(lucien @ mardi 21 novembre 2006 à 22:07 a écrit :
L'un n'empêche pas l'autre.
Là dessus, en théorie, peut-être pas... Mais dans l'expérience, on voit quand même pas mal de gens passer du militantisme politique au militantisme syndical, ce qui est une manière de "décrocher" de l'engagement politique, voire au militantisme pédagogique. Je pense que si tu as une certaine expérience du monde enseignant, tu vois à quoi je fais référence, on en trouve dans toutes les salles des profs. Certains sont d'ailleurs restés des gens plutôt bien humainement et dans le travail.
Mais quand même, je maintiens que si on veut militer sérieusement dans le syndicat, ça prend beaucoup de temps et que les journées ne sont pas extensibles à l'infini, et qu'on le fait forcément au détriment d'autres choses.
Si toi, tu arrives à le faire, c'est très bien, mais c'est rare. Et puis je ne sais pas bien ce que tu penses politiquement de l'idée selon laquelle la priorité des priorités de notre action militante, c'est de construire le parti qui manque à la classe ouvrière. C'est à dire de faire en sorte, autant qu'on le peut, que le plus de gens possibles sympathisent à notre contact avec nos idées, les approfondissent, se revendiquent explicitement des idées communistes et du parti qui les défend, se bagarrent et surtout comprennent comment on intervient dans les luttes, choisissent d'oeuvrer eux-mêmes à la construction du parti et tout ceci, un peu, beaucoup, passionnément etc ...
Cela pour dire que quand on en fait sa priorité politique, eh bien la question d'avoir un rôle dans la direction d'un syndicat de travailleurs certes, mais pas d'ouvriers ni d'employés d'un trust capitaliste ne se pose pas de la même façon que dans les entreprises. Et que non, il n'est pas illégitime d'y accorder assez peu d'attention, si pas ailleurs on oeuvre à autre chose.
En revanche, pour ta dernière question, eh bien effectivement, un militant syndical qui aurait été gagné aux idées politiques par la suite est encore dans une position différente de quelqu'un qui arrive "tout neuf" si l'on peut dire. (c'est quand même assez rare ...) Dans ce cas, je ne saurais te répondre précisément, disons que cela est sûrement à voir au cas par cas. Si effectivement quelqu'un de valeur joue un petit rôle quelque part, bon, eh bien il n'a pas de raisons de démissionner, surtout s'il ne s'en raconte pas sur ce qu'il fabrique pour de vrai dans telle ou telle tendance du syndicat ou à tel organe de direction. Enfin, au bout d'un moment ça doit quand même être un peu inconfortable, je suppose, de voir tous ces types grenouiller dans tous les sens alors qu'on a des idées et des façons de faire qui vont à l'opposé de ces pratiques.