Primo Levi : Si c'est un homme, appendice
1976
Cet article est destiné à la fois à ceux qui pensent encore que l'URSS aurait pu constituer une alternative au système capitaliste, mais aussi en général à tous ceux qui font l'amalgame entre communisme et stalinisme.
En voici la preuve par 4:
1) La collectivité est censée combler les besoins de chacun conformément à l'adage Marxiste "A chacun selon ses besoins". Or l'Ukraine fut ravagée par une famine qui a fait des milliers de victimes.
2) Une société sans classes ??? Le système bureaucratique de l'URSS s'est doté d'une nouvelle classe dominante: Des milliers d'apparatchiks ont vu le jour sous Staline. Où est la société égalitaire prônée par Marx ?
3) Une société sans Etat ??? L'histoire a prouvée que l'Etat soviétique contrôlait tous les niveaux de la société.
4) L'absence de force de coercition ??? Le KGB arrêtait arbitrairement de simples citoyens soviétiques qui n'avaient rien demandé à personne. Cette police secrète a pris la direction de l'un des plus grand centres concentrationnaires du monde: le Goulag.
etc...
Tous ces éléments sont des preuves que la majorité des systèmes dits « communistes » ont été d'effroyables gâchis non seulement sur le plan humain mais aussi sur le plan idéologique. Le communisme est aujourd'hui stigmatisé à tort.
Alors en tant que communiste, il est de notre devoir de dire: "Tout est à refaire". Il est grave que encore aujourd'hui des gens puissent encore avoir foi dans le stalinisme. Les gens qui affirment cela contribuent à renforcer le malaise qui plombe cet idéal porteur d'espoir.
Ce sujet est source de débat, je vous invite donc à confronter vos idées sur ce sujet et à contredire ce que je viens d'annoncer.
On peut ajouter le testament de Lénine à propos du "camarade Staline" :
"4 janvier 1924
Post-scriptum. Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C'est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue de Staline par une supériorité - c'est-à-dire qu'il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre Staline et Trotsky que j'ai examinés plus haut, ce n'est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive."
Pour finir, quoi de mieux qu'un aveu de Staline lui même justifiant son despotisme en URSS ?
Ces paroles, il les prononça le 21 décembre 1931, lors d'une réunion du Parti :
"Souvenez-vous que vous êtes en Russie, le pays des tsars. Les Russes veulent être dirigés par un seul homme."
Cela prouve à quel point il était en décalage avec le communisme, allant même jusqu'a renier la révolution, qui abolissait un système autocratique.
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