Liban

Dans le monde...

Message par Puig Antich » 10 Déc 2006, 16:04

Le Hezbollah serait en pleine campagne pour s'en prendre physiquement aux militants de gauche, particulièrement du PCL, ainsi qu'à certains minoritaires du parti amal, selon un ami. Quelqu'un aurait des informations là dessus ?
Puig Antich
 
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Message par Combat » 10 Déc 2006, 16:14

Mais le PCL n'a t il pas fait alliance avec le Hezbollah ou en tout cas apporte un soutien tres fort peu critique lors de la derniere crise? C'est ce que j'avais cru comprendre.

Il y a peut etre plus d'infos en Arabe ici:
http://www.lcparty.org/
Combat
 
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Message par Puig Antich » 10 Déc 2006, 16:22

Oui. Mais ça n'empêche pas. Le fait que la gauche iranienne ait fait alliance avec les islamistes contre le régime du Shah, puis dans la surenchère "anti-impérialiste", n'a pas empêché le régime de Khomeiny, une fois stabilisé, d'éradiquer le mouvement ouvrier et la gauche. Généralement, lorsqu'il y a "unité", il y a toujours un idiot utile. Il me semble que c'est ce rôle là que veut faire jouer à la gauche le courant islamiste. De toute façon, le Hezbollah avait mis des conditions pour admettre dans son "front de résistance" les militants de gauche, et notamment qu'ils ne contestent en aucun cas les moeurs rétrogrades dont il fait la promotion, et s'abstiennent de parler de laïcité et de matérialisme. Tout au plus acceptent ils quelques portraits de Che Guevara, qui peuvent difficilement repeindre en rouge un mouvement réactionnaire.

Persécuter la gauche ne serait de toute façon pas un fait nouveau de la part du Hezbollah, agent de l'état iranien, de ses intérêts et de son idéologie.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 10 Déc 2006, 16:33

Un communiqué du PCL sur la crise actuelle.

a écrit : Les Etats-Unis soutiennent Sanioura
Contre la colère populaire




        La crise politique, qui sévit au Liban depuis la dernière agression israélienne, connaît, depuis quelques jours, une nouvelle escalade la plus violente et la plus dangereuse depuis la fin de la guerre civile en 1990.
        Cette escalade vient du fait que le gouvernement libanais, dirigé par Fouad Sanioura (qui fut l’un des plus proches collaborateurs de l’ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri), refuse de prendre au sérieux le grand mouvement de protestation contre sa politique et de quitter, par suite, la scène politique libanaise, surtout que six ministres sont déjà démissionnaires et que, selon l’accord de Taëf (devenu partie intégrante de la Constitution en 1990), la formation des gouvernements doit se baser sur la participation de toutes les confessions religieuses proportionnellement au nombre de leurs adhérents. Bien plus, le Premier ministre ne cache pas qu’il ait fait appel à des appuis sur les deux scènes régionale et internationale. Ainsi, les trois derniers jours qui marquèrent la fin de la semaine passée, nous avons pu voir et entendre des chefs d’Etats mais aussi des ministres allant du Golfe arabique à l’Amérique du Nord crier leur solidarité avec le gouvernement « démocratique » assiégé par un million et plus de Libanais « vendus à l’étranger » et « menés par l’Iran et la Syrie » !
        Et ce qui choque le plus dans ces cris de solidarité « démocratique » contre un mouvement de protestation libanais, c’est qu’ils viennent de Condoleeza Rice, la représentante d’une administration poursuivie par les plus grands crimes contre l’humanité et aussi des deux régimes de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte peu connus pour leur reconnaissance des libertés démocratiques dans leurs pays respectifs. De plus, la France (de Chirac et de celle qui tente de le remplacer) a, elle aussi, pris parti pour un groupe de Libanais qui furent jusqu’en 2005 les représentants les plus acharnés de la tutelle syrienne.
        De telles positions, aux dires de beaucoup, constituent la raison pour laquelle le gouvernement libanais refuse de discuter des revendications de l’opposition, même celle dont le seul but est d’entrer dans le gouvernement ou d’améliorer sa présence au sein de ce gouvernement. Et la lutte acharnée pour sauvegarder les privilèges et les intérêts prend des formes assez étonnantes tandis que l’on oublie de parler du plan économique présenté sous le titre de « Paris 3 » et basé sur deux points essentiels : le premier étant celui des privatisations de tous les services considérés d’utilité publique dans un objectif plus général, à savoir la suppression graduelle du secteur public et de la fonction publique. Quant au second, il se trouve dans l’imposition de nouveaux impôts indirectes et l’augmentation des taxes existantes (dont la TVA) tout en réduisant les salaires et les retraites, de manière à rendre l’économie plus souple selon les critères imposés par la Banque mondiale et à ouvrir le Liban, tant sur le plan économique que politique, devant les transnationales ; ce qui le transformerait en un nouveau paradis fiscal pour les « riches » de la Planète…
        La crise libanaise actuelle est, donc, si aiguë que les solutions traditionnelles deviennent incapables de la résoudre comme par le passé. Surtout que l’ingérence étasunienne, venue remplacer la tutelle syrienne (que les Etats-Unis avaient parrainée), se manifeste non seulement dans le domaine politique, à travers les diktats proférés par son ambassadeur au Liban, David Fieltman, mais dans le domaine militaire et, surtout, du renseignement qui ne concerne pas seulement ce qui se passe chez nous… D’ailleurs, des projets sont mis en cours afin de construire une nouvelle base américaine dans la région de Jbeil ; ce qui bouclerait la boucle sur le plan de la répartition des bases américaine dans la Méditerranée orientale et donnerait plus de sécurité à Israël tout en facilitant ses plans et ceux de l’administration américaine visant au transfert de dizaines de milliers de familles palestiniennes nouvelles au Liban , tout en empêchant celles déjà présentes (quelques 60 000 autres regroupant 360 000 personnes) de réintégrer son pays selon les résolutions des Nations Unies qui parlent du droit de retour des réfugiés palestiniens.
        Quel plan peut nous sortir de la crise et sauvegarder l’unité nationale, tout en empêchant le retour à une nouvelle guerre civile que les Etats-Unis préparent entre les communautés sunnite et chiite du pays ?
        Nous pensons que le meilleur plan dans ce domaine est celui qui résoudrait, simultanément, les crises politiques qui sévissent tant sur le plan de la représentativité du parlement (formé, à la suite du retrait des Syriens en l’an 2005, selon une loi électorale injuste et mise au point par ces mêmes Syriens en l’an 2000) que sur le plan du pouvoir exécutif (président de la République et gouvernement).
        Ce plan pourrait contenir les points suivants :
        1- La démission du gouvernement de Fouad Sanioura et la constitution d’un gouvernement provisoire qui aura un délai de trois mois afin de promulguer une nouvelle loi électorale (que la majorité des Libanais veut qu’elle soit basée sur la proportionnelle et en dehors des quotas confessionnels).
        2- Dès que la loi électorale sera promulguée, des élections législatives anticipées devraient avoir lieu afin d’élire un nouveau parlement.
        3- Le nouveau parlement élira un nouveau président de la République qui aura pour première tâche la constitution d’un gouvernement d’unité nationale afin que toutes les formations politiques libanaises tentent de mettre au point les solutions nécessaires dans tous les domaines, à commencer par la création de la « Commission pour la suppression du confessionnalisme », contenue dans l’Accord de Taëf, et la réforme économique nécessaire.
        Mais les Etats-Unis et les Israéliens laisseront-ils faire ou bien poursuivront-ils les pressions par le biais de certaines formations politiques libanaises afin de réaliser ce qu’Israël n’a pu faire durant l’agression de juillet 2006 : la mainmise sur les armes du Hezbollah…


        Marie NASSIF-DEBS

        Beyrouth, le 4 décembre 2006
       


Rien de bien prolétarien, mais peut-être que la revendication juste d'un scrutin à la proportionnelle et de la déconfessionalisation de la vie politique peut énerver le Hezbollah, qui ne remet pas en cause la représentation de type confessionnelle, mais veut juste en changer les termes à son profit, il me semble. Peut-être certains en savent plus ?
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 16 Déc 2006, 22:36

Dans Rouge.

a écrit :LIBAN
La rue fait le siège du gouvernement
Les événements qui se déroulent actuellement au Liban retiennent l’attention des chancelleries occidentales et des principales capitales arabes. Preuve qu’ils dépassent de loin le seul cadre libanais.

Depuis la guerre des 33 jours entre la résistance libanaise et Israël, le Liban répercute les secousses géopolitiques de la région. À Beyrouth, sur la place des Martyrs et la place Ryad-as-Sulh, la mobilisation est continue. Des dizaines de milliers de partisans du Hezbollah, du Courant patriotique libre (CPL, chrétien) du général Michel Aoun, mais aussi de la mouvance de gauche, nationaliste arabe et nassérienne, se donnent rendez-vous, dans une forme de réappropriation populaire, jeune et multiconfessionnelle, d’un centre-ville appartenant pour l’essentiel aux sociétés de la richissime famille Hariri. Le 10 décembre, une nouvelle manifestation a envahi les rues de Beyrouth, à l’appel de l’opposition, aussi massive que celle du 1er décembre, qui avait rassemblé plus d’un million de personnes. De nouvelles formes de mobilisation pourraient être utilisées si une solution politique n’est pas trouvée, allant du blocage institutionnel et économique à la démission de l’ensemble des députés, chrétiens et chiites, de l’opposition.

À l’origine, la revendication de l’opposition est d’obtenir le tiers de blocage dans le gouvernement pro-occidental, élu en 2005, dans l’attente de nouvelles élections. Mais, dans la confrontation présente, les positions tendent à se radicaliser, et les manifestants demandent une démission pure et simple du gouvernement Siniora, ainsi que la tenue de nouvelles élections. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a souligné, le 7 décembre, dans une allocution retransmise en direct aux manifestants, que si le gouvernement persiste dans son refus du tiers de blocage, l’opposition fera « tomber le gouvernement », et « formera un cabinet transitoire qui appellera à des élections législatives anticipées ». « Nous refusons toute tutelle, qu’elle soit celle de l’Occidental, de l’ami ou du frère », a-t-il précisé, dans une réponse à peine voilée à ceux qui accusent l’opposition d’être manipulée par la Syrie ou l’Iran, soulignant également que l’opposition ferait tout pour éviter les risques de guerre civile confessionnelle : « Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre civile, même si vous tuez 1 000 d’entre nous. » Hassan Nasrallah entendait répondre aux provocations violentes de la majorité gouvernementale, qui ont abouti à la mort du jeune chiite Ali Ahmad Mahmoud, lors d’un affrontement, le 2 décembre, entre sunnites et chiites, dans le quartier de Qasqas.

De son côté, la gauche adopte deux attitudes. Des organisations comme le Mouvement du peuple, de Najah Wakim, et des intellectuels de gauche et nationalistes regroupés autour du quotidien Al-Akhbar prennent fait et cause pour le mouvement, tandis que le Parti communiste libanais (PCL) lui accorde un soutien critique, demandant au Hezbollah et à Aoun de clarifier leurs programmes sur la déconfessionnalisation du système libanais. Si elle estime encore « insuffisantes » les revendications du Hezbollah et de Aoun, Marie Nassif Debs, membre du bureau politique du PCL, estime néanmoins que le Hezbollah s’est « engagé dans une dynamique positive » depuis qu’il a décidé d’entrer en confrontation avec le gouvernement, fait totalement nouveau pour un parti qui se concentrait auparavant sur la résistance au sud Liban, et qui avait tendance à négliger les questions politiques internes. La situation, en effet, est totalement nouvelle et les gouvernements arabes, comme les gouvernements occidentaux, redoutent avant tout qu’après la victoire de la résistance libanaise de juillet-août - qui avait déjà modifié la donne régionale -, un gouvernement pro-occidental ne soit renversé par la rue, ce qui constituerait un séisme dans la région et menacerait profondément les régimes en place.

De Beyrouth, Nicolas Qualander
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 16 Déc 2006, 22:38

a écrit :le Hezbollah s’est « engagé dans une dynamique positive »


Toute la tragédie d'une politique suicidaire résumée en une phrase.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 16 Déc 2006, 22:40

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