l'alternative à gauche

[titi]

En tout cas, pour la ligue, c'est le moment.
en fait, c'est ça qui me surprend le plus

je sais bien que vu de la ligue, leur score électoral et surtout la popularité d'OB donne cette vision que "c'est le moment attendu depuis si longtemps"

mais quand on regarde autour, avec une classe ouvrière qui, sans défaite majeure, va quand meme de recul en recul depuis des années, imaginer que "c'est le moment" où va se construire le parti qui manque à la classe ouvrière...

[artza]

où va se construire le parti qui manque à la classe ouvrière...
Mais ce n'est pas ça du tout qui est envisagé

[Jacquot]

En tout cas, pour la ligue, c'est le moment.

en fait, c'est ça qui me surprend le plus

je sais bien que vu de la ligue, leur score électoral et surtout la popularité d'OB donne cette vision que "c'est le moment attendu depuis si longtemps"

mais quand on regarde autour, avec une classe ouvrière qui, sans défaite majeure, va quand meme de recul en recul depuis des années, imaginer que "c'est le moment" où va se construire le parti qui manque à la classe ouvrière...

Y as t il recul depuis 1995 ? Une victoire des travailleurs, certes limitée mais importante, une série de luttes qui montrent un potentiel de mobilisation loin d'être négligeable. La victoire du "non de gauche", le CNE aboli (et le CPE l'a été dans la foulée) Pas des victoires qui permettent de changer le rapport de force d'elles même, sans doute. Mais qui reposent a nouveaux frais la question (centrale) d'une solution politique à la crise de la bourgeoisie...

Par exemple, il y a aujourd'hui une vague de gréves dans le privé, comme on a jamais vu depuis longtemps. Quelle réponses apporter a des travailleurs mobilisés dans cette vague ? Le parti sera "léniniste bolchevique trotskyste" ou ne sera pas ?

[yannalan]

Ca a quand même toujours été un problème pour la LCR d'analyser la mobilisation. Elle a toujours un très grand optimisme et prend un peu ses désirs pour des réalités...
Nous sommes nombreux à attendre de grandes mobilisations, à ls souhaiter.
Force est de constater qu'on n'y est pas encore.

[Jacquot]

Il y a deux solutions faciles : une montée "impérieuse" des mobilisation (type mai 68) et une catastrophe sans nom (type la fin de la gréve des mineurs en Grande Bretagne)

Sinon, on a des périodes bien plus compliquées à analyser, ou des phénomènes contradictoires pèsent sur la situation, et difficile a mesurer pour une minuscule organisation comme la ligue ou pour lutte ouvriére. Qui avait prévu la plus grande grève générale en mai/juin 68 ? Pas nos ancètres. Et toute l'extreme gauche avait de petites raisons de penser que la trahison par la gauche au pouvoir en 81 passerait comme une lettre à la poste !

On est dans ce genre de situation marquée par des traits contradictoires, tel un ciel ou un bout de ciel bleu ne peut pas faire oublier les sombres nuages chargés de pluie.

Je ne crois pas que la ligue voit "tout en rose". Mais elle ne voit pas "tout en noir" non plus.

[Zappa]

Beaucoup de choses dépendent de ce qu'on appelle Parti. Est-ce qu'à 10 000, 20 000, on est un parti? Sa dépend aussi de quelle implantation on a, quel rayonnement, et dans quels milieux...

Personnellement ça me semble pas inimaginable que dans la période actuelle l'extrême gauche gagne du terrain dans les milieux populaires. Y a des luttes, principalement dans la jeunesse. Y a eu les émeutes de banlieues, et même si je ne mets pas ça à égalité avec le CPE et les autres mouvements, ça a montré un ras le bol, une certaine révolte. Et c'est bien malheureux que LO ait théorisé qu'on avait rien à faire avec ces Lumpen ( la grosse vanne lors du débat LO-LCR où le camarade a dit un truc du style " Allez le construire votre parti avec ceux qui brûlent des voitures" ). Quoi qu'on en dise depuis plus de 10 ans, y a les succès électoraux soit de la Ligue soit de LO mais qui montre clairement qui a plusieurs millions de gens qui sont sensibles à notre discours ( et 10 000, 20 000 personnes ça ne serait qu'une part infime des gens qui votent pour l'extrême gauche ). Et puis ces derniers temps, il se passe surtout rien à gauche. Rien qui pourrait donner envie en tout cas à quelqu'un d'un peu révolté de se tourner vers le PS ou le PC. Autre chose dont on ne parle pas très souvent non plus : la prolétarisation croissante des classes moyennes... Alors oui même si les travailleurs sont globalement au 36è en dessous, qu'ils ne luttent que de manière morcelée et donc inefficace, la période offre quand même des perspectives de développement.

Après je trouve moi aussi que le discours de la LCR embellie trop tout ça, que les camarades s'enflamment parfois pour tout et n'importe quoi. Si je dis qu'il faudrait un juste milieu entre l'analyse de la Ligue et celle de LO, ça accréditera l'idée que certains se font comme quoi la Fraction est politiquement entre la Majo et la LCR... Alors je ne le dis pas

Je crois que la situation telle qu'elle est offre des perspectives à l'extrême gauche. Après y a peut-être des choses à réévaluer de notre côté aussi. Je pense au type de militantisme qu'on a. Le "militantisme professionnel"... Dans une période d'après mai 68 où y avait pratiquement le plein emploi, une certaine insouciance dans la jeunesse favorisée, on pouvait plus aisément proposer ce militantisme que maintenant. Non seulement avec la dépolitisation, militer, voir s'intéresser à la politique semblent étranges à pas mal de gens, mais en plus t'as la pression du chômage, de la précarité qui fait fait que c'est pas évident de s'engager avant d'avoir une perspective d'avenir un peu concrète. Bref là dessus je n'ai pas de solutions miracles à proposer, mais ça ne serait pas un mal d'y réfléchir un peu...

[Vérié]

la grosse vanne lors du débat LO-LCR où le camarade a dit un truc du style " Allez le construire votre parti avec ceux qui brûlent des voitures"

A l'occasion du 40ème anniversaire de mai 68, la LCR renouerait ainsi avec son passé. En mai 68, une bonne partie de la presse dénonçait Krivine comme le "bruleur de voitures"...

[Sterd]

Par exemple, il y a aujourd'hui une vague de gréves dans le privé, comme on a jamais vu depuis longtemps.
les statistiques des journées de grèves dans le privé pour la période 1970-2005

Le parti sera "léniniste bolchevique trotskyste" ou ne sera pas ?

Pas ne sera pas, il sera sûrement avec la volonté que met la LCR à s'y dissoudre. C'est pas sur le fait de savoir si il sera ou pas qu'il y a un problème, c'est sur le fait que de savoir à quoi ce genre de parti peut bien servir. A former ceux qui vont monter à l'assaut contre la plus formidable organisation sociale que l'humanité ait connu ? C'est peu probable.

[Gaby]

Y as t il recul depuis 1995 ? Une victoire des travailleurs, certes limitée mais importante, une série de luttes qui montrent un potentiel de mobilisation loin d'être négligeable. La victoire du "non de gauche", le CNE aboli (et le CPE l'a été dans la foulée) Pas des victoires qui permettent de changer le rapport de force d'elles même, sans doute. Mais qui reposent a nouveaux frais la question (centrale) d'une solution politique à la crise de la bourgeoisie...

J'ai eu un pincement de coeur carrément amer en lisant ce paragraphe. Ce n'est pas heureux mais...
les salaires ont reculé, les retraites ont reculé, la couverture médicale a reculé, les effectifs syndicats/militants ont reculé, les luttes ont reculé...

... et je n'ai pas envie d'en rajouter, mais d'où est-ce que tu sors que le CNE a été aboli ? :mellow:

Bon faut pas se morfondre, d'ailleurs ce n'est jamais ce que LO a proposé, au contraire (le pari qu'il y aura bientôt un nouveau mai 68, je le prends aussi), mais si on en est à inventer des trucs pour se réjouir... Comme les voitures brulées qui n'ont eu que des retombées négatives (la campagne pain béni à Sarkozy, et zéro gain militant malgré l'enthousiasme de zappa) ou encore le non dit "de gauche" qui n'aurait pas gagné sans le concours de la xénophobie...