur Violette Nozière.
La raison pour laquelle tu parles de l'affaire Nozière, c'est pour justifier une absence de réaction sur la discussion féministe qui fait parler absolument tout le monde aujourd'hui ?
(Gaby @ lundi 23 mai 2011 à 09:01 a écrit : ...absence de réaction sur la discussion féministe qui fait parler absolument tout le monde aujourd'hui ?
(brève LO 19 mai a écrit :La complicité des grands mâles dominants
L’affaire DSK a été l’occasion pour bien des représentants du monde politico-médiatique de montrer à quel point, sous le vernis culturel, se cache un machisme à peine voilé.
De Jack Lang avec son « il n’y a pas mort d’homme », à Bernard-Henri Levy s’étonnant qu’une « simple femme de chambre » puisse rentrer seule dans la chambre du président du FMI, ou encore à Jean-François Kahn ricanant sur ce qu’il nomme, goguenard,« un troussage de domestique », ils ne valent pas mieux les uns que les autres.
Cette complaisance n’est pas que le fruit de la solidarité amicale, politique et sociale
de tout ce petit monde de privilégiés. C’est le reflet d’un monde où le combat pour les droits des femmes, et même pour le simple respect, reste d’actualité.
(Matrok @ lundi 23 mai 2011 à 10:22 a écrit : :rtfm:
J'ai vu la brève en ligne du jeudi, oui (et la date compte quand on connait les moyens d'expression des révolutionnaires). Ce n'est pas la place que le sujet mérite. Je demande simplement si la mention de Nozières par artza, c'est une façon de justifier de ne pas parler de certains sujets d'actualité sous un angle autre que la petite lorgnette de l'appel à la grève du communiqué de presse sur DSK. Rien n'est un hasard dans ce qu'il écrit. Je posais une question presque rhétorique.
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