(derjinsko @ vendredi 6 octobre 2006 à 23:05 a écrit : =D> D'accord avec toi Ottokar , mais que viens faire ici la référence au Capitalisme d'Etat :33: :whistling_notes:
c'est un peu au passage parce que souvent c'est la critique que ce courant adresse au courant trotskyste. Cela dit, Vérié n'a pas tort sur ce point, il y a des courants capitalistes d'Etat très droitiers (ceux qui s'appelaient dans le temps IS en Grande Bretagne) et des courants trotskystes très gauchistes. Et il y a Vérié, qui est Vérié... Mais en règle générale, les capitalistes d'Etat refusent la démarche trotsksyte type "programme de transition" et "revendications transitoires", c'est-à-dire des revendications qui ne peuvent être accordées dans le cadre du système capitaliste et emmènent les masses, si elles s'en emparent, à aller plus loin. Le type même de ces revendications, c'est le "contrôle ouvrier sur la production", la revendication au nom de laquelle les bolchéviks ont pris le pouvoir.
Dans le fond, la question est simple. les gens constatent les dégâts du système : les boîtes ferment "à cause de la concurrence", des salariés sont licenciés et on leur impose des sacrifices au nom de cette même concurrence. Bien sûr, on peut remettre en cause cette concurrence stupide, parler de coopération entre les hommes, d'organisation collective de la production, bref, faire de la propagande socialiste. Je trouve parfois de tels articles dans LO.
Mais on peut aussi dire aux gens des choses qu'ils peuvent trouver "de bon sens". Si le patron manque d'argent comme il le dit, pourquoi est-ce sur les salaires qu'on prend et non sur les profits ? S'ils nous disent que cela ne suffirait pas, qu'il n'y a rien, pourquoi n'irions-nous pas vérifier ? Voyons, on est dans une petite boîte, le patron, on le connaît, il possède telle maison, tel paquet d'actions, telle participation dans une société... la compta peut nous dire combien il a payé pour telle ou telle chose, bref combien on peut retracer combien il a sorti pour les profits. Il ne s'agit pas de faire du Herzog, l'ex-économiste du Pc qui flirtait avec le patronat, de trouver de "bons" critères de gestion. Il s'agit de montrer que "de l'argent, il y en a, dans les caisses du patronat".
Et s'il n'y en a plus ? Le programme de transition y répondait aussi, en son temps... nous nous fichons de ces patrons banqueroutiers, victimes de leur propre système. Nous voulons vivre. Et d'ailleurs même dans ce cas, remontons dans le passé, voyons combien la famille a accumulé, comment elle s'est fait sa fortune au fil des générations, sur notre dos. Et réclamons qu'on prenne dessus pour nous sauver. Quand ils doivent de l'argent leurs homologues, on est capable de le faire. Et bien, ils nous doivent de l'argent ! Qu'ils payent. Et s'ils ne l'ont pas en cash, qu'ils vendent, leurs maisons, leurs voitures, leurs résidences secondaires, etc. C'est eux ou c'est nous.
Si la référence au "capitalisme d'Etat" doit gêner et polluer la discussion, oublions-là. On aura des occasions d'en reparler. Parlons du fond. De ce que nous allons dire dans cette prochaine campagne.