Ce qui nous attend

par **Puig Antich** » 15 Déc 2007, 18:54

Hiver 2009 : Le prix du baril de pétrole atteint 130 dollars.

Les camionneurs bloquent la France, mais contrairement à l'Italie sont rejoints par les marins pêcheurs qui sont passés à la lutte semi-clandestine.

Une part des étudiants devient folle, et entame une grève de la faim collective contre la privatisation accélérée de l'enseignement supérieur et demande la baisse des loyers.

Les troubles dans les quartiers les plus relégués atteignent les sommets, renforçant le désespoir chez les policiers et les gendarmes poussés au suicide. Certains se mettent en grève sauvage pour des revendications autour du temps de travail, de la retraite et des conditions de travail.

Tandis que Marige George Buffet appelle au calme pour ouvrir un grand débat démocratique, les couches moyennes, effrayées par la paupérisation comme par le chaos politique, appellent à des manifestations du samedi pacifiques pour "une autre politique". Elles sont vite submergées par les ouvriers et les sans-emplois qui descendent des quartiers périphériques et veulent virer Sarkozy.

Une grève ouvrière fait tâche d'huile en banlieue parisienne et dans le Nord de la France. Les comités d'action lycéen constitués par la LCR appellent à la grève générale dans l'éducation. Les cheminots partent en manifestation nationale à Paris, certains d'entre eux s'égarent et vont occuper Montreuil.

Dans un amphithéâtre lugubre d'une fac parisienne se tient le premier congrès du parti communiste unifié. Malgré l'ambiance délétère, toutes les fractions font la paix autour du chant du Komintern et vote une motion sur l'invariance de la théorie marxiste et un programme de gouvernement pour répondre à la situation.

par **Jul** » 15 Déc 2007, 20:04

Le 36 juillet 2012, à 27h16 précise, la lune s'écrasera sur la terre. Les seules survivants, 3 militants communistes planqués dans un bunker sibérien, planterons le drapeau rouge du communisme sur la mer de la tranquilité......

:w00t: :124:

par **Gaby** » 15 Déc 2007, 20:39

En 2012, Sarkozy (UMPE - Union Pour la Majorité Présidentielle Eternelle) est réélu avec 23% des voix devant Royal (Indépendante) à 21% et Bayrou (Modem ADSL - Autrement Dit Super Libéral) à 20%. Les membres du PT-AG (Pas Trop à Gauche), menés par Valls et Strauss-Kahn n'ont récolté que 14% des voix. L'abstention est la grande gagnante.

Olivier Besancenot à la tête du NPA, ayant annoncé que c'est sa dernière candidature, recueille seulement 1.5% des voix, et annonce aussitôt qu'il faut créer un nouveau parti. Des moqueurs anonymes proposent comme nom le NNPA. Peu après, l'union avec la "Vraie Gauche" (12%) issue de la fusion en 2009 du PC avec des vieux chevaux de retour du PS, est réalisée.

Lutte Ouvrière, présentant un jeune camarade de La Poste, fait 4.99% suite à une campagne d'affichage décriée, partagée entre la défense du camp des travailleurs et l'axe dit du "y'a pire et moins pire, mais quand même, attendez le second tour".

Sarkozy annonce de toute façon immédiatement après le premier tour qu'il n'y aura pas de second, parcequ'après tout : "Le pays est ruiné par la faute des syndicats, en n'organisant pas un deuxième scrutin inutile, la France peut gagner du temps et économiser un budget équivalent à la suppression nécessaire de l'ISF". Suite à l'allocution, Pujadas fait remarquer que l'ISF a été supprimé en 2008 et félicite amoureusement le président d'être si au fait de l'Histoire de France, qu'il se souvient de l'intitulé de cette taxe infâme.

Dans la rue, un millier d'étudiants parisiens décident d'une manifestation passant dans chacun des arrondissements deux fois, afin de sensibiliser l'ensemble de la capitale, avant de se diriger vers l'A86 pour organiser une partie de "badminton révolutionnaire qui bloquera l'économie".

Sur le forum des amis de Lutte Ouvrière, depuis passé aux couleurs du site officiel afin de réduire sa fréquentation, canardos et convidado de piedra s'engueulent au sujet du Big Bang, tandis que Wapi interroge les pulsions sadiques de Doc Starrduck depuis 4 ans enfermé dans un bunker à l'abri du fluor présent dans le monoxyde de dihydrogène. Pelon relit "les rouilles encagées" de Péret, tandis que les jeunes militants lisent du Toriyama.

Au travail, dans les résidences, et partout ailleurs, c'est la merde, sous fond de guerre avec l'Arabie Saoudite.

...

Et puis allez, en attendant des jours heureux, j'inaugure un petit relookage d'avatar/signature/lereste.

par **Leonid** » 16 Déc 2007, 02:06

Janvier 2008 : Le congrès de la LCR valide à 80 % le projet de thèse majoritaire sur le project de construction d'un nouveau parti anticapitaliste et révolutionnaire.

Le mouvement sur les lycées pro repart pour empêcher la suppression du BEP. Le gouvernement annonce "geler" la réforme.

Mars 2008 : Manifestation autour de la question du contrat de travail passe à la moulinette par le MEDEF et le gouvernement.

Municipales : La LCR obtient 50 élus locaux. Lutte Ouvrière appelle à voter massivement pour "la gauche" et obtient par ailleurs plus de 100 élus locaux.

Avril 2008 : grèves ouvrières et étudiantes, avec manifestations massives pour empêcher la casse du code du travail. Recul partiel du gouvernement, maintien du CDI dans son état actuel.

Juillet 2008 : La direction de Lutte Ouvrière annonce l'exclusion de la Fraction, cette dernière s'étant trop rapproché de la "politique de la LCR", dixit Kaldy dans un interview au Monde.

Décembre 2008 : La Ligue Communiste Révolutionnaire annonce sa dissolution. Le congrès de fondation du Parti de la Révolution sociale a lieu.

Le congrès de Lutte Ouvrière tire un bon bilan de la tactique d'union de la gauche, celle-ci lui ayant permis d'obtenir près de 100 élus locaux.

Le congrès de Lutte Ouvrière affirme néamoins que l'organisation tient au "marxisme, aux trotskysme" et qu'il est donc impensable de changer de cap.

Février 2009 : Le nouveau parti anticapitaliste annonce environ 10 000 militants actifs.

Une nouvelle porte-parole, jeune, femme, travailleuse émerge pour porter la voix du nouveau parti anticapitaliste.

On en arrive ensuite à 2012.

Sarkozy est battu. Delanoe est élu président.

La porte-parole du NPA remporte 7 %.

Lutte Ouvrière ne présente pas de candidat mais appelle à "l'union de la gauche" dès le premier tour et appelle à la constitution d'alliances techniques pour obtenir des parlementaires.

par **Jacquemart** » 16 Déc 2007, 09:00

Dis-moi à quoi tu rêves, je te dirai ce que tu comprends à la politique...
En l'occurrence, pas grand chose, hélas.

Je ne répondrai pas sur les accusations contre LO censée faire le lit de la gauche réformiste. Mais Axel, si cette politique que tu nous prêtes (bien à tort) te choque vraiment, commence donc par balayer devant ta porte. Je me suis laissé dire que parmi les organisations soeurs de la LCR, ne serait-ce qu'en Italie ou au Brésil, il y avait de quoi faire. Mais c'est sans doute plus facile de pourfendre un fantasme chez les autres qu'une réalité chez soi...

:hinhin:

par **artza** » 16 Déc 2007, 10:14

(Jacquemart @ dimanche 16 décembre 2007 à 09:00 a écrit : ne serait-ce qu'en Italie ou au Brésil, il y avait de quoi faire.

Le Brésil c'est bien loin, par contre l'Italie Olivier Besancenot s'y est rendu récemment, accueilli avec succès par les fondateurs d'un nouveau parti Sinistra critica.
Le Parisien, quotidien qui rend régulièrement et longuement compte des propos et des déplacements d'OB a fait une demi-page là-dessus.

Perso je regrette l'appelation de Sinistra critica qui dénote un gauchisme profond et récurent.

SINISTRA POSITIVA serait mieux, ou SINISTRA REALISTA excellent, SINISTRA POSSIBILISTA un peu prétens.. :rofl:

par **Vérié** » 16 Déc 2007, 17:26

(Zelda @ dimanche 16 décembre 2007 à 17:05 a écrit : LCR et LO se réunissent et discutent de constituer un parti, avec deux fractions qui peuvent mener indépendamment leur politique, car la masse des travailleurs, même et surtout les plus combatifs, ne comprennent rien aux divergences LCR/LO et en ont ras-le-bol de ces "pinailleries".

Quelle bonne idée, Zelda ! =D> =D> =D>
Pourquoi attendre 2012 ?

Ca vaudrait tout de même mieux que de... bip-bip-bip

par **Jul** » 16 Déc 2007, 17:45

oh non Vérié stp, on était parti sur un bon trip prémonitoire ne gache pas tout en remettant ça sur le tapis....

par **Matrok** » 16 Déc 2007, 18:04

(artza @ dimanche 16 décembre 2007 à 09:14 a écrit :Perso je regrette l'appelation de Sinistra critica qui dénote un gauchisme profond et récurent.

SINISTRA POSITIVA serait mieux, ou SINISTRA REALISTA excellent, SINISTRA POSSIBILISTA un peu prétens.. :rofl:

En ce moment, sur le FALO, c'est plutôt le mauvais trip, la sinistrose généralisée... (Sauf une. Merci Zelda !)

M'enfin, il faut bien reconnaître que la situation n'invite pas à un fol espoir. Je n'ai aucune idée de ce que donnerons les élections présidentielles de 2012 (s'il y en a), mais d'ici là et si le mouvement ouvrier ne relève pas la tête, on aura presque à coup sûr :
* La partition de la Belgique, s'accompagnant d'une fièvre nationaliste partout en Europe,
* un dérèglement du climat qui s'accentue avec des catastrophes "naturelles" (tu parles) plus nombreuses et plus meurtrières chaque année,
* toujours pas de paix au Darfour, au Congo, en Afghanistan, en Irak...
* ... et une nouvelle guerre contre l'Iran menée par les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France,
* en France : la privatisation des universités et des labos de recherche, ou leur fermeture,
* idem pour les chemins de fer, avec de plus en plus d'accidents, et logiquement de plus en plus de camions sur les routes,
* toujours moins de profs, moins d'infirmières, moins de bureaux de poste,
* le racisme quotidien qui fleurit, s'exprime, se diversifie : contre les homos, les corses, les polonais, les chinois, les femmes, et bien sûr toujours, toujours, toujours contre les musulmans, les juifs, les arabes, les noirs, les gitans, etc...
* et j'en passe et des meilleures.
Qui a dit "sinistrose" ?

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