Nous irons pour dire...

Message par Front Unique » 17 Mai 2006, 23:46

Informations Ouvrières N° 743 - L'éditorial du 17 mai

Nous irons pour dire...

Le 20 mai, à l’appel des fédérations de la région parisienne du Parti des travailleurs, nous irons au mur des Fédérés commémorer la Commune de Paris de 1871. Nous irons honorer les communards qui ont ouvert la voie à l’instauration de la démocratie sociale et défendu la démocratie politique.

Nous irons pour dire avec Eugène Varlin, délégué ouvrier de la Commune : « Attendu que le droit de révoquer des chefs et de mandater un élu est un droit absolu en République pour les électeurs, l’Assemblée déclare qu’elle entend revendiquer le droit absolu de nommer tous ses chefs et de les révoquer dès qu’ils ont perdu la confiance de ceux qui les ont élus. »

Nous irons donc pour organiser le combat pour l’établissement d’une démocratie politique, pour en finir avec les institutions antidémocratiques de la Ve République.

Nous irons pour dire avec Léo Frankel, combattant hongrois et délégué central de la Commune : « Nous sommes ici pour faire des réformes sociales, et, pour faire ces réformes sociales, devons-nous d’abord consulter les patrons ? Non. Je n’ai à accepter d’autre mandat ici que celui de défendre la classe ouvrière. »

Nous irons pour dire avec Eugène Varlin et Léo Frankel, membres de la Première Internationale : « Démocratie politique et sociale ! »

Nous irons pour dire avec Louise Michel : « Défense des droits des femmes, égalité en droits ! », combat qui a ouvert la voie à l’interdiction du travail de nuit des femmes en 1892 (1).

Nous irons pour honorer tous les délégués ouvriers de la Commune et l’actualité des mesures d’urgence prises en soixante-douze jours par le gouvernement de la Commune, qui n’a pas hésité à réquisitionner les usines, supprimer le travail de nuit, réquisitionner les logements vacants, limiter la journée de travail à 8 heures, établir l’instruction publique laïque, imposer comme règle que tous les élus touchent le salaire d’un ouvrier.

Nous irons pour dire, avec les délégués de la Première internationale, qui rassemblait des militants ouvriers de toutes tendances, anarchistes, marxistes, socialistes : « La grande mesure de la Commune, ce fut sa propre existence et son action. Ces mesures particulières ne pouvaient qu’indiquer la tendance d’un gouvernement du peuple par le peuple. »

Oui, comme l’a affirmé la Première Internationale, c’était « la forme enfin trouvée du gouvernement ouvrier ».

Un gouvernement qui défendait les exploités contre les exploiteurs, un gouvernement fondé sur la reconnaissance du fait qu’il y a des classes sociales, qu’il y a, d’un côté, des patrons et, de l’autre, les travailleurs, et qu’ils ont des intérêts qui ne sont pas identiques.
Nous irons pour ouvrir la voie à la constitution d’« un gouvernement du peuple par le peuple ».

Voilà pourquoi nous nous prononçons pour une Assemblée constituante souveraine, l’abrogation des institutions de la Ve République, la rupture avec l’Union européenne, pour assurer une véritable démocratie politique et sociale.

Voilà ce que nous irons dire, le 20 mai, à 12 heures, au mur des Fédérés, pour que vive la Commune !

La rédaction

(1) Rappelons que c’est le gouvernement Jospin-Buffet-Royal qui, en 2000, a rétabli le travail de nuit des femmes, interdit depuis plus d’un siècle, pour satisfaire aux exigences de l’Union européenne.
Front Unique
 
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