la presse et le NPA

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Ottokar » 07 Fév 2009, 08:22

Dans la floraison des articles, j'en reproduis quelques-uns. D'abord le Figaro avec l'analyse de Bourseiller :
a écrit :Le NPA : un pétard mouillé ?
Christophe Bourseiller
06/02/2009 | Mise à jour : 16:24 | Ajouter à ma sélection
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Olivier Besancenot ne par vient pas à fédérer la gauche de la gauche. Le congrès fondateur du Nouveau Parti anticapitaliste, qui se tient ce week-end, risque d'accoucher d'une formation poli tique aussi étroite que l'ancienne LCR.

C'est à l'évidence l'événement le plus claironné de l'hiver. Que n'a-t-on lu, que n'a-t-on vu, que n'a-t-on entendu sur le très médiatique et déjà mythique congrès fondateur du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui se tient ce week-end en Seine-Saint- Denis ? On nous assure que la vierge, la vivace et la belle organisation surgira avec fracas des cendres encore fumantes de la Ligue communiste révolutionnaire, section française de la IVe Internationale. A siècle nouveau, mouvement rénové ? On aimerait le croire.

Olivier Besancenot, Alain Krivine et autres porte-parole s'époumonent en tout cas avec conviction. A les entendre, l'enfant de l'hiver incarnerait une percée du neuf, un ovni politique, radicalement inédit. Dans Prenons parti, pour un socialisme du XXIesiècle (Editions Mille et une nuits), Olivier Besancenot et Daniel Bensaïd insistent sur cette dimension : «Nous voulons changer de logiciel (...). Le Nouveau Parti anticapitaliste ne cherche pas à refaire la gauche d'avant. Il entreprend d'en construire une autre, nouvelle, radicale et indépendante.» La réalité semble pourtant plus grise que les discours exaltants ou les slogans vengeurs que l'on psalmodie à l'unisson sous les oriflammes écarlates.

Pour bien saisir les enjeux du NPA, il faut d'abord s'inspirer du contexte. Matrice directe du nouveau groupe, la LCR est elle-même l'héritière d'un courant trotskiste qui a toujours brandi l'étendard de la modernité. Le débat fait rage depuis la fin des années 60. Doit-on s'arrimer aux invariants du bolchevisme, au marxisme, au léninisme et à la révolution russe, ou bien la doctrine doit-elle s'infléchir à mesure que l'époque change ?

La Ligue a toujours milité pour le changement, au point d'expérimenter au quotidien une forme de « révolution culturelle permanente » marquée par de vigoureuses joutes internes. Ouverte aux vents divers de la modernité, elle s'est enthousiasmée pour le mouvement des femmes, l'écologie, ou la cause des LGBTI (« lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels et intersexués »). Elle a contribué lourdement à l'éclosion de ce que l'on nomme aujourd'hui l'altermondialisme. Et elle envisage depuis longtemps de dépasser le trotskisme dans un mouvement plus large. N'avait-elle pas déjà planifié son autodissolution lors du congrès de... 1999 ? Elle devait alors laisser la place à une Gauche démocratique révolutionnaire (GDR). L'opération avait cependant avorté. Un élément plus récent a sans doute joué un rôle décisif.

Mais on peut remonter à l'élection présidentielle de 1995, quand Arlette Laguiller, la candidate de l'organisation trotskiste rivale Lutte ouvrière, a réalisé le score « historique » de 5,30 %. Dans les mois qui ont suivi, le débat a fait rage. N'était-il pas temps de créer un parti de masse ? Lutte ouvrière a cependant estimé préférable à l'époque de ne pas « vendre la peau de l'ours ».

Douze ans plus tard, le jeune candidat de la Ligue, Olivier Besancenot, remporte 4,08 % des voix à la présidentielle de 2007. Pour Krivine et les siens, il n'est pas question d'épouser la frilosité de Lutte ouvrière. La LCR estime au contraire que la dynamique enclenchée par Besancenot ouvre des perspectives inédites. Il est question ici de renouvellement générationnel. L'extrême gauche pourrait-elle connaître au XXIe siècle une seconde jeunesse ? Peut-on sortir du périmètre gauchiste pour impulser une formation plus large, réduisant en poussière le Parti communiste français et menaçant, à terme, le Parti socialiste ?

Hélas, le scénario ne se déroule pas tout à fait comme prévu. La LCR est d'abord immédiatement traversée par de fortes dissensions internes. De nombreux militants s'inquiètent de la forme que pourrait prendre une organisation large. « Large », mais pas trop...

Il est bien obligé de mettre de l'eau dans son vin trotskiste

Beaucoup se préoccupent de la forme. L'organisation future doit à leurs yeux prendre la forme d'un « parti ». On sait que, dans la théorie marxiste, la classe ouvrière doit impérativement se doter d'un « parti » révolutionnaire. Il importe, en tout état de cause, de maintenir une perspective orthodoxe. Pas question d'impulser une fédération, une coordination, ou un réseau. Hors le parti, point de salut !

Autre problème : le contenu. Si le fameux parti de la classe ouvrière veut gagner des voix sur sa droite, il est bien obligé de mettre de l'eau dans son vin trotskiste. Au point d'abjurer son credo initial ? D'emblée, les « conservateurs » érigent des bornes. Le « nouveau parti » ne doit pas se contenter d'être « de gauche » ou « antilibéral ». Il doit se positionner clairement comme « anticapitaliste ». Autant dire... « communiste » et « révolutionnaire ».

Le projet de Nouveau Parti anticapitaliste n'est donc finalement guère novateur. Pourrait-il cependant agréger un public rajeuni, sensible au charisme médiatique d'Olivier Besancenot ?

La direction trotskiste va bien vite déchanter. Ses timides ouvertures en direction des diverses familles de la gauche se soldent par des rebuffades. Non seulement les communistes qui ont soutenu la candidature de José Bové en 2007 ne rejoignent pas le NPA, mais ils impulsent une formation rivale, La Fédération, avec l'appui du journal Politis. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il décline lui aussi l'offre de ralliement. Pire : il crée un Parti de gauche qui prétend s'aligner sur la formation allemande d'Oskar Lafontaine,Die Linke, et développe des positions antilibérales. Il vient d'ailleurs de tendre la main au NPA, en lui proposant de s'intégrer à un « front de gauche » électoral incluant le PCF. Besancenot a décliné l'invitation.

Seuls deux petits groupes... trotskistes acceptent de rallier le nouveau parti en formation : la Gauche révolutionnaire, et la fraction L'Etincelle, qui a récemment quitté Lutte ouvrière.

Le Nouveau Parti anticapitaliste risque ainsi de n'être qu'une LCR « relookée ». Mais les dialecticiens de la IVe Internationale ont déjà paré le coup. Olivier Besancenot développe aujourd'hui un discours « basiste ». Le NPA ne se crée pas « au sommet », par des accords d'appareils, mais « à la base ». On imagine des milliers d'anonymes faisant la queue des permanences pour adhérer en masse et apporter un sang nouveau.

Il reste le bilan. Tandis que le fameux parti éclot sous les sunlights, pas moins de sept organisations se partagent l'électorat de la « gauche antilibérale » : le NPA, Lutte ouvrière, le Parti de gauche, La Fédération, le Parti communiste français, le Parti ouvrier indépendant, et même les Verts.

La cacophonie atteint des sommets, alors même que le délabrement du PS ouvre un boulevard à la gauche de la gauche.

Que penser, en définitive, du NPA ? Le martèlement d'un discours anticapitaliste dur et les déclarations parfois intempestives d'Olivier Besancenot (n'a-t-il pas souhaité à Jean-Marc Rouillan la bienvenue au NPA ?) pourraient constituer de redoutables handicaps. Peut-on sérieusement dépasser le trotskisme et se positionner dans le nouveau siècle quand on fonde, à l'arrivée, un petit « parti communiste révolutionnaire » ? Il est permis d'en douter...


Pour Reuters, sur le site de l'Express, cela a commencé à "prendre" avec l'engagement de dissidents de LO à Mulhouse... si le NPA en est réduit à ça, il n'ira pas loin !
a écrit :
Le Nouveau parti anticapitaliste, un choix mûrement réfléchi

Par Reuters, publié le 06/02/2009 à 11:11

  SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis) - Quand, le 24 août 2007, Olivier Besancenot annonce qu'un nouveau parti va se substituer à la LCR, la stupeur gagne les rangs de l'extrême gauche française.
L'idée de créer un nouveau parti rompant avec l'image extrémiste de la LCR s'est concrétisée jeudi avec la création du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). (Reuters/Charles Platiau)

L'idée de créer un nouveau parti rompant avec l'image extrémiste de la LCR s'est concrétisée jeudi avec la création du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). (Reuters/Charles Platiau)

L'ex-candidat à la présidentielle veut-il jeter aux oubliettes la Ligue communiste révolutionnaire, l'une des formations marquantes de la "génération 68" ?

"On ne peut faire du neuf uniquement avec du vieux", explique alors Olivier Besancenot devant l'université d'été du mouvement, réunie à Port Leucate, dans l'Aude.

En fait, l'idée de créer un nouveau parti rompant avec l'image extrémiste de la LCR, qui s'est concrétisée jeudi avec la création du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), est le fruit d'une longue réflexion de l'ensemble de la direction trotskiste.

"On y pensait depuis 1992, avec la chute du Mur de Berlin", raconte François Coustal, auteur de "l'Incroyable histoire du Nouveau parti anticapitaliste" et membre de l'organisation.

"On se définissait par opposition au Parti communiste, ça n'avait plus de sens", dit-il à Reuters.

Le mouvement est d'abord né sous le nom de Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) en 1965 avant d'être dissout juste après mai 68 et de prendre le nom de LCR en 1969.

En 2002, après le score d'Olivier Besancenot (4,25%) à la présidentielle, l'idée d'un grand parti ressurgit mais les circonstances ne s'y prêtent pas en raison de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour.

Le projet doit beaucoup au talent médiatique du porte-parole Olivier Besancenot, qui s'est imposé comme une figure de la vie politique, mais aussi au fait "qu'il y a une place à prendre", à gauche du Parti socialiste, insiste François Coustal.

L'idée maîtresse des dirigeants de la LCR est qu'une grande partie des électeurs de la gauche radicale ne veulent plus seulement d'une "force de témoignage" lors des élections mais d'un parti capable de peser sur la gauche et le terrain social.

"NE RIEN LÂCHER SUR FOND"

"Le point commun des gens qui rejoignent le NPA, c'est de penser qu'on ne changera pas uniquement la situation politique par les élections", explique Pierre Baton, l'un des responsables parisiens du mouvement.

"Les jeunes adhérents se disent 'si on est plus nombreux, on pourra en découdre'" dans les luttes, ajoute-t-il.

Le nouveau parti ne sera plus affilié officiellement à la IVème internationale fondée par Léon Trotski et les préoccupations environnementales et sociétales seront plus marquées. Mais il ne changera pas de cap.

Les dirigeants de la LCR, dont Alain Krivine, qui ne fait cependant plus partie du bureau politique depuis 2006, sont confortés dans leur projet par les bons scores de leurs candidats aux élections législatives et municipales.

"On était un peu inquiets et ça a au contraire accéléré les choses", explique François Coustal.

Commence alors une véritable tournée en France des groupes susceptibles de faire avancer le projet.

Si tout démarre à Marseille, l'engagement à Mulhouse d'Union 68, qui comprend des dissidents de Lutte ouvrière, autre parti d'extrême gauche, montre que le processus s'enclenche.

Au congrès de janvier 2008, le texte proposant de dissoudre la LCR en cas de création du NPA l'emporte à une forte majorité.

Si le projet ne parvient pas à rallier d'autres formations de l'ultra-gauche ou de la mouvance altermondialiste, la distribution de cartes d'adhésion fait florès.

Près de 9.000 personnes font en effet acte d'adhésion au futur NPA, alors que la LCR ne comptait que 3.500 militants.

Pour Olivier Besancenot, l'objectif est de créer un "pôle anticapitaliste par le bas", c'est-à-dire la base militante, et non de fédérer un cartel de formations existantes.

Selon Pierre Baton, les nouveaux venus se composent en trois catégories: des syndicalistes de Sud ou de la CGT décidés à s'engager, des militants expérimentés venus des milieux associatifs et "des gens pour qui c'est la première expérience."

"Il y a un durcissement, l'idée pour ces militants que ce n'est pas possible de rester dans le seul secteur associatif", ajoute-t-il.

Il reconnaît que la personnalité d'Olivier Besancenot a joué dans la campagne d'adhésion, mais pas seulement en raison de son succès médiatique. "Tout le monde est content de l'avoir comme porte-parole, car il ne lâche rien sur le fond."

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse


Il y a en plus un dossier complet dans Politis (mais je n'ai accès qu'au début, la mise en bouche...) sur le thème
a écrit :
Le trotskisme est-il dépassé ?
PAR Denis Sieffert
jeudi 5 février 2009
 
Après quarante ans d’existence, la LCR cède la place ce week-end au NPA. Un « dépassement » du trotskisme souhaité de longue date par Olivier Besancenot. Et l’occasion de revenir sur l’histoire de ce courant politique et d’en interroger l’avenir. Un dossier à lire dans notre rubrique Politique.

Pour la plupart de nos contemporains, le trotskisme, c’est Arlette Laguiller et Olivier Besancenot. Pour ceux qui ont quelques années de plus, c’est Alain Krivine. Pour beaucoup, ce sont de mystérieuses officines où quelques-uns de nos hommes politiques ont fait leurs classes, comme Lionel Jospin ou Jean-Luc Mélenchon… En tout cas, ce sont des gauchistes. (...)
Ottokar
 
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Message par Ottokar » 07 Fév 2009, 08:29

D'autres articles. Libé :
a écrit :La LCR se dissout aujourd’hui, le NPA naît demain

La «dissolution politique» de la LCR doit être votée aujourd’hui au Congrès qui s’ouvre à la Plaine Saint-Denis. En devenant le Nouveau parti anticapitaliste, la formation devrait passer de 3 200 à 9 000 militants, selon Besancenot.

MATTHIEU ECOIFFIER

«Jeudi, on se dissout et vendredi on renaît, ce qui prouve qu’on ne meurt jamais», plaisante Alain Krivine, qui fut en 1969 le premier candidat à la présidentielle de la LCR, créée dans la foulée de mai 1968 pour préparer le Grand Soir. Quarante ans après, pour surfer sur la popularité d’Olivier Besancenot (4 % à la présidentielle de 2007, 60 % d’opinion favorables dans les sondages) et occuper l’espace laissé par «la dérive social-libérale» du PS et la satellisation du PCF, la direction de la LCR lance un appel pour «un pôle anticapitaliste».

Objectif : lancer une OPA sur l’extrême gauche et la gauche de gauche en rassemblant «le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier, trotskiste, communiste, guévariste, écologiste et féministe». Après plus d’un an de processus constituant, «qualitativement et quantitativement, l’objectif est rempli. On était 3 200 à la LCR, on est plus de 9 000 au NPA», note Besancenot. D’autres assurent que «le nombre de votants au congrès, c’est-à-dire de vrais militants engagés, tournerait plutôt entre 5 000 et 6 000».

Noyau dur et nébuleuse
«À vue de nez, il y a pas mal de jeunes, des syndicalistes, des associatifs. On n’est pas un parti "d’ex" et de déçus, plutôt des "sans-parti"», assure Besancenot. Dans les 467 comités locaux, se côtoient sous la houlette des militants de la LCR des associatifs de quartiers, des retraités du PCF, des antilibéraux des comités Bové, des anciens de Lutte ouvrière, des écologistes décroissants et des altermondialistes d’Attac. Au sein de cette nébuleuse, «les apports des nouveaux militants sont éparpillés. La LCR, seul courant national au sein du NPA, et la fraction de LO tirent les ficelles», explique un membre de la Ligue. À preuve : «La liste des 21 propositions pour rebaptiser le NPA témoigne d’une surenchère gauchiste la plus folle», dénonce Christian Picquet, du courant unitaire de la LCR.

Anticapitaliste, éco-socialiste et révolutionnaire
Officiellement, le NPA n’est plus affilié à la IVe Internationale fondée par Léon Trotski. Sa déclaration de principe prône «un socialisme du XXIe siècle». Et les préoccupations environnementales et sociétales sont plus marquées. Mais la ligne ne bouge pas : «Anticapitaliste et 100 % indépendante de la direction du PS». «Entre le NPA et la LCR, rien ne change. On attend toujours un nouveau Mai 68. Des luttes pour que ça déborde. On traîne le vieux rêve anar de la grève générale prolongée. C’est la même ligne imbécile qui ne marche pas», fustige Gilles Suze, cégétiste et historique de la Ligue. «Même à 10 000, vouloir révolutionner la société, c’est un peu mégalo», explique Picquet, qui compte défendre l’alliance avec Mélenchon et le PCF aux européennes face à une majorité du NPA plus encline «à rester sur son Aventin» pour faire la fête anticapitaliste entre soi.
Ottokar
 
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Message par Vérié » 07 Fév 2009, 11:05

A remarquer, dans Le Monde daté de vendredi, à la Une, un dessin assez dégueulasse de Plantu (ce n'est pas le premier !), qui montre Besancenot dans les bras de Sarko. (Sous entendu : Besancenot va faire gagner la droite en piquant des voix au PS.) Comme quoi les calomnies s'abattent sur celui qui dérange le plus, comme hier sur Arlette.
___

A propos de l'article du Figaro mis en ligne plus haut.
Bourseiller, trotskologue auto-proclamé, qui avait recueilli les propos de Hardy, bouffe vraiment à tous les rateliers...
PS
Je ne lui reproche pas d'écrire dans Le Figaro - Trotsky a bien écrit, je crois dans le New York Times pour dénoncer les procès de Moscou. Mais Bourseiller a visiblement concocté son "analyse" en flattant les lecteurs du Figaro, avec, entre autres, une référence appuyée à Rouillan, tarte à la crème des réacs contre le NPA.
Vérié
 
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Message par Ottokar » 07 Fév 2009, 17:37

sur le site du Monde, cette dépêche Reuters en direct du congrès du NPA. On sent que ce sont les alliances électorales qui passionnent ces messieurs-dames (au PC et chez Mélenchon aussi). Mais on sent que la question est d'importance aussi pour le NPA...
a écrit :
Le NPA va poser ses conditions à la gauche pour les européennes
07.02.09 | 17h06

Par Gérard Bon

SAINT-DENIS, Seine-Saint-Denis (Reuters) - Les militants du NPA d'Olivier Besancenot débattent samedi des conditions d'une alliance aux élections européennes de juin avec le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et le PCF.

Le texte proposé par le comité de pilotage du Nouveau Parti anticapitaliste, qui tient son congrès fondateur à Saint-Denis, près de Paris, exige un "accord durable" avec d'éventuels partenaires à la gauche du Parti socialiste.

Sauf coup de théâtre, il devrait être adopté dans la soirée à une large majorité, selon les représentants des différentes tendances.

Cette position ne laisserait qu'une voie étroite à un accord, car elle impliquerait une indépendance totale à l'égard du PS.

Les partenaires du NPA devraient en outre s'engager à aller ensemble aux élections régionales, théoriquement prévues en 2010, et à adopter un projet anticapitaliste.

Cette condition paraît difficilement acceptable pour le Parti communiste dont la survie repose largement sur ses accords électoraux avec le PS, en particulier aux régionales.

"Les régionales, c'est le sujet qui fâche, il sera sans doute difficile de parvenir à un accord", a dit à Reuters Alain Krivine, figure du mouvement.

Après avoir claqué la porte du PS en novembre, Jean-Luc Mélenchon avait d'emblée constitué un "front de gauche" pour les européennes avec les communistes.

Il a depuis tendu la main à Olivier Besancenot, soulignant qu'un sondage Ifop créditait de 14,5% une liste incluant les trois formations et Lutte ouvrière, juste derrière le PS (22,5%) et l'UMP (25,5%).

UN FRONT DURABLE

Le dirigeant du NPA avait alors rejeté l'idée de faire seulement "un bon coup électoral", sans toutefois fermer la porte à des discussions.

Il a réaffirmé cette position samedi.

"S'il s'agit de faire un bon coup électoral aux européennes pour que quelques mois après certains retournent dans le giron du Parti socialiste aux élections régionales, on aura finalement créé de l'espoir pour le décevoir après, et je crois qu'il n'y a pas pire qu'un espoir déçu," a-t-il dit sur TF1. "Nous, on propose la constitution d'un front anticapitaliste durable - avant pendant et après les élections."

Les 700 délégués du congrès fondateur du mouvement, qui se substitue à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), se sont penchés samedi sur les conditions d'une unité qui devra également, selon eux, se concrétiser "sur le terrain des luttes."

Cette question divise la nouvelle formation de la gauche radicale.

Une tendance animée par Christian Piquet milite en effet pour la constitution de listes de "large rassemblement" afin de saisir l'opportunité d'infliger "un camouflet à la droite" aux européennes.

Mais selon l'une des porte-parole, Catherine Jouanneau, transfuge du PCF, le texte ne devrait guère dépasser 20% à 25% des votes des 700 délégués.

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a exhorté samedi les militants du NPA à choisir la voie de listes communes.

"L'heure est à l'union, pas à rester chacun chez soi", a-t-elle lancé sur Europe 1, expliquant avoir écrit dans ce sens à tous les militants du NPA.

A l'issue du congrès du parti d'Olivier Besancenot, "on saura si le NPA est vraiment un nouveau parti qui veut travailler au rassemblement de gauche ou si c'est en fin de compte un remake de la LCR, qui à chaque fois dit non quand on parle rassemblement", a-t-elle dit.

Edité par Véronique Tison
Ottokar
 
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Message par Vérié » 07 Fév 2009, 18:11

a écrit :

Les partenaires du NPA devraient en outre s'engager à aller ensemble aux élections régionales, théoriquement prévues en 2010, et à adopter un projet anticapitaliste.


Ca semble tout de même relativement clair et la position du NPA n'a pas évolué sur ce sujet. On voit mal Buffet et Mélenchon signer un plan d'urgence revendiquant l'expropriation des banques et le controle ouvrier - ou l'équivalent en "langage NPA".

Quant à l'intérêt porté aux élections, il faudrait savoir quel pourcentage du temps des débats a été accordé à ce sujet. N'étant pas délégué d'un comité NPA, je n'en sais rien. On sait très bien, comme tu le dis, Ottokar, que les journalistes s'emparent de l'aspect qui les intéresse et ne retiennent pas le reste. A l'époque où Arlette obtenait 5 %, c'était aussi sur les questions électorales que se polarisaient les journalistes quand ils évoquaient LO, et c'était toujours une des premières questions qu'ils posaient à Arlette...

Donc, cet article ne permet pas de préjuger de la déviation électoraliste possible du NPA. Sauf en ce qui concerne la tendance Piquet, mais ce n'est pas non plus nouveau...
Vérié
 
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Message par luc marchauciel » 07 Fév 2009, 19:10

Tout pareil que Vérié.
Moi qui ai participé à un congrès local du NPA, je peux affirmer que la question électorale n'a occupé qu'une part réduite des débats, moins de 20% du temps à coup sûr, peut être 10.
Pour le 'ça marche' sur lequel Ottokar ironise à la suite de Bourseiller, je peux signaler que ma fédé Drôme -Ardèche (deux départements très ruraux) reçoit en moyenne depuis un mois par Internet une demande de prise de contact PAR JOUR. Evidemment, c'est très loin de correspondre à un futur militant par jour, mais c'est le signe d'un écho certain, qu'il serait ridicule de nier dans la foulée de Bourseiller. Et je précise que la majo de ces demandes de contact sont issues de gens de milieux populaires sans passé politique.
luc marchauciel
 
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Message par Wapi » 07 Fév 2009, 19:21

(luc marchauciel @ samedi 7 février 2009 à 18:10 a écrit : Et je précise que la majo de ces demandes de contact sont issues de gens de milieux populaires sans passé politique.

Eh bien tant mieux. C'est super et même assez enthousiasmant.

Si le NPA politise au moins un petit peu des gens qui ne l'étaient pas du tout ou si peu, il aura rendu un immense service à l'extrême-gauche en général, quand bien même on n'est pas d'accord avec ce que disent Besancenot et Krivine de l'héritage du mouvement ouvrier par exemple, et dans ce cas la stratégie choisie aura été la bonne, de ce point de vue.
Wapi
 
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Message par artza » 07 Fév 2009, 19:30

(Vérié @ samedi 7 février 2009 à 18:11 a écrit :
préjuger de la déviation électoraliste possible du NPA. Sauf la tendance Piquet

Ce parti n'ayant ni passé, ni programme, je ne vois de quoi, il pourrait dévier.

Qu'il aille aux européennes seul prouvera quoi?

Qu'il espère tout ramasser c'est tout.

La seule déviation qui soit exclue c'est que ce parti devienne un parti révolutionnaire prolétarien. La, y a pas de risque.
artza
 
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Message par Vérié » 07 Fév 2009, 19:34

(artza @ samedi 7 février 2009 à 19:30 a écrit :
(Vérié @ samedi 7 février 2009 à 18:11 a écrit :
préjuger de la déviation électoraliste possible du NPA. Sauf la tendance Piquet

Ce parti n'ayant ni passé, ni programme, je ne vois de quoi, il pourrait dévier.


Son passé, c'est tout de même un peu celui de la LCR, non ?
Et la LCR, ce n'est quand même pas la même chose que le PG de Mélenchon, tu ne crois pas ?
Vérié
 
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Message par artza » 07 Fév 2009, 19:38

(Vérié @ samedi 7 février 2009 à 19:34 a écrit :
Son passé, c'est tout de même un peu celui de la LCR, non ?

Tu veux parler du vote Chirac :w00t:
artza
 
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