L'autocritique...

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par piter » 22 Juin 2007, 08:56

bon, camarades, je dois faire mon autocritique...
j'ai vérifié dans les oeuvres complètes, contrairement à ce que je laissais entendre, le terme autocritique apparait bien dans les oeuvres de Lénine.
cela dit j'avais bien raison en disant qu'il ne l'utilise pas dans le sens que cela a pris chez les staliniens ou dans l'idéologie "léniniste".
il ne sagit jamais chez Lénine de quelque chose présenté comme un "principe" du parti "léniniste", d'un dogme ou d'une pratique rituelle. il ne s'agit pas de la pratique d'un individu par rapport au parti (et à sa direction), "reconnaitre ses erreurs devant le aprti", etc..mais il s'agit seulement de l'idée que le parti ne doit pas craindre de se dédire en changeant de position, donc de critiquer ce qui était avant ses positions, de faire en cela sa propre critique, d'ou autocritique.
d'ailleurs pour etre honnéte il me semble que c'est plutot ce genre d'autocritique que défend Convive et non pas la pratique stalinienne et caricaturale de l"autocritique" comme arme bureaucratique de domination et d'humiliation de toute opposition.
cela dit je pense qu'on doit éviter d'utiliser le terme d'autocritique pour éviter toute ambiguité, toute assimilation avec les pratiques staliniennes. (vous me direz on peut dire pareils du terme "communisme", mais la différence c'est qu'on peut sans aucun dommage se passer du terme d"autocritique", il y a quinze manière de dire différemment que les positions du parti ne sont pas un dogme, qu'on peut en changer, les critiquer, etc...remplacer le terme "communisme" c'est plus difficile et contrairement au terme d'"autocritique" il renvoie à toute la tradition du mouvement ouvrier révolutionnaire, le terme d'"autocritique" est quand meme beaucoup plus spécifiquement connoté stal...).
piter
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Jan 2006, 11:16

Message par Ottokar » 22 Juin 2007, 09:15

(piter @ vendredi 22 juin 2007 à 08:56 a écrit : bon, camarades, je dois faire mon autocritique...

cela ne suffit pas ! il faut que tu recherches l'origine de tes erreurs pour que le parti apprenne, que toi même tu comprennes, ce qui permettra de progresser et d'éradiquer ces tendances déviatonnistes petite-bourgeoises ! :D

PS : c'est de l'ironie...
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par jamesbataille » 22 Juin 2007, 10:44

(El convidado de piedra @ jeudi 21 juin 2007 à 21:57 a écrit :
(jamesbataille @ jeudi 21 juin 2007 à 20:18 a écrit : j'ai un peu du mal à piger cette pratique de l'autocritique...
"Mon parti, pardonne moi parce que j'ai péché..."

C'est normal.

T'as mal lu.

A la place de "auto-critique" t'as lu "confesion"...

Et t'as pris ta méprise pour une "critique" de l'"auto-critique".

C'est une méprise courante et le fond ce n'est pas le marxisme mais quelques restes d'éducation réligieuse que beaucoup portent en soi.

Parce que ne pas comprendre la nature complètement différente d'une auto critique ne peut venir que des associations mentales qui renvoient logiquement à la confesion d'origine religieuse.

Ceci est assez courant de la part des gens qui vienent au mouvement communiste à partir d'une profonde compasion pour le sort du monde ouvrirer (ainsi le sentent et le pensent ces personnes).

Il charrient en eux donc une profonde influence réligieuse, chretienne fondamentalement, qui les a marqué (dans le meilleur sens du point de vue de la réligion de la morale réligieuse en fait) mais qui les fait comprendre tout reconnaissance de ses propres erreurs "à la réligieuse" (si je peux me permettre) et "fabriquer" un blocage contre une pratique démocratique qui ne peut que renforcer l'unité des partis et organisations ouvrières quand elle est pratiquée correctement.

C'est ainsi qu'on peut lire "confesion" à la place de "auto-critique"

mais bien sur...

:smoke:

-modéré-
jamesbataille
 
Message(s) : 0
Inscription : 22 Mars 2007, 08:49

Message par Gaby » 22 Juin 2007, 16:40

Ca ne me choque pas que Convidado tienne à défendre l'idée de l'autocritique publique en général, surtout que dans la situation délicate actuelle (un état longtemps prolongé), il est évident que même les meilleures organisations ont une petite part de responsabilité que la situation "objective" ne peut pas endosser seule. Ca me semble le bon sens que de vouloir s'améliorer, le perfectionnisme est une qualité, même si l'on peut se satisfaire d'une ligne générale. Je n'ai jamais connu de vie intérieure d'un parti politique, mais ca me semble le bon sens même que de chercher à comprendre pourquoi le courant réellement communiste n'est qu'une anecdote de l'Histoire pourtant mouvementée depuis la transformation de la troisième Internationale...

Je ne crois pas que LO adopte béatement tout son passé, ou que Convidado est un grincheux sur les virgules. Alors autant éviter les caricatures.

Ca m'embête plus quand Convidado s'en tient à la conception stalinienne de la "lutte de classes prolongée dans le parti". Non pas qu'une organisation ne puisse pas se tromper ou être influencée par les idées de la classe dominante, c'est d'une banalité évidemment reconnue par tous ici... c'est juste que la politique est parfois plus compliquée que la traque des tendances anarchisantes, et qu'on peut être fidèle au prolétariat en faisant par exemple des choix de propagande légèrement différents. Il y a mille choix à faire à chaque instant dans la vie militante, parfois on n'est pas à chercher lequel est influencé par la bourgeoisie, mais lequel est le meilleur, plus simplement, dans des choses importantes (une campagne) ou plus individuelles (un contact avec qqun)... d'ailleurs dans notre perspective, c'est idiot de faire une campagne appellant les travailleurs à prendre les armes ! S'y refuser, alors que c'est pourtant une nécessité à terme pour les intérêts du prolétariat, ce n'est pas être petit-bourgeois...

J'ai peut-être la faiblesse de penser que dans les voies de l'histoire vers une société humaine débarassée de ses vices, il y a des impératifs (le rôle des producteurs de richesse dans la construction d'une société où l'on contrôle vraiment les capacités de l'humanité, entre beaucoup d'autres), et d'autres choses moins importantes. Par exemple, seul un idiot peut s'imaginer que la consigne de vote de LO aux Présidentielles 2007 a une importance cruciale pour notre combat au long cours ; elle ne compte qu'à très court terme, et encore presque à une échelle de quelques individus. Autant le faire bien, bien sûr. Et en causer, encore et encore, avant comme après. Mais alors là, contrairement à Convidado, je n'ai vraiment pas peur que LO ne le fasse pas assez, loin de là !
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par Ottokar » 22 Juin 2007, 17:50

visblement on a glissé de "l'autocritique" individuelle à la critique du parti par lui-même.

La première, je le maintiens, je ne l'ai jamais vue à LO. Cela me fait penser à une séance d'autoflagellation d'un militant individuel qui aurait dévié de la ligne... une pratique stalinienne, pour ne pas dire qu'elle rapelle l'inquisition !

La seconde, que Convidado appelle "léniniste", consiste pour le parti à analyser ses choix, ses erreurs éventuelles, et se dise à chaque étape "qu'est-ce qui n'a pas marché, qu'est-ce qu'on aurait pu faire pour que ça marche ?" Celle là, oui, sans y passer notre vie, je l'ai pratiquée, et c'est bien normal. Tout le monde le fait. Pas besoin de la dire "léniniste". C'est le debriefing après un match de foot, quand on se repasse la cassette et qu'on regarde ses erreurs.

Bon si maintenant on est d'accord, il faut faire son autocritique pour chercher pourquoi on ne s'est pas compris, et quelles tendances petites-bourgeoises cela reflète ? :D
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par jedi69 » 22 Juin 2007, 19:53

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



Comme tu dis "El conv", "les faits sont tétus" et ce sont eux en définitif qui tranche sur nos théories, nos positionnement politique personnel ...


Là sur le forum, je parle en mon nom, donc tout ce que je dis je veux que ça soit la vérité, dans la vérité, que ce soit vraie. De ça je peux en être sûr quand je parle du passé(et encore, big bang, jurassique, préhistoire, antiquité, moyen age, j'en connais pas des masses) et du présent, pour ce qui est du futur, des prévisions, j'avance à taton, sur des grandes lignes politiques. Les choses précises, bah, je peux faire des erreurs. Mais voilà, plus je connais de choses sur le pasé et le présent plus mes erreurs sur mes prévisions, mon programme politique sont moindre, plus je suis précis, rigoureux, scientifique. Au finale, c'est ça qu'on veut devenir : des socialiste scientifique.


L'auto-critique là dedans, c'est quoi ? Personnellement c'est reconnaitre que je ne connais pas tout, mais en m'associant à d'autres militants, d'autres sympathisants, d'autres travailleurs, je connais de plus en plus de choses sur la réalité de ce monde. C'est reconnaitre par exemple que j'ai des connaissances limitées sur l'univers ou d'autres sujets et en apprendre le maximum et en apprendre aux autres pour former correctement ce parti de révolutionnaires du 3ème millénaires. :-P J'exagère, mais parfois c'était ça. La réalité m'a rattrapé, les faits, la vérité est entrée en moi par d'autres voie que par les livres, où les vidéos dont j'étais boulimiques. Par le travail, les galères qui m'ont appris la patience, alors que j'aurais pu l'apprendre en écoutant les plus anciens, pas nécessairement les 68ards mais justes mes ainés(qui eux appréciaient bien mieux l'influence, la culture, l'expérience des 68ards et des plus anciens).


Ca je pense pas que ce soit une auto-critique, c'est juste de l'apprentissage, de l'expérience, du recul. et en fait c'est tous les les militants, sympathisants, collègues de boulot qui m'ont remis les pieds sur terre, la tête sur les épaules. en fin, le socialisme scientifique ça aide beaucoup, ça aide à comprendre plus vite, donc la maladie est passé assez vite. Mais voilà, je pense pas que ce soit une auto-critique, ni même que je me suis soigné tout seul. J'ai écouté les critiques, j'ai apprécié les soins des autres, c'est les autres qui m'ont guerrie. Tout seul en fait, je suis pas grand chose. Ca m'a appris aussi à être critique, à soigner les autres, à apporter ce que je sais aux autres. Et puis quand on est exploité et qu'on connait un minimum les idées révolutionnaires, l'aspect pratiques des critiques, des soins, on les apprécie rapidement.


Aprés ce sont des grands évènements qui trancheront sur les conceptions militantes, politiques des courants d'extrème gauche ... on parlera d'auto-critique ? On parlera de purges ? Dans les grands évènements les luttes seront rudes, violentes, sans pitié, l'auto-critique aura un espace trés mince, faudra avoir un programme opposé diamétralement à la bourgeoisie, faudra se battre aux milieux des nuances contradictoires ... faire des alliances, des compromis, être fermes, indépendants pour arriver à la victoire.





allé ...


A+
jedi69
 
Message(s) : 3
Inscription : 04 Avr 2006, 19:15

Message par Jacquemart » 22 Juin 2007, 21:13

Ah ben si c'est ça l'autocritique, me voilà rassuré.
Mais enfin, j'ai l'impression que beaucoup de braves gens, qui avouent tout bêtement quand ils se gourent, ont une pratique "léniniste", avec leur conjoint, leurs amis ou au boulot.
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par Ottokar » 22 Juin 2007, 22:06

et puis des tas d'autres, quand c'est fini, quand c'est du passé, ils n'y reviennent pas, ils vont de l'avant et ça va bien comme ça aussi.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)

cron