(pelon @ samedi 8 octobre 2005 à 11:23 a écrit :Là, ce qui n'est pas toujours le cas dans des émissions de radio et de télé où la confusion fausse souvent l'expression, Arlette peut, je pense, signer ce qui est reproduit.
Sous réserve que l'interview ne soit ni truquée ni tronquée (j'ignore si elle a été relue pour approbation), les propos d'Arlette soulèvent quand même quelques problèmes :
* sur l'après 4 octobre :
"Maintenant, il faut d'autres journées, mais à une brève échéance, pour obliger le gouvernement non seulement à négocier mais aussi à céder."Si c'est pour dire qu'il faut autre chose qu'une journée d'action dans 7 mois (comme entre le 10 mars et le 4 octobre), d'accord. Mais ce n'est pas forcément cela qu'on comprend : d'autres journées à brève échéance, cela peut aussi bien signifier la multiplication de journées d'action isolées et sans plus de lendemain, décourageant la participation de nombre de travailleurs (pour éviter les fausses discussions, je précise que je ne pense pas que ce soit ce que LO souhaite). En dehors d'une orientation claire vers une mobilisation d'ensemble, avec l'objectif annoncé de faire plier le gouvernement et le patronat sur des revendications unificatrices (au moins salaires & retraites ; sans doute sécu, droit du travail, logement -- ce serait évidemment à préciser ou à adapter) et non de demander dans le vague l'ouverture de négociations, la répétition de journées d'action n'est pas une perspective. C'est donc au moins autant sur la critique des perspectives des directions syndicales que sur l'organisation de nouvelles journées d'action à brève échéance que les révolutionnaires devraient insister. Sans doute auraient-ils aujourd'hui la force de mener, sur ce terrain, une campagne politique en direction non seulement de l'ensemble des travailleurs mais aussi, plus spécifiquement, de militants syndicaux qui peuvent aujourd'hui s'interroger sur les suites à donner. Peut-être LO ne réussirait-elle pas à y entraîner d'autres forces que les siennes propres, mais ce n'est pas dit d'avance. En tout cas, cela mériterait d'être tenté au risque d'apparaître sinon comme toujours à la traîne des choix des directions syndicales (pour dire les choses clairement, il est évident que pour beaucoup,
"il faut d'autres journées, mais à une brève échéance" signifie demander aux confédérations syndicales de les organiser et donc, implicitement, s'en remettre à leurs calculs). Or une campagne, ce n'est ni seulement ni parfois prioritairement des tracts, des affiches ou des autocollants et des pancartes dans des manifs, c'est avant tout une orientation... qui devrait se refléter dans les apparitions publiques, même lorsqu'il ne s'agit que d'une interview dans
Le Figaro (quoi qu'on pense par ailleurs du lectorat moyen dudit journal).
* sur la présidentielle de 2007 : quel est l'intérêt, dès aujourd'hui, de répondre à la question d'une candidature de LO ou même, plus précisément, d'Arlette ? Le journaliste fait son boulot en posant la question : cela fait partie du cirque politicien qui vise déjà à faire croire que les seules échéances importantes à préparer sont les prochaines élections. Mais je regrette que Arlette y réponde ainsi, au lieu d'insister sur le fait qu'on nous rejoue déjà 2007 après le 4 octobre comme on nous a précédemment joué le référendum du 29 mai après le 10 mars ! Que ce soit clair : cela n'a rien à voir avec le fait que l'organisation, en interne, se prépare aux échéances électorales (ce qu'elle fait depuis des décennies sans forcément l'annoncer à coup de trompe !) ; une telle préparation, qui découle d'une position générale sur la participation à la plupart des élections politiques, n'empêcherait nullement de répondre qu'on annoncera des décisions à ce propos en temps voulu, c'est-à-dire pas maintenant où les questions électorales ne sont agitées par la gauche (avec, il faut le dire, le concours de la LCR) que comme dérivatif (même si une partie de la Ligue caresse sans doute l'espoir de faire autre chose de ses bonnes relations avec la gauche du Non)...