Parfois on préférerais que l'hebdo de LO n'aborde pas certains sujets plutôt que de les traiter d'une manière desinvolte et grossière. Ca risque de décrédibiliser le reste du journal ce qui serait domage quand même!
Le fond de l'article en fait parle des marins salariés sur les thoniers qui ont du mal à faire valoir leur droit et qui se retrouvent sans ressources malgré des années de travail. Si il n'y avait que ça de dit on ne critiquerait pas mais l'intro et la conclusion de cet article font vraiment cheveux sur la soupe: On y introduit le sujet en parlant de l'action de Greenpeace pour libérer des thons des filets des bateaux... Cette action pourait quand même sembler plutôt justifiée quand on voit que sous la pression des armateurs on remet à chaque fois au surlendemain la protection de l'espèce.
Mais juste après ça le verdict "made in LO" tombe : "cela revient à s'en prendre aux travailleurs qui essaient de gagner leur vie" !!!!!!!!!!???????????????
J'ai été assez sidéré par cette phrase, je ne soutient pas particulièrement Greenpeace en général mais sur ce coup je ne trouvais rien à redire et me sentait plutôt solidaire face aux capitalistes de la mer. Car quand même pour voir dans "la liberation de thons" une attaque contre les travailleurs il faut ne pas être d'un très bon niveau politique ce qui est étonnant pour un article de l'hebdo de LO. Car en gros dire que Greenpeace s'attaque aux travailleurs dans ce cas c'est dire que s'en prendre à l'outil de production où travaillent les salariés c'est s'en prendre aux travailleurs. C'est une chose qui est profondément fausse et assez grave. Les travailleurs ne sont que les executants du patronat et ils ne sont en aucun cas liés à leur outil de production car dans le cas contraire voudrait dire que les ouvriers de l'armement sont des assassins en puissance etc... Or ce n'est pas le cas je pense et de ce que pense LO... Et protester contre le marché de l'armement ce n'est pas non plus je penses s'en prendre aux travailleurs de Thales ou Dassault? On voit bien que normalement les communistes revolutionnaires font le distinguo entre travailleurs et outil de travail! Ca qui est normal et ce qui fait parti du travail des C.R. d'augmenter la conscience de classe contre le corporatisme.
Par contre quand on dit ce qui vient d'être dit dans cet article on n'aide pas à augmenter le degré de conscience des travailleurs et on l'abaisse en faisant croire qu'on s'attaque aux travailleurs en coupant des filets de pêche. Car non, ce qu'on doit dire c'est que les travailleurs ne doivent pas défendre leur usine, leur corporation, leur outil de travail mais leur intérêt propre et demander leur dû avec ou sans thon à pécher!
Alors envoyer dos à dos Greenpeace et le patronat des armateurs c'est mauvais et pas seulement par ce que l'action de Greenpeace est plutôt juste(Les sources qui disent que le thon rouge est en mauvais état sont assez fiables et ce n'est pas la position des armateurs qui s'enrichiraient bien encore un peu en tuant les derniers thons jusqu'à disparition qui pourait me faire changer d'avis surtout que l'article nous apprend que ce sont des bandits qui ont truandés leur salariés) mais surtout que ça fait croire que patrons et salariés auraient l'intérêt commun de défendre la pêche au thon contre les écolos qui seraient les ennemis des travailleurs!!!! Alors là STOP et rectifions que les seuls ennemis à combatre ce sont ces exploiteurs sans vervogne des thoniers qui en plus d'être des capitalistes crapuleux comme en témoigne leur attitude vis-à-vis de leurs marins sont des pilleurs des derniers thons rouges de Mediterranée!
Carton (rouge) pour LO pour le traitement de cette actualité qui pourtant aurait pû être intéressante à traiter!
a écrit :
Vendredi 4 juin, quelques canots des écologistes de Greenpeace ont tenté d'interrompre une pêche au thon rouge en Méditerranée, en « libérant » les poissons emprisonnés dans les filets. Greenpeace a ainsi organisé une action spectaculaire, qui est bien dans sa manière. Mais, quoi qu'en disent ses représentants, cela revient à s'en prendre aux travailleurs qui essaient de gagner leur vie et qui ne sont en rien responsables de la situation.
Les écologistes assurent que les thons rouges sont en voie de disparition et qu'il faut arrêter immédiatement de les pêcher. Les armateurs affirment de leur côté qu'il y a du thon et que, de toute façon, ils pêchent sous le contrôle de l'Union européenne qui leur envoie des inspecteurs. Et d'ajouter bien entendu qu'en défendant la pêche au thon, ils défendent les emplois des marins-pêcheurs.
Ils le font alors d'une bien curieuse façon, car cent soixante marins thoniers viennent de signer une pétition, qui a été portée par quarante d'entre eux au bureau des Affaires maritimes de Sète, le 21 mai. Ils y dénoncent le fait d'avoir été employés, parfois trente ans durant, en dehors de toute légalité : travail gratuit, feuilles de paye incomplètes ou inexistantes, répartition injuste des parts de pêche, non-déclaration aux caisses sociales, etc.
Tant que la pêche a été florissante, les marins s'en sortaient tant bien que mal et n'osaient rien dire, car protester c'était la certitude de ne plus jamais trouver d'embarquement pour la pêche au thon. Mais la réduction du nombre de bateaux et l'instauration de quotas de pêche ont considérablement réduit le nombre d'embarquements. Et, faute de papiers en règle, les marins qui ne trouvent pas de travail ne parviennent pas à faire valoir leurs droits et se retrouvent parfois sans aucune ressource, après avoir travaillé pendant des années. Il a fallu que des marins, maintenant âgés et à bout de ressources, souvent immigrés et loin de leur famille, se trouvent le dos au mur pour que leurs conditions de vie viennent à la connaissance du public. Et pourtant les abordages entre Greenpeace et les thoniers, ainsi que la question des quotas de pêche au thon en Méditerranée, font la une de la presse régulièrement.
Il faut croire que, dans cette société, il se trouve toujours des gens pour défendre les patrons, pêcheurs ou autres, et leurs profits, au nom de l'emploi, de la tradition, de la liberté ou de tout ce qu'on voudra. Il s'en trouve même aussi pour défendre les thons, rouges, blancs, petits ou grands, dont on ne souhaite certes pas la disparition.
Mais pour défendre les droits des travailleurs, il n'y a et il ne peut y avoir vraiment que les travailleurs eux-mêmes.
Paul GALOIS