Je vous envoie la pétition de Ni Putes Ni Soumises." Pour toutes celles qui souffrent en silence, nous sommes Ni Vierges Ni Soumises"Il est impératif qu’il y ait une mobilisation la plus large possible pour défendre le droit de toutes les femmes. Nous comptons sur votre signature, et comptons sur votre implication pour diffuser à un plus grand nombre cette pétition.Nous comptons également sur vous pour appeler à la manifestation que nous organisons ce week-end qui fait suite à la décision du TGI de Lille et en l’hommage à Myriam, une jeune femme de 17 ans qui s’est défenestrée. Cette marche débute à 14h30, place d’Italie à Paris.
a écrit : Histoire de Myriam :
Myriam était une jeune fille de 17 ans. Lycéenne, bonne élève, dans un établissement du 13ème arrondissement de Paris, connaissait la pression familiale : elle ne pouvait par exemple sortir seule (sauf le dimanche matin, puisque sa mère la couvrait alors que son père travaillait).
Le père de Myriam fut convoqué en mars au lycée de sa fille, pour justifier d’absences. Dès le lendemain, il entreprit alors une surveillance plus accrue, en la surveillant notamment à la sortie du lycée, à l’insu de Myriam.
Un soir, le père et le frère sortirent de leurs gonds lorsqu’ils virent Myriam effleurer un garçon. Alors qu’ils rentraient à la maison, Myriam se fit frapper dans l’ascenseur, et s’est alors réfugiée dans sa chambre où elle s’est enfermée.
Myriam s’est défenestrée du 4ème étage, en ayant pour dernière phrase adressée à son père : « C’est avec toi que je ne veux plus vivre ! ».
PETITION :
Pour toutes celles qui souffrent en silence, Nous sommes toutes Ni Vierges Ni Soumises
Parce qu’elle n’était pas vierge, son mariage a été annulé par le tribunal de Téhéran ? De Kaboul ? NON ! Par le tribunal de grande instance de Lille. Le verdict tombe comme une fatwa contre la liberté des femmes de France.
L’appel par le parquet de Douai pour revenir sur cette décision inacceptable reconnaissant la virginité comme « une qualité essentielle » de l’épouse est une première victoire, mais la bataille est loin d’être gagnée.
Même si incontestablement la justice de notre pays est indépendante et souveraine, il n’en demeure pas moins que le combat démocratique est lui aussi libre et indépendant.
L’écrasante condamnation de cette jeune fille, a une signification sociale très claire en ce qu’elle condamne avec elle des millions de jeunes filles qui, rappelons le, vivent en permanence sous la pression et le poids des traditions patriarcales. Les communautaristes et les extrémistes religieux de tous bords oeuvrent sans cesse pour que ces traditions persistent.
Pourtant Ni Putes ni Soumises, et nous tous, féministes, laïques, alertons depuis 5 ans sur les situations dramatiques que vivent les femmes dans nos quartiers populaires et bien au delà.
Combien faudra-t-il de Sohanne, Samira, Ghofrane, Chahrazad, Myriam pour qu’enfin la justice protège toutes les femmes ? Toutes ces femmes victimes de l’obscurantisme, du poids des traditions, de l'oppression?
Nous nous sommes accrochés à la Laïcité, à la liberté, à l’égalité, à la mixité. Loin d’être des notions abstraites, ces valeurs sont le véritable moteur de notre émancipation. Partout en Europe, Fathy en Belgique, Souad en Italie, Amineh en Suède et tant d’autres, ont reprit ces valeurs. Car pour nous c’est une question de survie. C’est le sens de notre engagement féministe.
Combien de jeunes adolescentes vont jusqu’au suicide à cause d’un simple flirt, ou subissent des représailles pour avoir parlé à un garçon ou avoir lâcher leurs cheveux ?
Il est urgent de ne pas oublier ces femmes qui vivent dans la peur, l'angoisse et souffrent en silence !
Nous qui nous sommes battues pour notre émancipation, nous qui luttons encore pour avoir le droit de jouir de notre corps, nous attendons de la Justice qu’elle se range de notre côté: celui du progrès et du droit des femmes.
Qu’on en finisse avec ce genre de décision qui sonne comme le glas pour toutes les femmes qui se battent en Inde, en Iran, au Pakistan au Maroc, en Algérie, en Egypte et ailleurs, contre la lapidation, la répudiation, l’excision et les crimes dit d’honneur.
Nous appelons tous les défenseurs du droit des femmes à se mobiliser. Rassemblons-nous afin que les acquis des luttes féministes profitent à toutes les citoyennes et citoyens. Nous réclamons l’application de la laïcité, véritable vecteur de l’émancipation des femmes et de la démocratie.
Il faut au plus vite que les législateurs rétablissent les failles de la loi, car nous marchons à grand pas vers une sacralisation du communautarisme.
Méfions-nous de tout ce qui peut nous faire glisser vers une “justice à la carte” où chacun pourra choisir son menu selon ses coutumes, sa religion, sa philosophie. Et tout ça, au détriment de l’égalité et du droit des femmes.
Amitiés,
Mouvement Ni Putes Ni Soumises
Maison de la Mixité
70 rue des Rigoles 75020 Paris