toujours la nature de l'urss

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Vérié » 11 Juin 2008, 17:40

(granit @ mercredi 11 juin 2008 à 18:10 a écrit :

"Un peu différente" c'est quand même minimiser à fond les différences, non ? entre une adaptation raisonnée et progressive au marché mondial et de l'autre coté un effondrement de l'économie pas raisonné du tout à priori, (d'après tes propres posts) n'est ce pas un peu gros de tirer pour les besoins d'une théorie un tel trait d'égalité ?
CHINE
Avant l'adaptation de la Chine au marché, il y a tout de meme eu de sacrées bagarres, avec répression contre les anciens gardes rouges etc. Sur le fond, l'appareil d'Etat chinois est resté en place au prix d'une purge limitée.

URSS
En URSS, il y a eu une bagarre du meme ordre entre gorbatcheviens, vieux staliniens, Eltsiniens etc. Nettement moins sannglante qu'en Chine semble-t-il. Il n'y a eu que la tragi-comédie du bombardement du parlement.

-Dans les deux cas, ça reste des bagarres de cliques au sein de l'appareil d'Etat.
-Dans les deux cas, il n'y a pas de destruction de l'Etat. Donc on ne peut pas dire, ni dans un cas ni dans l'autre, qu'il y ait eu changement de nature de l'Etat.
-Dans les deux cas, les réformes de l'économie sont comparables. Je te signale qu'en Chine aussi des ensembles industriels gigantesques et non rentables aux yeux des autorités ont fermé. C'est plus loin qu'en Russie, il y a moins d'info, donc on n'en a moins parlé, mais, avant le boom économique actuel qui attire les paysans plongés dans misère vers les villes, il y a eu aussi un effondrement d'une partie de l'économie chinoise.

La différence essentielle est que l'affaiblissement de l'Etat central a permis à toutes sortes de petits pays d'imposer leur indépendance dans l'ex-URSS, dont certains ne lui étaient rattachés que depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Mais c'étaient déjà des Etats bénéficiant d'une certaine autonomie et l'autorité du pouvoir central s'était relaché dès l'ère Brejnev. L'URSS était un état fédéral, ne l'oublions pas.

Ce qui a peut-etre rendu le changement plus spectaculaire en URSS-Russie, c'est l'abandon du "communisme officiel" pour le nationalisme. Mais est-ce vraiment un changement majeur ? Il y a bien longtemps que le communisme s'était transformé en national-stalinisme et que personne n'y croyait plus. De meme qu'il ne doit pas y avoir grand monde qui croit au "communisme officiel" dans le PC chinois aujourd'hui, ou qui croyaient à la révolution dans le PRI mexicain (parti révolutionnaire institutionnel - tout un programme)...

Bien évidemment, il y a forcèment des différences dans des processus qui se déroulent dans des pays différents, et pas tout à fait à la meme époque : en Chine dès les années 70, en URSS en 1990-91. Mais les similitudes sont beaucoup plus importantes et significatives que les différences. Le jour où la Corée du Nord ou Cuba passeront à l'économie capitaliste privée, il y aura encore d'autres différences, très certainement.

De ton côté, tu sembles considérer que le changement aurait été plus important en URSS. Qu'en conclues-tu ? Que l'Etat a changé de nature en Russie en 1991 ?
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par quijote » 11 Juin 2008, 23:46

(granit @ mercredi 11 juin 2008 à 19:04 a écrit : De ce changement plus important effectivement et différent j'en conclue que ta théorie si elle semble séduisante met dans le même sac deux évolutions distinctes, celle de la chine et de l'Urss. Et à mon avis c'est très différent (et ce sont tes posts qui illustrent cette différence). Donc il y a bien quelque part aussi une différence dans la structure de ces deux sociétés.

Mais sur la nature de l'Etat Russe aujourd'hui, je t'avoue être dépassé par la question. Disons toutefois que la position de lo me semble plus prudente que la tienne, moins catégorique et tranchée.

D 'autant plus qu 'au lieu de partir d'une théorie toute faite comme c 'est le cas des capitalistes d' état , théorie qui n ' a pas bougé d 'un pouce depuis son apparition : puisque grosso modo , on part de ce postulat définitif , l ' état en URSS , puis en Russie est un état bourgeois . C 'est cuit . Octobre n ' a pas servi à grand ' chose. IL faut tout recommencer à zéro .La page est tournée .
Pas la peine d 'épiloguer . Il y a un hiatus dans l 'histoire .

Je préfère la position de LO , plus prudente , davantage basée sur les faits , l 'expérience , l 'évolution . N 'écartant à priori aucune éventualité . Y compris un réveil de la classe ouvrière ex-soviétique .

On peut toujours théoriser à l 'infini , faire de l ' éxégèse de textes , enculer les mouches ( passez moi l 'expression ) , c'est stérile , ça ne sert à rien , on peut démontrer tout et son contraire à ce jeu de la pensée .

Alors qu 'il faut poser le problème dans sa dimension concrête ; que doivent faire les révolutionnaires en Russie , que doivent-ils dire aux travailleurs ? Doivent ils leur dire exactement la même chose qu ' à ceux d 'ici ?
Est-il utile ou vain de se référer à la Révolution d 'Octobre et d 'essayer de les ramener à renouer avec ce qu 'ont réalisé leurs prédecesseurs ? N 'y a -t-il pas un acquis ? Un acquis sur lequel , ils peuvent s 'appuyer ? Une expérience historique ?
Voilà , ce me semble la position correcte , digne d' un militant , d 'un marxiste .

Pas d' un théoricien en chambre .
quijote
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2003, 17:11

Message par Gaby » 12 Juin 2008, 00:50

(quijote @ jeudi 12 juin 2008 à 00:46 a écrit : Alors qu 'il faut  poser le problème dans sa dimension concrête ; que doivent faire les révolutionnaires en Russie , que doivent-ils dire aux travailleurs ? Doivent ils leur dire exactement la même chose qu ' à ceux d 'ici ?

Que la politique économique nationaliste et protectionniste menée par Poutine, à la suite de la libéralisation brutale d'Eltsine, est une preuve du caractère ouvrier partiel d'un Etat hérité de 1917 comme si rien de rien ne s'était passé depuis 20 ans, que la bourgeoisie russe ne tenait pas le pouvoir en son propre nom, selon ses propres intérêts et ses propres codes, après avoir réformé ses institutions, du drapeau jusqu'à la constitution, après avoir privatisé tout ce qui n'était pas menacé par les investissements étrangers, sans même parler de la signification de la disparition du plus faible des deux blocs de la guerre froide en politique internationale, ou encore (par ex parmi d'autres) des accords économiques les plus récents avec l'Allemagne et l'Algérie pour dominer le secteur de l'énergie, alors que les élections sont une farce entre deux variantes d'extrême-droite et un nationalisme rouge fondé en 1993 ?

Aucun travailleur russe n'y prêterait attention, parce que son pays en est arrivé à un point où rien dans son quotidien n'appelle un attachement de classe à l'Etat, pas même l'apparat superficiel, moins même qu'en Chine aujourd'hui (et ce n'est pas peu dire).

Non seulement le temps du centrisme bureaucratique est révolu, mais l'Etat est pleinement organisé pour la satisfaction des intérêts de la grande bourgeoisie ; matériellement comme idéologiquement, tout a été liquidé avec la proclamation de la fédération et les années qui ont suivies.

a écrit : Est-il utile  ou vain de se référer à la Révolution d 'Octobre  et d 'essayer de les ramener à renouer avec ce qu 'ont réalisé leurs prédecesseurs ? N 'y a -t-il pas un acquis ? Un acquis sur lequel  , ils peuvent s 'appuyer ?  Une expérience historique ?
  Voilà , ce me semble la position correcte , digne d' un militant , d 'un marxiste .

Pas d' un théoricien en chambre .


L'alternative n'est pas entre le rejet d'un passé de lutte victorieuse et la sourde oreille à l'ultime échec de la révolution russe (de la révolution mondiale en fait). Renouer avec Octobre, ce n'est pas raconter qu'aucune nomenklatura n'a pu s'attaquer à certains acquis, comme s'ils étaient préservés par les rivalités au sein de l'oligarchie et la défense du capital russe face au capital étranger (Khodorkovski). Etre fidèle à Trotsky et à la tradition politique qu'il incarne, ce n'est pas simplement dire "l'Etat ouvrier s'oriente dans le sens du vent réactionnaire", c'est reconnaitre la destruction de celui-ci depuis maintenant presque deux décennies. Ce n'est pas moins important que de confondre Cuba pour un Etat ouvrier aujourd'hui.

La discussion avec les capitalistes d'Etat est tout autre chose, et quand bien même, 50 ou 60 ans après leur méfait, force est de reconnaitre que des militants comme Tony Cliff et ses partisans, même dans l'erreur et prônant des politiques erronées, n'ont pas trahi, ne se sont pas reniés.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par quijote » 12 Juin 2008, 02:03

(Gaby @ jeudi 12 juin 2008 à 01:50 a écrit :
(quijote @ jeudi 12 juin 2008 à 00:46 a écrit : Alors qu 'il faut  poser le problème dans sa dimension concrête ; que doivent faire les révolutionnaires en Russie , que doivent-ils dire aux travailleurs ? Doivent ils leur dire exactement la même chose qu ' à ceux d 'ici ?

Que la politique économique nationaliste et protectionniste menée par Poutine, à la suite de la libéralisation brutale d'Eltsine, est une preuve du caractère ouvrier partiel d'un Etat hérité de 1917 comme si rien de rien ne s'était passé depuis 20 ans, que la bourgeoisie russe ne tenait pas le pouvoir en son propre nom, selon ses propres intérêts et ses propres codes, après avoir réformé ses institutions, du drapeau jusqu'à la constitution, après avoir privatisé tout ce qui n'était pas menacé par les investissements étrangers, sans même parler de la signification de la disparition du plus faible des deux blocs de la guerre froide en politique internationale, ou encore (par ex parmi d'autres) des accords économiques les plus récents avec l'Allemagne et l'Algérie pour dominer le secteur de l'énergie, alors que les élections sont une farce entre deux variantes d'extrême-droite et un nationalisme rouge fondé en 1993 ?

Aucun travailleur russe n'y prêterait attention, parce que son pays en est arrivé à un point où rien dans son quotidien n'appelle un attachement de classe à l'Etat, pas même l'apparat superficiel, moins même qu'en Chine aujourd'hui (et ce n'est pas peu dire).

Non seulement le temps du centrisme bureaucratique est révolu, mais l'Etat est pleinement organisé pour la satisfaction des intérêts de la grande bourgeoisie ; matériellement comme idéologiquement, tout a été liquidé avec la proclamation de la fédération et les années qui ont suivies.

a écrit : Est-il utile  ou vain de se référer à la Révolution d 'Octobre  et d 'essayer de les ramener à renouer avec ce qu 'ont réalisé leurs prédecesseurs ? N 'y a -t-il pas un acquis ? Un acquis sur lequel  , ils peuvent s 'appuyer ?  Une expérience historique ?
  Voilà , ce me semble la position correcte , digne d' un militant , d 'un marxiste .

Pas d' un théoricien en chambre .


L'alternative n'est pas entre le rejet d'un passé de lutte victorieuse et la sourde oreille à l'ultime échec de la révolution russe (de la révolution mondiale en fait). Renouer avec Octobre, ce n'est pas raconter qu'aucune nomenklatura n'a pu s'attaquer à certains acquis, comme s'ils étaient préservés par les rivalités au sein de l'oligarchie et la défense du capital russe face au capital étranger (Khodorkovski). Etre fidèle à Trotsky et à la tradition politique qu'il incarne, ce n'est pas simplement dire "l'Etat ouvrier s'oriente dans le sens du vent réactionnaire", c'est reconnaitre la destruction de celui-ci depuis maintenant presque deux décennies. Ce n'est pas moins important que de confondre Cuba pour un Etat ouvrier aujourd'hui.

La discussion avec les capitalistes d'Etat est tout autre chose, et quand bien même, 50 ou 60 ans après leur méfait, force est de reconnaitre que des militants comme Tony Cliff et ses partisans, même dans l'erreur et prônant des politiques erronées, n'ont pas trahi, ne se sont pas reniés.

Tu dis comme si cela était un acquis Comme si c 'était irrévresible . peut -être un certain nombre de travailleurs pensent ainsi . D 'où leur résignation ..
Je pense à ceux et ils existent qui ont vêcu comme ue tragédie , comme un scandale cette mise à l 'encan du pays , cette véritable foire d 'empoigne qu 'il est devenu ..
C 'est vers eux qu -il faut se tourner et je pense quant à moi que la classe ouvrière de ce pays n ' a pas dit son dernier mot .
Et ce n'est pas en tenant des propos défaitistes qu'on l 'encouragera dans cette voie
Ou alors , on nie purement et simplement une grande partie de l 'histoire de ce pays..

On efface l 'histoire en quelque sorte .
quijote
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2003, 17:11

Message par artza » 12 Juin 2008, 06:23

(Gaby @ jeudi 12 juin 2008 à 01:50 a écrit :

La discussion avec les capitalistes d'Etat est tout autre chose, et quand bien même, 50 ou 60 ans après leur méfait, force est de reconnaitre que des militants comme Tony Cliff et ses partisans, même dans l'erreur et prônant des politiques erronées, n'ont pas trahi, ne se sont pas reniés.

Oui et non.

Que l'on pense que l'URSS n'est jamais été "ouvrière", ou qu'elle ne l'est plus depuis 1928, 40, 45 ou 91 revient quand même à clore un chapitre important de l'Histoire qui a marqué et marquera longtemps. Il y a avant et après.

LO, n'est pas pressée on l'a déjà dit de tourner cette page.

Elle eu bien raison dans le passé.

A-t-elle raison aujourd'hui? On verra bien?

Néanmoins, ceux qui ont vu les choses pliées en 91, n'ont-ils pas reconnu que c'était quand même un peu plus long et compliqué et surtout du point de vue des travailleurs russes?

Qu'ont-ils gagné? Perdu?

En tout cas contrairement aux prévisions (espoirs) de certains, certainement pas la "démocratie" et un mieux-être matériel.

Pour Cliff et ses partisans, qu'ont-ils trahi? Qu'ont-ils renié?

Trahi quoi? Renié quoi?

C'est une autre discussion, mais brièvement on ne peut que constater que leur rupture avec le programme trotskyste ne les a pas rapproché du programme et de la méthode organisationnelle communistes.

Issus d'une soit-disant IVème inter. bricolée après la guerre, ils sont restés dans la continuité de l'opportunisme politique et organisationnelle et de l'éclectisme théorique (toutes "qualités" petites-bourgeoises), propre à ce courant.
artza
 
Message(s) : 2552
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Vérié » 12 Juin 2008, 07:59

a écrit : Granit

De ce changement plus important effectivement et différent j'en conclue que ta théorie si elle semble séduisante met dans le même sac deux évolutions distinctes, celle de la chine et de l'Urss. Et à mon avis c'est très différent (et ce sont tes posts qui illustrent cette différence). Donc il y a bien quelque part aussi une différence dans la structure de ces deux sociétés.



Logiquement, si le changement était plus important en URSS qu'en Chine (1), comme tu le penses (avec tout de meme peu d'éléments), tu devrais en déduire qu'il y a plus de chance que l'Etat ait changé de nature en URSS qu'en Chine. De toute façon, pour LO comme pour la Fraction et les capitalistes d'Etat, l'Etat chinois n'a pas eu besoin de changer de nature pour restaurer la propriété privée, puis qu'il était déjà bourgeois... De plus, en soulignant l'importance du changement de 1991, tu vas tout de meme à l'encontre de la position qui te semble "la plus raisonnable". Ton raisonnement ne me semble donc pas très cohérent.
__
1) A propos de la comparaison de ces changements, il y a deux points que je n'ai pas notés :
-Le changement symbolique est évidemment plus éclatant en URSS-Russie, non seulement parce que le "communisme" a été officiellement rejeté, mais car c'est dans ce pays que s'est déroulée la première révolution prolétarienne victorieuse.
-Sur le plan économique, LO souligne souvent que les investissements étrangers restent limités en Russie. Ils sont beaucoup plus importants en Chine. Mais il faut tenir compte du fait que près de 20 ans séparent les deux "virages".


a écrit : Quijote
Au lieu de partir d'une théorie toute faite comme c 'est le cas des capitalistes d' état , théorie qui n ' a pas bougé d 'un pouce depuis son apparition : puisque grosso modo , on part de ce postulat définitif , l ' état en URSS , puis en Russie est un état bourgeois . C 'est cuit . Octobre n ' a pas servi à grand ' chose. IL faut tout recommencer à zéro .La page est tournée .
(...)
Alors qu 'il faut poser le problème dans sa dimension concrête ; que doivent faire les révolutionnaires en Russie , que doivent-ils dire aux travailleurs ? Doivent ils leur dire exactement la même chose qu ' à ceux d 'ici ?
Est-il utile ou vain de se référer à la Révolution d 'Octobre et d 'essayer de les ramener à renouer avec ce qu 'ont réalisé leurs prédecesseurs ? N 'y a -t-il pas un acquis ? Un acquis sur lequel , ils peuvent s 'appuyer ? Une expérience historique ?
Voilà , ce me semble la position correcte , digne d' un militant , d 'un marxiste .

Pas d' un théoricien en chambre . près de 20 ans séparent les deux virages.


Quijote, ce serait bien que tu essaies de discuter sans farcir tes posts de propos méprisants voire insultants (meme si tu n'en as pas conscience) et parfaitement subjectifs qui n'apportent pas le moindre argument. Du genre : "théorie toute faite", "théoricien en chambre", "enculeur de mouches" etc. Imagines un instant que je réponde de la meme manière - ce qui ne demande pas un grand effort intellectuel ?

Bon, si on laisse de coté le fait que la théorie de LO, qui considère la Russie de Poutine comme un Etat ouvrier, serait plus "prudente", ce qui fondrait cette nature ouvrière aujourd'hui, ce serait qu'on pourrait rappeler aux ouvriers ce qu'on réalisé
leurs arrières grands parents. Avec ce genre de raisonnement, la 3ème République aurait été un Etat ouvrier car on pouvait en effet rappeler aux ouvriers les exploits des Communards. Un peu de sérieux SVP.

Si l'on considère le programme qu'il faudrait défendre en Russie, il tombe sous le sens que celui du chapitre du Programme de transition consacré à l'URSS (cité plus haut) ne convient plus : démocratiser les soviets (qui n'existent plus), réorganiser l'économie etc, ça n'a strictement aucun sens aujourd'hui.


a écrit : Artza
Que l'on pense que l'URSS n'est jamais été "ouvrière", ou qu'elle ne l'est plus depuis 1928, 40, 45 ou 91 revient quand même à clore un chapitre important de l'Histoire qui a marqué et marquera longtemps. Il y a avant et après.

Voici un argument du même ordre que celui de Quijote. Ce n'est pas nous qui décidons de clore un chapitre de l'histoire. Nous devons examiner les faits avec lucidité, point. De plus, expliquer que ça revient à peu près au meme de penser qu'il n'y a jamais eu de révolution ouvrière en Russie et que la contre-révolution a triomphé en 1928 ou en 1991, ça n'est pas non plus très sérieux. Tu ne résistes toujours pas à cette terrible tentation d'amalgame.

a écrit : Vérié :
Et, s'il faut détruire l'Etat russe, encore une fois, on retombe dans ce paradoxe : le prolétariat doit détruire un Etat ouvrier, alors que la bourgeoisie peut l'utiliser (et l'utilise déjà).
___
Artza :
Ben oui, bonne réflexion.

Disons, c'est un peu comme .....la CGT ... et il peut nous arriver de la défendre


La comparaison entre la bureaucratie russe et celle d'un syndicat ne tient pas. Pourquoi ? Parce qu'aucun syndicat ne gère l'économie, n'exploite les travailleurs, dispose de la plus value, l'investit comme il l'entend, ni ne dispose d'une force armée pour imposer cette exploitation. La place occupée par la bureaucratie stalinienne (quelle que soit l'appellation qu'on lui donne : caste, classe etc) est celle de la bourgeoisie, pas celle d'un intermédiaire entre prolétariat et bourgeoisie.
__
COMMENT UN ETAT PEUT-IL CHANGER DE NATURE SANS DESTRUCTION ?
Je crois qu'il faut en rester à la théorie fondamentale de Marx et Lénine sur l'Etat.
Car ni LO ni la Fraction ne sont en mesure d'expliquer par quel miracle un Etat considéré comme ouvrier peut soudain devenir bourgeois. Pour la Fraction en 1991, pour LO... dans 5 ans, 10 ans ? avec un peu plus de privatisations ? PLus d'investissements étrangers ? (Mais COM nous a répondu que ce n'est pas une question militante, une sorte de joker pour éviter les questions dérangeantes...)

Gaby, de son coté, s'est efforcé de souligner les quelques aspects violents pris par les événements de 1991. Mais, si l'on considère l'histoire de l'URSS, on constate que la plus grande vague de violence (guerre civile mise à part), c'est la période de terreur, de massacres, de déportations de masse des années 30, qui suit l'adoption de la théorie du "socialisme dans un seul pays".

A PROPOS DE CLIFF
A chaque fois ou presque, Artza nous balance que Cliff s'est trompé sur ceci ou cela. Maintenant, c'est à sa politique organisationnelle qu'il s'en prend :
a écrit :
C'est une autre discussion, mais brièvement on ne peut que constater que leur rupture avec le programme trotskyste ne les a pas rapproché du programme et de la méthode organisationnelle communistes.


Encore une fois, c'est un procédé qui consiste à penser que l'on doit avoir raison sur tout ou tort sur tout. Je ne pense pas qu'il y ait le moindre lien entre la théorie de l'URSS de Cliff et ce que j'appellerai, en gros "l'opportunisme droitier du SWP".
Cette opportunisme est bien davantage à mon avis le fruit de la situation du mouvement ouvrier dans les pays anglo-saxons, de ses traditions, de la pression ambiante etc. Mais c'est en effet un autre sujet. On pourrait de toute manière dénoncer le meme opportunisme chez des quantités de groupes trotskystes "orthodoxes" qui défendent la théorie de l'Etat ouvrier dégénéré avec acharnement..

Faut-il rappeler d'ailleurs que Trotsky lui-meme avait une vision plus juste que Lénine sur certains points et pourtant tort sur d'autres points ?
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par quijote » 12 Juin 2008, 10:34

[QUOTE=quijote,jeudi 12 juin 2008 à 03:03] [.
és. [/QUOTE]
Tu dis comme si cela était un acquis Comme si c 'était irréversible . peut -être un certain nombre de travailleurs pensent ainsi . D 'où leur résignation ..
Je pense à ceux et ils existent qui ont vêcu comme ue tragédie , comme un scandale cette mise à l 'encan du pays , cette véritable foire d 'empoigne qu 'il est devenu ..
C 'est vers eux qu -il faut se tourner et je pense quant à moi que la classe ouvrière de ce pays n ' a pas dit son dernier mot .
Et ce n'est pas en tenant des propos défaitistes qu'on l 'encouragera dans cette voie
Ou alors , on nie purement et simplement une grande partie de l 'histoire de ce pays..

On efface l 'histoire en quelque sorte . [/QUOTE]
Vérié ne prend pas compte ce côté de mon argumentation . Est-ce un hasard ?

Quant à mes propos " insultants" , ....
quijote
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2003, 17:11

Message par Gaby » 12 Juin 2008, 10:53

Mais qui nie une partie de l'histoire de Russie sinon ceux qui refusent de voir la transformation du sol au plafond de l'Etat russe ? A croire qu'on y chante encore les louanges du parti de Lénine plutôt que la puissance sacrée de la patrie...
Ah il y a Vérié aussi, qui à défaut de dater différentes périodes dans l'histoire de l'Union Soviétique, fait le choix d'une caractérisation définitive, bourgeoise, avec l'éviction de l'Opposition de Gauche, faisant abstraction de la position déséquilibrée de la bureaucratie jusqu'à sa promotion d'une bourgeoisie en 1989-1991 et la destruction de l'URSS. D'une certaine façon, son analyse fait écho au maoïsme qui voit dans la seule opposition de parti (la ligne bourgeoise contre la ligne juste) la ligne de démarcation qui ferait la nature d'un Etat.

Surtout, qui pense que la classe ouvrière est condamnée ? Trotsky qui aurait envisagé la possibilité d'un échec définitif quand il écrivait au sujet d'un éventuel rétablissement de la propriété privée des grands chantiers en Russie du fait de la bureaucratie ? Ce n'est pas une démonstration, c'est une accusation de trahison sans fondement. La Restauration de 1660 en Angleterre et la Restauration en France (qui ont en commun de faire suite à des dictatures personnelles, le Protectorate et l'Empire) bien plus tard n'ont pas achevé la bourgeoisie.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par Zappa » 12 Juin 2008, 10:55

Pour répondre en partie à Quijote. Le coup de la grande expérience de la classe ouvrière russe, comme l'idée que défendait certains copains que l'économie soviétique était puissante et prospère, ça me semble erronée. La révolution d'octobre c'était en 1917. Il n'y a probablement plus en Russie de mémoire vivante des événements de 17... A ce compte là, la classe ouvrière française est riche des expériences de la Commune et de 1848. Pourtant tu sais bien qu'à part l'extrême gauche, pas grand monde s'intéresse à la Commune et surtout à ses leçons politiques.
Est-ce qu'en Russie plus qu'ici, les gens font la différence entre Lénine et Staline? Est-ce que les travailleurs savent qu'il y a eu autre chose qu'une sinistre parodie de système socialiste? Est-ce qu'ils connaissent Trotsky? Y a-t-il des luttes importantes en Russie? J'ai l'impression que les dernières grandes journées remontent à 1917. En France c'était 1968.
Alors oui avec tous les coups et tous les reculs que les travailleurs russes se prennent dans la tronche depuis près de 20 ans, y a très certainement une nostalgie des services publics du temps de l'URSS, de la sécurité de l'emploi, de la sécurité tout court ect... Après derrière cette nostalgie bien légitime, qu'est-ce qu'il y a politiquement ? Une volonté de renouer avec le stalinisme qu'une partie des travailleurs a connu ? La nostalgie d'un pouvoir fort ? ( D'ailleurs petite anecdote, j'avais vu y a pas longtemps un journaliste russe demander à un leader d'extrême droite ce qu'il pensait de Lénine. Ce dernier répond : "Au moins du temps de Lénine, les autres pays se foutaient pas de notre gueule ! " )

Tout ça pour dire que malheureusement, la situation n'a pas l'air d'être beaucoup plus simple en Russie qu'ailleurs. D'autant plus que je n'ai pas l'impression qu'il n'y ait là bas une extrême gauche un peu conséquente comme ici.
Zappa
 
Message(s) : 0
Inscription : 29 Jan 2008, 11:28

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 20 invité(s)