Le camarade "eruditrotsk" donne des précisions tout à fait intéressantes, mais je le trouve un peu injuste avec Peng. Tout d'abord, quand il écrit :
(eruditrotsk @ jeudi 28 décembre 2006 à 15:20 a écrit :A ma connaissance, "l'Envol" a été publié (et traduit, si je ne trompe pas) par un couple de sinologues, Claude Cadart et sa compagne, dont il se disait dans le temps qu'elle était la fille de Peng. Je n'ai pas vérifié ce détail. Il n'est pas exclu qu'il y ait entre les mains de Cadart et sa compagne tout ou partie de la suite des souvenirs de Peng, puisque Gallimard annonçait indirectement une suite à ce livre en présentant L'Envol comme un premier tome d'une oeuvre plus large, mais la suite n'a pas vu le jour pour des raisons certainement commerciales.
Peng dit clairement dans l'«Avertissement» (février 1982) de l'édition en français de «L'Envol du communisme en Chine. Mémoires de PENG Shuzhi.» (Éditions GALLIMARD, Paris 1983, 488 pages) :
1) que Cheng Yingxiang (compagne de et co-auteur avec Claude Cadart de cet ouvrage) est sa fille.
2) qu'il s'agit là du "premier des trois volets de mes mémoires".
Il n'y a donc pas lieu d'en rester à des allusions sur ces deux points, qui sont suffisamment établis par les déclarations explicites de Peng.
Ensuite, camarade "eruditrotsk", quand tu écris :
(eruditrotsk @ jeudi 28 décembre 2006 à 15:20 a écrit :On apprenait effectivement beaucoup de choses intéressantes en lisant "L'Envol", mais aussi des choses moins bien sur la personnalité de Peng qui s'est mis en scène face à Mao, comme un Trotsky face à Staline, ce qui me paraît un peu au-dessus des moyens politiques de Peng.
Je me permets de mettre en doute ton jugement. je n'ai pas du tout eu la même impression que toi (en gros que Peng "se mettait en scène" face à Mao, en se prenant pour Trotsky). J'ai trouvé au contraire que son livre était d'un grand intérêt (en tant que témoignage direct) pour détruire la légende dorée du "jeune Mao" (dont on ne peut pas effectivement ne pas faire le parallèle avec les défauts du "jeune Staline"). En un mot je crois que le témoignage de Peng peut être utile pour casser le culte de la personnalité du "grand timonier". Par contre, je n'ai pas senti que Peng cherchait à enjoliver ou exagérer son propre rôle.
Peux-tu préciser à quoi tu fais allusion sur ce point ? En particulier sur ses "moyens politiques" que tu semble juger limités...
Rappelons quand même que nous parlons ici de militantsqui eurent à combattre et à construire des organisations ouvrières dans des conditions extrêmement difficiles. Ainsi Peng trouva lui-même par ses propres efforts son chemin jusqu'au marxisme, jusqu'au communisme, puis jusqu'au trotskysme. Son destin comme celui des autres trotskystes chinois doit être surtout une source d'enseignements pour nous. Les "erreurs" de militants de cette trempe, je crois que nous devons rester très modestes pour en juger.