Questions sur LO

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Message par Puig Antich » 17 Jan 2006, 23:33

a écrit :Moi ca me rappelle un peu une organisation Bordiguiste, qui parle à tout va de fonder le "parti des cadres" en temps de paix sociale. Evidemment qu'on prend la température et que l'évolution de la société capitaliste fait tout, mais y'a une dimension active de l'organisation...


Surtout que des cadres qui se seraient formés dans le commentaire politique et non dans la lutte, je ne vois pas comment ils pourraient diriger efficacement une révolution....
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Message par Gaby » 17 Jan 2006, 23:34

(Puig Antich @ mardi 17 janvier 2006 à 23:33 a écrit :
a écrit :Moi ca me rappelle un peu une organisation Bordiguiste, qui parle à tout va de fonder le "parti des cadres" en temps de paix sociale. Evidemment qu'on prend la température et que l'évolution de la société capitaliste fait tout, mais y'a une dimension active de l'organisation...


Surtout que des cadres qui se seraient formés dans le commentaire politique et non dans la lutte, je ne vois pas comment ils pourraient diriger efficacement une révolution....
Exactement.
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Message par shadoko » 17 Jan 2006, 23:48

a écrit :
oui mais justement, s'il y a une révolution, c'est aux travailleurs en lutte de s'organiser, pas à un parti de le diriger. C'est à dire décider en Assemblée générale puis en Coordination Nationale, avec des élus mandatés et révocables.

Et bien on pourrait dire la même chose: s'il y a une révolution, c'est aux travailleurs de s'organiser, et pas à une coordination nationale de diriger.

Je crois que nous ne nous comprenons pas bien sur le rapport entre un parti et la classe ouvrière. Toi, tu vois un parti comme un instrument aux mains de quelques personnes, et qui s'en servent pour "diriger la classe ouvrière". Nous, nous voyons ça comme une création de la classe ouvrière, pour organiser et structurer ses luttes.
shadoko
 
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Message par Gaby » 17 Jan 2006, 23:53

(Assassin @ mardi 17 janvier 2006 à 23:42 a écrit : oui mais justement, s'il y a une révolution, c'est aux travailleurs en lutte de s'organiser, pas à un parti de le diriger. C'est à dire décider en Assemblée générale puis en Coordination Nationale, avec des élus mandatés et révocables.
C'est une vraie question. Maintenant il ne me semble pas que pour prendre l'exemple de 1917, dont LO revendique la mémoire des premières années et la résistance au stalinisme, il n'a pas été question de fonder un régime où un parti esseulé dirigerait la société. Le socialisme se fait par les millions travailleurs conscients et actifs, pas par l'action isolée d'un parti qui donne les ordres... a fortiori si c'est l'isolement dans un seul pays.
Il est difficile d'imaginer une révolution sans direction. Bon c'est une discussion avec les anarchistes, qui peut soit se faire en regardant l'histoire, soit en se figurant la société qu'on ambitionne... Les premiers mois durant, l'URSS était certes dirigée par le gouvernenement bolchevik, mais mandaté par les soviets qui ont été les instruments de classe qui ont exproprié la bourgeoisie et l'aristocratie sur un immense territoire à terme.

Ce sont des principes communistes classiques, il faut bien des délégués, mais qui sont révocables à tout instant et qui ne bénéficient d'aucun avantage... Les Staliniens ont vite foutu ça à la poubelle...
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Message par Jacquemart » 17 Jan 2006, 23:53

a écrit :oui mais justement, s'il y a une révolution, c'est aux travailleurs en lutte de s'organiser, pas à un parti de le diriger. C'est à dire décider en Assemblée générale puis en Coordination Nationale, avec des élus mandatés et révocables.

Des "assemblées générales" et des "coordinations nationales" sans militants à l'intérieur pour proposer une politique révolutionnaire, ce seront des assemblées vouées à l'impuissance, ou pire, dirigées par un parti... réformiste. Autrement dit vouées au suicide.
On a déjà vu ça dans le passé, et pas qu'une fois.
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Message par Jacquemart » 18 Jan 2006, 00:02

Désolé, suite à un croisement de posts, j'en remets une petite couche.

a écrit :La Coordination Nationale ne sera pas la pour diriger, elle sera l'émanation des assemblées générales. Je trouve que c'est le moyen le plus démocratique.

Mais qu'y a-t-il derrière ces mots ? Dans une simple grève, faut-il ou non que les grévistes se mettent d'accord pour suivre ensemble la même politique, politique qu'ils auront décidée ? Alors, le comité de grève, c'est l'émanation de l'AG, et c'est démocratique, oui. Mais c'est aussi une direction de la grève. Sans initiative, sans idées, sans autorité sur les grévistes, il ne sert à rien, et d'ailleurs, personne n'en verra l'utilité. Alors, il faut appeler un chat un chat, et une direction une direction, fût-elle démocratique.

Et le rôle d'un parti révolutionnaire, c'est justement - entre autres - de former de militants aptes à être les dirigeants des luttes. Des dirigeants qui n'auront d'autre autorité sur leurs camarade que morale, mais des dirigeants qui ont des idées, des propositions, qui savent s'orienter dans les situations difficiles et en qui leurs copains peuvent mettre leur confiance.

La bourgeoisie, en son propre sein, sait être très démocratique (faut-il rappeler que la révocabilité des élus, elle la met en pratique dans le statut de ses sociétés et de ses conseils d'administration ?). Mais ça ne l'empêche nullement, au contraire, de se donner une direction, dont la plus importante s'appelle l'Etat.
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Message par Gaby » 18 Jan 2006, 00:23

(Assassin @ mercredi 18 janvier 2006 à 00:15 a écrit : Je ne suis pas d'accord. Il ne s'agit pas d'une direction. Diriger, c'est prendre les décisons à la place des autres, et pour moi ca mène à des dérives.
Bon là c'est de la sémantique... Quel serait le pouvoir de ce type plus concrètement ?

(Assassin a écrit :Donc LO a pour but de former des gens pour diriger des grèves et des mouvements sociaux, voire la révolution? Mais n'est-ce pas aux travailleurs en lutte de décider par eux-memes qui doit être leur "dirigeant"?

Bien sûr que si. Je ne vois pas comment tu t'imagines que les militants révolutionnaires deviendraient influents. Le fusil à la tempe de leurs camarades ? :huh:
Il s'agit de défendre les idées communistes. En fait tu culpabilises celui qui défend ses idées et cherche à convaincre, disant qu'à travers cette action militante, il se positionne en despote... Quand les copains décident d'aller à LO, de s'en revendiquer et de défendre des idées, c'est bien s'associer pour faire ensemble la même activité, aller dans la même direction, avec la même orientation. Tu voudrais une société où l'on ne se remet jamais à quelqu'un ? Dans l'association de personnes, c'est finalement individualiste et utopique, c'est refuser la coopération...

Ce serait bien de causer concrètement, à partir d'exemples passés ou imaginés. Que les conseils ouvriers d'entreprise soient vidés de leur pouvoir au profit d'une bureaucratie ? Oui c'est horrible, c'est la raison même de l'existence du courant Trotskyste...
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