Haiti - Préval Vers La Victoire

[canardos]

il est peut-être exagéré de dire que l’onde forte de l’Amérique latine est arrivée jusqu’ici et qu’elle a poussé Préval à la victoire du 7 février. Exagéré mais pourquoi ne pas y croire et l’espérer ?

Maurizio Matteuzzi

Source : manifesto http://www.ilmanifesto.it
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

ça y est....

apres Morales, voila que certains placent leur espoir dans le retour des partisans d'Aristide, de vulgaires chefs de bandes...

enfin, Morales, c'est un leader nationaliste qui n'a pas encore accedé au pouvoir, alors que des illusions soient possibles pour ceux qui ont oublié leur marxisme depuis la maternelle je veux bien....

mais Préval, il a fait partie du pouvoir, et quel pouvoir!

manifestement "l'onde de choc" de l'amérique latine fait des dégats dans certains cerveaux.....

[pelon]

C'est vrai que pour "espérer" de Préval il faut plus qu'une dose de connerie. A ce niveau là, je n'ai plus de mots.

[Wapi]

Lol, je te conseille, si tu t'intéresses à la situation en Haïti, de lire l'excellent ouvrage publié aux éditions "les bons caractères" sur "Haïti de 1986 à 2004, de la chute de Duvallier à la fuite d'Aristide", qui rassemble des articles écrits par nos camarades haïtiens et des témoignages de militants révolutionnaires et ouvriers. Peut-être cela t'ouvrira les yeux plus sûrement que ces niaiseries -criminelles- d'Il Manifesto.

[zejarda]

Lol, je te conseille, si tu t'intéresses à la situation en Haïti, de lire l'excellent ouvrage publié aux éditions "les bons caractères" sur "Haïti de 1986 à 2004, de la chute de Duvallier à la fuite d'Aristide", qui rassemble des articles écrits par nos camarades haïtiens et des témoignages de militants révolutionnaires et ouvriers. Peut-être cela t'ouvrira les yeux plus sûrement que ces niaiseries -criminelles- d'Il Manifesto.

effectivement, une trés bonne adresse et un bon bouquin

en vente là


Ou l'on apprendra que Préval fut un champion des privatisations du secteur publicen 1996.

[Milan]

Des intellectuels sincères, des syndicalistes chevronnés largement investis et implantés, des féministes actives et mettant constamment leurs vies en danger, des artistes engagés à gauche se sont malheureusement fourvoyés en soutenant Aristide. À leur décharge, il faut admettre que la situation politique n’est pas simple.

Bizarre, mais il ne me semble pas que le GRS ait beaucoup aidé ces "intellectuels sincères, syndicalistes chevronnés" (SIC!!!!!!!!!!) à combattre leurs illusions envers "Titide".
Mais il faut admettre à sa décharge que "la situation n'était pas simple". :hum:

J'ai surtout l'impression que Gilbert Pago a utilisé des infos de deuxième main ou qu'il s'est laissé intoxiquer par le lobby pro Aristide (très bien repréenté au FSM de Caracas). Car "des intellectuels sincères, des syndicalistes chevronnés largement investis et implantés, des féministes actives et mettant constamment leurs vies en danger, des artistes engagés à gauche", il n'y en avait pas beaucoup qui aient soutenu Aristide ces dernières années. Ils étaient plutôt très actifs dans les mobilisations demandant son départ.
Je ne sais d'ailleurs pas où il est allé chercher des féministes actives qui, en Haïti, mettent constamment (sic !) leurs vies en danger. Des féministes actives et vaillantes, il y en a oui. Et certaines ont failli passer un très mauvais quart d'heure quand des partisans d'Aristide ont attaqué la maison où plusieurs vivaient en février 2004. Mais de là à mettre constamment leur vie en danger !!

Je ne sais pas ce que le GRS a fait, mais depuis qu'Aristide est revenu d'exil en 1994, on ne peut pas dire qu'Inprecor ait été tendre avec lui. Cela fait très longtemps qu'ils ont commencé à le comparer à Duvalier.

[manu31]

Lutte Ouvrière n°1960 du 24 février 2006

Haïti : L'élection de René Préval

La commission électorale a finalement proclamé René Préval vainqueur, dès le premier tour, de l'élection présidentielle d'Haïti qui s'est déroulée le 7 février. Dans un premier temps, il n'était crédité que de 48,76% des voix, mais un changement de dernière minute dans la comptabilisation des votes blancs a permis de le gratifier de 51,15% des suffrages exprimés.

Cette manipulation, réalisée avec la complicité des observateurs des grandes puissances et de l'ONU dépêchés sur place, n'a sans doute fait que redresser une partie des nombreuses fraudes et irrégularités commises durant ce scrutin, et dont il est légitime de penser que certaines visaient à empêcher la victoire de Préval dès le premier tour, et peut-être au second.

Durant cinq jours, les partisans de Préval ont manifesté dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour contester les résultats provisoires du scrutin. Des manifestants sont même allés jusqu'à envahir l'hôtel de luxe où résidaient les observateurs internationaux. Au point que des représentants des puissances occidentales, et notamment le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, commençaient à craindre que la situation ne dégénère si on ne trouvait pas un moyen pour déclarer Préval vainqueur.

Il est un fait que Préval, proche de l'ex-président déchu Aristide, a bénéficié de cette filiation et du crédit dont bénéficie encore Aristide parmi les couches pauvres de la population haïtienne. Le jour du scrutin, et à la surprise de tous les observateurs, la mobilisation des électeurs fut réelle, dans les quartiers populaires comme dans les quartiers plus favorisés. La victoire de Préval est d'autant moins contestable qu'en recueillant la moitié des suffrages, il réalise un score plus de quatre fois supérieur à celui de son plus proche rival, Leslie Manigat, qui ne totalise qu'environ 11% des suffrages.

Il aura donc fallu que la population se mobilise pour imposer l'élection de Préval. Quant aux puissances tutélaires, et à l'administration américaine en particulier, elles peuvent très bien s'accommoder de ce choix. Elles connaissent bien Préval, puisqu'il a déjà exercé les fonctions de président d'Haïti, entre 1996 et 2001, et savent que, même s'il se dit "le candidat des pauvres", elles n'ont pas grand-chose à craindre de lui. Elles peuvent même penser que Préval est le candidat qui aura le plus d'autorité pour ramener un peu du calme nécessaire à la reprise des affaires et faire rentrer dans le rang les "chimères", ces bandes de voyous faisant allégeance à Aristide et qui imposent leur tutelle et leurs violences à la population.

Les classes populaires n'ont pas d'illusions à avoir quant aux changements qu'apportera Préval à leur misère mais, en se mobilisant, elles ont au moins fait respecter leur choix.

Roger MEYNIER