a écrit :
Dès le début les choses sont pliés. Les combattants sont prêts à épargner un proprétaire foncier délateur (monnaie d'échange) et à éxécuter (les états d'âmes n'y changent rien) un petit valet de ferme qui céda devant le chantâge de voir sa famille réduite à l'indigence !
Ce n'est pas tout à fait ça : ils sont exécutés tous les deux parce que les prisoniers républicains l'ont été aussi, même si seul le "gentleman farmer" constitue un otage intéressant.
C'est dur, mais je ne sais pas si on peut reprocher à l'IRA d'exécuter des délateurs, même ayant agi sous la menace. En tous cas, rien ne laisse penser (dans le film) qu'ils seraient plus indulgents avec quelqu'un d'une autre origine sociale.
Dans la scène après le procès, on voit aussi que l'argument de Teddy : "il (le créancier) nous finance nos armes, donc on est obligé de le ménager" est biaisé et pas très sincère. L'IRA n'envisage pas de confisquer l'argent nécessaire aux riches. Ce n'est pas un problème pratique, c'est le problème de savoir au service de quelle classe on combat. L'origine sociale des dirigeants et des cadres de l'IRA est claire, la répartition des rôles aussi. Dan (le cheminot socialiste) est franchement subversif lorsqu'il demande aux deux volontaires ce qu'ils ont comme argent sur eux, pour leur faire comprendre qu'ils se battent pour des intérêts qui ne sont pâs les leurs. Les ouvriers agricoles sont là pour porter des flingues, et leur cerveau, il n'y a qu'à l'alimenter à l'eau bénite, la religion étant omniprésente dans la guerilla, alors même que les classes instruites semblent plus détachées de ce côté (voir le gentleman farmer, les deux frères...). Du coup je rejoins artza, l'exécution de Chris fait grincer des dents.
Ce que tu dis sur Ken Loach me surprend. Je le croyais trotskyste et membre du SWP. Qu'en est-il ?