par Tchen » 08 Juin 2005, 12:55
Il y a une certaine perspicacité dans l'ananlyse:
En 2005 avec la prétendue campagne du « Non de gauche », soutenue par les guignols de la « gauche du PS » et une partie du mouvement altermondialiste, sans oublier l'inévitable LCR (2), nous avons assisté à un nouvel essor de l'idéologie étatiste comme en témoignent leurs tracts et leur propagande.
La campagne pour le « Non de gauche » a vu ressurgir chez les électeurs et les sympathisants de gauche les formes les plus ambiguës de l'anti-américanisme au nom de la dénonciation de l'OTAN ou de l'OMC, ainsi que les sentiments xénophobes contre
les tristement fameux « plombiers polonais » (3) (on vient d'ailleurs d'apprendre, après les élections bien sûr, qu'il n'y en aurait en fait que 150 ou 180 sur tout le territoire national),
l'industrie textile chinoise (le lundi 30 mai 2005, lors d'une émission-bilan du référendum sur le TCE sur France 2, un responsable CGT eut le cynisme et le culot de dénoncer la « concurrence chinoise » sans mentionner une seule fois le sort des 19 millions d'ouvriers chinois du textile surexploités dans leur pays)
ou l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (qui ravive les préjugés xénophobes et antimusulmans).
Face à cette résurgence des préjugés nationalistes, la gauche dite extrême comme la gauche réformiste ont choisi de faire la sourde oreille et de minimiser le phénomène puisqu'ils voulaient surfer sur la vague du « non de gauche ».
De plus, il est particulièrement indécent de voir l'extrême gauche prétendre que le « non de gauche » aurait une dimension « internationaliste » alors qu'elle a été incapable, depuis l'annonce de la forte probabilité d'un référendum, d'organiser la moindre campagne, le moindre meeting, à l'échelle européenne regroupant les forces révolutionnaires des différents pays de l'UE pour critiquer le contenu du Traité constitutionnel et en expliquer les enjeux réels pour tous les prolétaires européens, pas simplement pour les prolétaires français. Et, globalement considéré, ce vote non (il n'existait pas de bulletin permettant de comptabiliser et différencier entre les votes non, de droite et de gauche) est d'autant moins internationaliste que 42 % des électeurs du non pensent qu' « il y a trop d'étrangers en France » contre 21 % des électeurs du oui. Et que les électeurs du Front national se sont plus mobilisés pour le non (90 %) que ceux d'extrême gauche.
Où sont passés les 6 millions de voix de Le Pen et de Villiers?