(El convidado de piedra @ dimanche 28 mai 2006 à 22:17 a écrit : Un oeuf peut devenir, sous certaines conditions de température un poussin; mais aucun pierre pourra jamais devenir poussin.
Si j'osais, j'utiliserais volontiers ta métaphore pour illustrer les propos sur les qualités et défauts des staliniens et des trotskystes ! Les staliniens sont définitivement passés dans l'autre camp (après 33 pour Trotsky), comme les sociaux démocrates (après 14 pour Lénine). Ils sont des pierres. Pourtant on nous dira qu'il y a eu d'excellents militants ouvriers social-démocrates ensuite, dans les années 20, et d'affreux communistes, sectaires, intellos, coupants, bornés, etc. j'en passe et des meilleurs. Oui, mais du courant social-démocrate, ne pouvait plus rien sortir d'autre que des individus, des morceaux peut-être, mais en tant que telle, la social-démocratie ne serait plus jamais celle de Bebel, d'Engels, de Liebknecht, etc. et ne produirait plus jamais de partis comme le parti russe de Lénine ou le parti polonais de Rosa Luxemburg.
Pour le courant que nous trotskystes, nous appelons "staliniens" (pour lui contester l'étiquette communiste) il en va de même. Des pierres aussi ! Les qualités des communistes staliniens, beaucoup d'entre nous n'avons pas attendu notre convive pour les connaître et les apprécier : nos fondateurs en sont issus, ne serait-ce que de façon familiale, ainsi que la majorité de nos membres jusqu'à 68 et un peu au-delà ! Krivine à la LCR en est un exemple, de même qu'à LO, Pierre Bois, ou Hardy qui raconte dans ses mémoires son éveil et sa première formation dans le milieu communiste stalinien.
Mais il n'empêche que du courant stalinien, il ne sortira plus jamais de parti révolutionnaire. Ou alors en le niant, comme des courants sociaux-démocrates ont (rarement) pu se radicaliser en se niant (formation du PC allemand, du SWP américain).
C'est donc des petits poussins du courant trotskyste que ces partis surgiront, s'ils arrivent à surgir un jour. En amalgamant les meilleurs éléments des autres courants, staliniens entre autre. Et, le convive n'a pas besoin de nous le dire non plus, en se débarrassant de leurs défauts, que nous ne connaissons que trop ! Mais Artza l'a rappelé, s'ils sont devenus intellos, parfois délirants, ces partis trotskystes, ce n'est pas entièrement de leur faute. C'est parce que le gangstérisme stalinien les a pourchasé, parfois assassiné, coupé physiquement du moyvement ouvrier avant guerre et même après. On a évoqué Tha-Tu-Tau, il faudrait évoquer la figure de celui qui a recruté notre camarade Hardy, Mathieu Bucholz, assasiné par les stalinens français en 44.
On est loin de Cuba, c'est un autre sujet, d'accord. On peut ouvrir un autre fil là-desus si on veut. Mais moi aussi, les généralisations méprisantes de Caupo-convive sur les trotskards commencent à me les briser menu ! Les trostkystes, c'est ma famille. Et avec Engels, je reprends le proverbe anglais : "Right or wrong, my country !"