a écrit :« Abus de pouvoir
avantages, passe-droits, train de vie
La face cachée des politiques »
de Vincent Quivy
éditions du moment
septembre 2007
19, 95 €
Un réquisitoire contre des dérives « républicaines »
Tous pourris les politiques ou presque? Pas tout à fait même s'ils sont nombreux à profiter du système pour s'en mettre plein les poches.
Le lecteur est d'abord invité à visiter les palais de la République que sont les anciens hôtels particuliers royaux travestis en résidence ministérielle...Aucun ministre, même de gauche ne reste de marbre devant l'éclat de sa résidence, chacun n 'hésitant pas à améliorer le cadre en ordonnant quelques aménagements parfois coûteux.
Les résidents ont droit de piocher dans les 200 000 pièces , tapis, tapisseries, meubles qui appartiennent au mobilier national pour un emprunt bien entendu !
« ...16 000 oeuvres environ seraient portées disparues. Plus de 1500 n'ont, par exemple, pas été retrouvées au ministère de la Défense. Il manque un quart des oeuvres déposées au ministère des Affaires étrangères... » Il s'agit là vraiment de beaucoup d'oublis, involontaires, bien évidemment!
Après cet apéritif fort luxueux, l'auteur nous fait rencontrer les ministres et les députés en nous apportant quelques informations sur les revenus directs et indirects des grands élus et commis de l'Etat. On comprend aisément pourquoi un député fait tout pour être réélu. La place est bonne, très bonne.
Quant aux petits, sans grade apparent, ils peuvent avec quelques cumuls d'indemnités diverses s'en tirer pas trop mal; d'autant plus qu'avec la décentralisation et l'entrée en lice des communautés d'agglomérations ou de communes, il y a matière à arrondir ses fins de mois.
Si ce chapitre est connu du grand public puisque de nombreux journalistes ont publié quelques chiffres, un autre moins connu nous permet de mieux connaître les moeurs des politiques.
On y redécouvre, Gilles de Robien, ce ministre de l'éducation nationale qui voulut se faire un nom en entrant en croisade contre une méthode globale de lecture que peu d'instituteurs pratiquent.
L'important n'est-il pas d'exister et de durer:
« Le ministre, pris en flagrant délit d'ignorance, préfère s'enferrer. Et son action désormais consiste à vanter la méthode syllabique et à démontrer qu'elle est supérieure à toutes les autres. »
Toutes les études lui donneront tort car personne ne peut démontrer la supériorité de telle méthode...
Les politiques installés ont besoin parfois de monter en première ligne pour défendre la transparence et la justice! Quand on regarde d'un peu plus près la composition de la fameuse commission chargée d'enquêter sur les « dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau », on se dit que les choix ont été judicieux :
beaucoup de membres ont et quelques différends personnels avec la justice, s'étant retrouvés sur le banc des accusés.
Si les politiques haut de gamme ne sont pas toujours reluisants, c'est l'arbre, le gros arbre qui cache une forêt beaucoup plus méritante.
Jean-François CHALOT