Front de gauche et NPA : comparaison des électorats

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Message par luc marchauciel » 25 Juin 2009, 21:20

L'huma d'aujourd'hui publie un dossier de compte rendu de l'enquête IFOP d'analyse comparée des électorats du Front de Gauche et du NPA :

http://www.humanite.fr/Front-de-gauche-les...sons-d-un-choix

Rien de bien surprenant, et une confirmation de ce que l'on sentait bien sur le terrain : l'électorat du NPA est plus jeune et plus populaire, alors que le Front de Gauche attire un électorat plus classes moyennes, plus politisé et surtout plus âgé.

Une interview du gars qui a fait l'enquête


a écrit :
Deux électorats complémentaires et différents"
Entretien avec Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion d’IFOP, qui a réalisé l’enquête.
Pourquoi une enquête comparative des votes NPA et Front de gauche ?

Jérôme Fourquet. Nous voulions voir s’il existait des zones de recouvrement dans le domaine sociologique et géographique entre les deux votes, dont les scores ne sont pas foncièrement éloignés l’un de l’autre. Derrière une certaine proximité idéologique et politique, on remarque ainsi que nous sommes face à deux électorats complémentaires et différents. Le NPA est davantage implanté dans les catégories populaires, ouvriers, employés, et chez les jeunes actifs. Le Front de gauche est quant à lui structuré et porté par un électorat plus diplômé, plus ancré dans le secteur public et âgé. La différence générationnelle peut expliquer l’intérêt des votants du Front de gauche pour la campagne et leur bonne prise en compte des enjeux européens. Il n’est d’ailleurs pas surprenant de constater une prime forte en sa faveur dans l’électorat du « non » de gauche au référendum de 2005. Les votants du NPA, moins passionnés par le débat européen, se sont déterminés par rapport aux questions nationales.

Comment expliquez-vous que le NPA soit devant le Front de gauche dans les catégories populaires et dans le salariat du privé ?

Jérôme Fourquet. Il faut d’abord dire que la géographie du Front de gauche ressemble à la géographie classique du vote communiste. Il existe donc une forte composante communiste dans l’électorat du Front de gauche. Dans les communes où le maire est communiste ou anciennement communiste, le Front de gauche réalise de bons scores. L’implantation du PCF reste importante dans certaines villes populaires, comme dans le bassin minier, dans le Nord, ou dans certaines banlieues de la région parisienne. Mais dans de vastes territoires ouvriers, je pense notamment au Grand Est, en Alsace ou en Lorraine, le PCF est peu présent, voire inexistant. Et c’est dans ces lieux que les catégories populaires semblent se tourner vers le NPA.

Est-ce à dire qu’ils sont séduits par le discours radical du NPA ?

Jérôme Fourquet. Le score du NPA est moins variable que ne l’est celui du Front de gauche. Dans ses meilleurs endroits, il fait 9% à 10 %, dans ses mauvais, 2 %. Le Front de gauche obtient, au pire 1% à 2 %, au mieux plus de 40 %, quand la ville est détenue par le PCF. Le NPA a une audience dans les catégories populaires, notamment via Olivier Besancenot, sur un discours de radicalité, sachant que ses électeurs étaient moins intéressés par les enjeux européens. Leur motivation devant être recherchée ailleurs, donc sur un vote de rupture, d’opposition frontale à la fois à Sarkozy et au capitalisme. Ce message de radicalité et de contestation passe a fortiori dans des territoires où le PCF n’est plus implanté, là un espace s’est libéré pour le NPA.

Pour quelle raison principale 17 % d’électeurs d’Olivier Besancenot de 2007 ont opté pour le Front de gauche ?

Jérôme Fourquet. On note d’abord que le NPA retrouve moins d’un électeur sur deux d’Olivier Besancenot parmi les votants. Une minorité non négligeable (17 %), qui a choisi le Front de gauche, a été sensible à la démarche unitaire, à la fois du PC, du PG, mais aussi d’autres courants de la gauche de la gauche. Ce qui signifie que la volonté de poursuivre l’expérience référendaire reste vivace.

Entretien réalisé par Mina Kaci


Un dernier article de l'Huma analyse les résultats du Front de Gauche en mettant en avant les bons scores dans les bastions municipaux du PCF, histoire de rappeler au PG qui est le chef...
luc marchauciel
 
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Message par artza » 26 Juin 2009, 06:36

(luc marchauciel @ jeudi 25 juin 2009 à 21:20 a écrit :

Un dernier article de l'Huma analyse les résultats du Front de Gauche en mettant en avant les bons scores dans les bastions municipaux du PCF, histoire de rappeler au PG qui est le chef...

Si c'est ça la raison de ce commentaire de L'Huma, l'avenir nous dira ce qu'il en est.

Par expérience le PC devrait savoir que le plus fort sur le terrain n'est pas forcément celui qui ramasse la mise.

En 1965, je sais c'est loin beaucoup n'étaient pas nés, Mitterrand commença sa carrière de grand chef unique de la gauche.

Il était bien plus seul que Mélanchon et très mal vu pas la plupart des militants PC, détestés à gauche de la gauche, et loin de faire l'unanimité dans le PS de l'époque...

Je me souviens d'une réunion publique de l'OCI.

Charles Berg, un jeune militant de l'époque de cette tendance commença son intervention en criant: "Mitterrand (silence)...c'est l'Algérie française!".

Il fut très applaudi, il exprimait exactement ce que beaucoup pensaient.
artza
 
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Message par Valiere » 26 Juin 2009, 07:53

Exact ...
Le PCF a encore une implantation municipale forte mais il oublie que dans de nombreuses villes il est là à cause d'une notoriété personnelle d'élus municipaux, maires notamment et avec des alliés qui pèsent de plus en plus et qui aujourd'hui ne sont plus des faire valoir.
Valiere
 
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