Je suis choqué par l'emballement politique et médiatique qu'a suscité la mort d'un enfant à Meaux. On a eu droit avant toute enquête à de nombreux titres sur la "violence ordinaire", voire même les "(très) jeunes barbares".
Et qu'en est-il réellement ?
Le fameux "tabassage sauvage" n'a pas même laissé un hématome ni un bleu. L'enfant n'est même pas tombé à cause des coups, mais à cause de son malaise.
«Ces coups n'ont laissé aucune trace ni hématome sur son corps, pas même un bleu. Cela n'a rien à voir avec un tabassage. Il s'agit plus d'une empoignade ou d'une ruade, poursuit cet enquêteur, ils ne le jettent pas par terre, l'enfant tombe à cause du malaise déclenché par ce conflit.» selon un comissaire de la PJ de Versailles.
Et on atteint des sommets, quand on sait que les médias ont tous tenu à préciser la couleur de peau et l'origine de la victime et des agresseurs et que certains parlaient de l'"hypothèse d'un crime raciste". Pratique !
Quand les syndicats enseignants demandent des moyens supplémentaires à la suite de ce drame, ils ont raison (pour ceux qui ne sont pas tombé dans le piège du "deux jeunes en tuent un autre") : avec une médecine scolaire (ou pas scolaire d'ailleurs) plus préventive, la grave malformation cardiaque aurait peut-être pu être détectée. Et s'il n'y avait pas un enseignant pour 25 ou 30 mômes, les secours seraient peut-être arrivés plus tôt (même si ils n'auraient rien pu faire...)
Faudra m'expliquer comment on empêche des enfants de se bousculer pour un ballon.
Cela dit, au-delà de l'utilisation à des fins politiques de ce fait divers par la plupart des candidats à la présidentielle, je comprend les réactions des profs : si c'est un collège dur (apparemment c'est le cas, mais je commence à être méfiant sur cette affaire), ils sont confrontés quotidiennement à de la violence pas ordinaire. Et ils ont fait l'hypothèse que c'était un cran de plus franchi dans l'escalade.
Vous en pensez quoi ?